La vie est un cercle vicieux

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Nouvelle journée, nouvelle vie. 

C'est ce que je me répète depuis ce matin. Pourtant on ne peut pas dire que ce mardi 11 novembre 1930 soit très rentable pour moi. 

- Quinze ans aujourd'hui ! Achetez "Le Figaro" pour tout savoir de la Grande Guerre, son  armistice et ses conséquences ! 

C'est vrai qu'aujourd'hui ça fait quinze ans... et autant de temps que mon père a disparu, il est sûrement mort depuis.

Allez Wendy ! Reprends toi ! Ton passé ne doit pas te hanter, tu l'as fui ! Avance !

- Personne ne bouge ! Tous à terre !

Les secondes qui suivirent me parurent sur-réaliste. Une dame avec un bébé se mit à crier ce qui enclencha une vague de cri. Le poivrot d'une quarantaine d'année qui pointait sur nous un pistolet mitrailleur visa le ciel et tira pour nous calmer. Malheureusement pour lui cela eu l'effet inverse. D'un seul mouvement, comme si une tornade se déclenchait, les gens sortirent de leur torpeur et se mirent à courir dans tous les sens. Le souvenir d'il y a quinze ans était encore frais dans les mémoires et refaisait surface avec une puissance digne d'un lion affamé. J'avais moi-même suivit le mouvement sans m'en rendre compte. C'est alors que des corps tombèrent autour de moi avec des cris d'agonis atroces. Les pavés se refaisaient une beauté avec le sang frais des victimes. C'était un cauchemar éveillé. Je continuai à courir pour sauver ma peau. J'atteignais presque le bout de la rue quand une balle toucha ma jambe et m'entraîna vers le sol. Ma tête heurta lourdement le pavé puis ce fut le trou noir. 

J'entendais les gens crier, tomber et la police appréhender le meurtrier mais je ne pouvais ni bouger ni parler. Je finis par perdre conscience. 

Je me réveille à huit heures comme tous les matins. Je saute de mon lit à baldaquin rose et enfile ma robe de chambre bleue. J'ai 17 ans aujourd'hui. Je sors de ma chambre pour rejoindre ma tante et marraine. 

- Bon anniversaire mademoiselle Amandine. 17 ans, vous l'attendiez n'est-ce pas ?

- Merci Antoine, nous sommes enfin le 11 mars 1919 alors oui ! Je vais pouvoir passer mon certificat de capacité à conduire. 


***

- Alors docteur ? 

- C'est bien ce que nous craignons. Mademoiselle Devantemec est dans un coma. Elle lutte actuellement contre des démons intérieurs et pour qu'elle sorte de son coma il faut qu'elle les battent. Monsieur Gracouter, même si mademoiselle Devantemec se réveille il se peut qu'elle ne se rappelle pas de vous. 

Quand j'entendis la dernière phrase du docteur j'eus l'impression que mon monde s'écroulait. Je me repris pourtant aussitôt car ce n'était pas sur à 100%. Je répondis donc :

-Merci docteur.

Le docteur quitta la chambre de Wendy me laissant seul avec elle. Son teint cadavérique me donnait des frissons. Elle semblait si fragile dans ce lit d'hôpital alors qu'elle est si forte. Wendy, ma très chère amie, ma princesse, mon trésor paraissait morte.

Je passe mes mains dans mes cheveux bruns avant de me diriger vers le miroir de la pièce. Derrière moi, Wendy semble reposée en paix. Mes cheveux bruns cachent à moitié son beau visage. Ma barbe de trois jours commence à me piquer et même si je sais qu'il serait temps que je la coupe, je ne le fais pas. Pour elle. Elle adore quand je porte la barbe. Mes yeux verts finirent par dériver sur les courbes de ses hanches et de son corps. Le souvenir du jour de l'accident me revient en mémoire, je me sens tellement coupable. Ma pauvre petite Wendy...

- Si seulement j'avais été là pour elle ce jour là

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- Si seulement j'avais été là pour elle ce jour là. Mais il a fallu que je sois au travail ! Nous devions nous voir le lendemain même !

Trois coups se firent entendre contre la porte avant de montrer une tête rousse. 

- Maman !

- Alexandre, comment vas-tu ? Et elle ?

- Je tiens le coup mais elle... elle est dans le coma et plongée dans son passé... La vie est un cercle vicieux n'est-ce pas ? 

***

Et voilà le chapitre 1 ! J'espère que cette histoire continuera à vous plaire même si elle paraît complexe et étrange. 

J'ai adoré retoucher au clavier, ça fait un bien fou d'écrire. 

Bisous.

PS : Le fait que l'héroïne ait deux prénoms n'est pas un hasard. Pour Alexandre elle est Wendy mais pour Antoine elle est Amandine. Ne vous en faîtes pas tout sera  expliqué au fur et à mesure. 

La chute des diamantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant