Souvenirs

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Après son réveil, Wendy resta plusieurs semaines à l'hôpital. Les médecins tentaient de stimuler sa mémoire avec des images, des mots mais rien ne se passait. Ils finirent par la laisser partir et je la raccompagnais non pas dans son trou mais chez moi. 

Les seuls souvenirs qui lui restait étaient ceux de son coma. Elle m'appelait donc "la voix". 

Elle m'avait entendue lorsque je lui avais dit que l'aimais. Et elle m'avait répondu. Elle m'avait dit : "Ce n'est pas possible. La voix, nous avons onze ans d'écart et je ne vous aime pas. Ne vous détrompez pas ! Je suis reconnaissante que vous preniez soin de moi mais mes sentiments pour vous s'arrête à la gratitude. De plus, il y a peu, un homme m'a brisé le cœur. Vous ferez de même. Vous êtes tous les mêmes."

Elle avait prononcé les trois dernières phrases en sanglotant. Pris de pitié, je l'avais prise dans mes bras. Elle avait eu un moment de recul avant de se laisser faire. Une relation de confiance, tout de même fragile, s'était installée. 

Parfois, alors que je lui parlais ou que nous jouions, elle avait comme des absences. 

***

Plusieurs semaines que j'étais avec cet homme. Je ne pouvais pas sortir ou pas sans lui. Il m'avait dit s'appeler Alexandre. Pour moi, il serait toujours la voix qui m'a montré la vérité. Parfois, des images flous m'apparaissaient. Je me voyais rire avec lui et être heureuse mais ces moments n'étaient jamais arrivés. Lorsque ces images étaient présentes, mon cœur se mettait à battre plus vite. Puis elles disparaissaient aussi vite qu'elles étaient venues et tout redevenait normal. 

J'avais pourtant la désagréable impression d'oublier quelque chose d'important à propos de lui. Comme si il était plus important pour moi qu'il ne voulait me le faire croire. 

Les jours, les semaines, les mois puis les saisons passèrent et je ne me souvenais toujours pas de lui. Tout m'étais revenue au fur et à mesure du temps, tout, sauf ce qui le concernait. Je me rappelais du jour de l'accident. Je me rappelais de ce que je faisais pour subvenir à mes besoins et j'avais honte. Honte d'avoir été une péripatéticienne pour gagner de l'argent facilement. Honte que la voix et sa mère m'ait aidé en me fournissant nourritures et couvertures. Il faisait donc parti de ma vie avant... 

-La voix ? Comment s'est-on rencontrés ?

-Appelle moi par mon prénom et je te raconterai.

-A...A... Je ne peux pas, je ne vous connais pas assez...

- Et pourtant... on se connaît plus que tu ne le croies...

-Racontez-moi, s'il vous plaît.

-Dis mon prénom. De toute façon, je ne suis pas sûr que tu sois prête à entendre notre histoire. Je ne te demanderai donc qu'une chose, cesse de me vouvoyer et tutoie moi.

Pas prête à entendre notre histoire ? Comment ça ?  

***

Lui dire qu'elle n'est pas prête me faisait extrêmement mal. 

-Très bien, je vais essayer. Je n'avais que vous... toi... en ami, me demanda-t-elle après un moment.

Nouveau coup au cœur. 

"Ami". 

Ce simple mot me détruisait. Nous étions redevenus des amis à ses yeux après tout le chemin parcouru...

- Alexandre ? J'emmène Wendy se faire chouchouter. On dit que c'est le meilleur remède contre l'amnésie. 

J'hochais la tête avant de voir la porte se refermer. 

Les coudes appuyés sur mes genoux, mes mains dans mes cheveux, je ressassais le problème. Cela me tuait de la savoir comme ça. 

Je me levais et appuyais sur une planche en dessous de mon lit pour en sortir une boîte métallique. La boîte avait des variances de bleu, des fleurs bleu ciel, d'autres plus foncées. Sans m'attarder sur la boîte je vidai son contenu sur mon lit. 

Des lettres ainsi que des clichés se retrouvèrent éparpillés sur mon lit. A vue d'œil, les lettres contenaient les mots "cher Alexandre", "j'aimerais tant te dire", "voir", "avouer". Ces lettres, c'était Wendy qui me les avaient écrites. Je lui fournissais papiers et crayons et elle me remettait sa lettre en main propre. 

Les clichés noirs et blancs représentaient deux personnes heureuses: Moi et ma princesse. Sur celle-ci nous posions fièrement devant l'objectif, un grand sourire sur les lèvres. Je la tenais par la taille tandis qu'elle se blottissait contre moi.  C'était un jour d'été où il faisait chaud et où nous avions été flâner au bord de la Seine. C'était un temps d'insouciance où aucun nuage ne semblait pouvoir ternir nos vies. Certes, elles étaient loin d'être parfaites. Je gagnais mal ma vie de musicien tandis qu'elle était obligée de se prostituer pour subvenir à ses besoins sans trop se reposer sur moi. 


Malgré tout ça, ce jour-ci, nous étions heureux et souriant.

***

Coucou, je reviens avec un nouveau chapitre. J'espère qu'il vous plaira. J'avoue que j'ai mis du temps à l'écrire car je n'avais pas d'inspiration. J'ai les idées principales mais je ne sais pas comment tourner l'histoire pour qu'elle n'aille pas trop rapidement. Je trouve déjà que j'avance beaucoup trop vite. 

C'est seulement en écrivant ces liges que je viens de trouver le nom du chapitre. Si vous saviez, j'ai toute l'histoire principale, la trame, mais il me manque les petits  détails pour ne pas trop avancer. L''amnésie est un sujet dont j'ai déjà parlé. Je le trouve compliqué à développer.

Bisous

La chute des diamantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant