Chapitre 17

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Quand je pensais que mon cœur ne pouvait battre plus vite, il accéléra à chaque fois. Tellement rapidement que je croyais pouvoir atteindre la crise cardiaque d'une seconde à l'autre.

- J-... Tu... Enfin...

Je bégayais, perdais mes mots et avalais ma salive difficilement à chaque prise de parole, à chaque son qui sortait de ma bouche.

Alors que j'essayais de comprendre la situation, les yeux baissés qui fixaient mes mains tremblantes, je l'entendis rire du nez discrètement.

- Je vois, reprit-il son sérieux.

Je relevai la tête subitement cette fois sourcils froncés.

- Tu vois... ?

- Oui oui. Je vois.

Il mordit sa lèvre inférieure d'une attitude moqueuse tandis que je restais sans voix, encore plus perdue qu'il y a déjà une minute.

- Et tu vois quoi au juste ?

- Je vois que tu ne peux plus te passer de moi, finit-il par dire.

- Qu...qu..quoi mais hein ! J-

- ... Entre nous, Maria, je...

- ... Où est Michael ?! le coupai-je.

J'avais repris mes esprits et mes cordes vocales avaient enfin réussi à fonctionner correctement. Tout était spontané, que ce soit le regard que je lui lançais ou le ton que je prenais. Une spontanéité que j'aurais pu très vite regretter...

En effet, il se leva calmement du lit en me fixant sévèrement. Il s'approcha lentement de moi et plaça son visage proche du mien. Je le vis serrer les dents et il prononça distinctement :

- Tu oses parler de cet homme devant moi ?

Je déglutis. Il l'avait donc bel et bien blessé, voire tué. Cette idée était pour moi inconcevable. Il avait peut-être blessé mon copain et si c'était le cas, je ne pourrais probablement jamais me le pardonner.

- Qu'est-ce que tu lui as fait ?

Un sourire se forma, rayonnant sa face... Quel beau sourire. Que dis-je ?! Je devais le faire parler, je devais savoir où Michael avait été embarqué et dans une histoire plus triste, où avait-il déposé son corps... À l'idée d'une possible mort et d'une fin cruelle et déprimante, mon cœur battit à nouveau la chamade comme plusieurs minutes auparavant quand son visage m'était apparu en gros plan alors que je pensais me réveiller paisiblement d'une magnifique nuit aux côtés de mon Michael pur.

- Ça te regarde pas... poupée, força-t-il sur ce dernier mot.

Il partit directement de chez moi sans que je ne puisse rétorquer quoi que ce soit. J'aurais bien voulu lui dire que ça me regardait puisque c'était mon copain et qu'il n'avait pas le droit de lui faire de mal.

Instinctivement, je me dirigeai vers mon téléphone - qui était posé sur la table de nuit la veille - pour appeler la police. Je n'en avais plus rien à faire d'être envoyée en prison pour complicité, il fallait qu'on retrouve Michael ! S'il lui était malheureusement arrivé quelque chose, c'était ma faute et uniquement la mienne. Je ne pouvais n'en vouloir qu'à moi.

Je tendis mon bras vers la commode d'une main tremblante mais je ne sentis et ne vis pas mon téléphone. Où était-il passé ?

Leach. C'était forcément lui. Il me l'avait volé pour que je n'aie justement aucun moyen de contacter qui que ce soit. Je pouvais très bien sortir de chez moi pour alerter un inconnu et pour ainsi dire, c'est ce que je fis immédiatement. Effectivement, je pris l'initiative de sortir quand ma peur et mon égoïsme me rattrapa : je ne voulais pas aller en prison et je ne pouvais pas risquer d'être tuée par ce criminel avant qu'il ne soit attrapé. Je devais simplement attendre lundi afin de savoir si Michael allait se pointer au travail. Et seulement à ce moment là, s'il n'est pas présent, j'agirai, quitte à tout perdre. Je n'avais presque plus rien à perdre de toute façon...

Ce jour tant attendu fut enfin arrivé, précédé par des pleurs, des larmes et de l'angoisse, soit un dimanche différent des autres.

Par bonheur et étonnement, Michael était là, tout sourire en m'apercevant. Son pied était posé contre la grille qui menait à l'enceinte. Tout mon stress s'était évaporé en un instant en voyant son magnifique sourire, ses bouclettes parfaites, ses yeux sombres et sa peau mate.

- T'es là ?!

Comment pouvait-il être là, saint et sauf avec son éternel sourire ? Leach ne l'avait donc pas touché ? Leach ne lui avait fait aucun mal ?

6h57 [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant