I. Chapitre IV : Quand les amitiés se nouent.

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Les cours avaient commencés depuis quelques jours déjà et tout se passa pour le mieux pour la nouvelle promotion de Gryffondor : Lily, Mary, Alice et Dorcas s'étaient liées d'amitié et étaient devenues inséparables, tout comme James, Sirius et Remus. Ce dernier était très heureux. Lui qui n'a jamais pu être en contact avec des enfants de son âge à cause de sa condition de loup-garou, nageait en plein bonheur car pour la première fois de sa vie, il avait des amis. Mais Remus restait sur ses gardes : la pleine lune approchait à grand pas et il ne fallait surtout pas que James, ni Sirius ne sachent pour la bête qui sommeillait en lui. Dumbledore et ses parents -surtout eux- lui avait fait promettre de ne jamais en parler à qui que ce soit. Si quelqu'un venait à savoir pour sa condition de loup-garou, ce serait la fin : Remus sera rejeter par les autres, sa famille sera calomniée et le professeur Dumbledore aura des problèmes avec le ministère pour avoir admit un élève lycanthrope.

Pour Severus aussi, les premiers jours de cours s'étaient à peu près bien passés. Mais il n'était pas à l'aise avec ses camarades. Une atmosphère très étrange régnait dans la Maison Serpentard et ça, Severus et les autres enfants de sa promotion l'avaient senti, malgré qu'ils étaient un peu trop jeunes pour savoir ce qu'il se tramait réellement derrière tout ça. Quand il n'était pas avec eux, Severus passait tout son temps libre avec sa meilleure amie, Lily. Une amitié qui faisait grincer des dents, autant d'un côté que de l'autre.

- Il laissera vite tomber cette Sang-de-Bourbe, faites-moi confiance, pouvait-on entendre dans la Salle Commune de Serpentard.
- Elle va rapidement se rendre compte à quel point ce garçon est mauvais, disait-on du côté de Gryffondor. Il finira comme ses prédécesseurs, à servir le Seigneur des Ténèbres comme un pauvre esclave. C'est sûr.

La plupart des gryffondors et des serpentards voyaient cette relation d'un mauvais œil mais restaient à distance. Après tout, Severus et Lily ne sont encore que des enfants. A cet âge-là, peu importe que tu sois issu de famille moldu ou que tu n'ais pas le sang purement sorcier et que ta famille soit partisan de Lord Voldemort ou contre lui, ce qui compte est que tu sois quelqu'un de sympa et gentil avec qui rigoler. Severus et Lily, tout comme ceux de leur année, n'étaient pas assez matures pour comprendre tout ce que pouvait engendrer le fait de faire un choix. Pour l'instant, tout le monde se considérait comme des amis et s'amusait bien ensemble. Dans quelques temps, ils prendront conscience des choses et devront faire des choix en assumant pleinement les conséquences de ceux-ci. Mais pour l'heure, laissons-les profiter de leur insouciance.

Pour le jeune Peter, en revanche, les premiers jours se sont mal passés. Très mal passés. Le garçon n'était doué en rien. Sa pathétique performance en cours de vol sur balai lundi matin n'était que le début des festivités. L'ouverture du bal. Tout au long de la semaine, les choses avaient continués sur la même misérable note. Mercredi matin en cours de Potions, il s'était trompé dans les ingrédients et a fait exploser sa potion. L'odeur qui s'en est ensuite dégagée était d'une telle puanteur que le professeur Slughorn a dû stopper son cours et faire évacuer la salle. Plusieurs sortilèges avaient dû être utilisés pour venir à bout de cette odeur infecte. Le professeur Chourave avait même bien faillit s'évanouir.

Les exploits de Peter avaient rapidement fait le tour des élèves et des professeurs. En trois jours, il était devenu la risée de l'école. Poudlard n'avait plus eu d'élève aussi médiocre depuis un dénommé Hector Levine, il y a plus de trente sept ans. Le professeur McGonagall s'était d'ailleurs demandé comment un tel phénomène avait pu se retrouver dans sa maison. Parmi les camarades de Pettigrew, certains, comme Remus, avaient éprouvé de la pitié pour lui. Déjà qu'il n'avait pratiquement jamais eu d'amis à cause de sa timidité, ses échecs l'avaient encore plus mis à l'écart. Le fossé qui le séparait des autres enfants était devenu plus grand qu'il ne l'était déjà et s'agrandissaient au fur et à mesure que les jours s'écoulaient.
Remus, qui connait mieux que quiconque ce sentiment de solitude, eut un pincement au coeur en le voyant toujours seul. Il en a parlé à Sirius et James qui s'étaient simplement contentés d'hausser les épaules. La situation de Peter ne les interpellait pas plus que ça, d'autant qu'ils ne voulaient pas être associés à ce boulet.

Nous étions vendredi matin. Alors que pratiquement tout le monde mangeait leur petit-déjeuner dans la bonne humeur, une horde de hiboux pointa dans le bout de son nez à huit heures tapantes. Une chouette aux plumes blanc neige avec de petites tâches noirs et aux yeux bleus océan se posa devant Lily, une lettre dans le bec. Lily sautilla sur sa chaise, très heureuse de voir que ses parents avaient répondu aussi rapidement à la lettre qu'elle leur avait envoyé avant-hier. Mais elle fut cependant déçue de voir que sa sœur ne s'était pas donner la peine de lui répondre.

- Eh, les gars ! Sirius a reçu une beuglante, dit un troisième année de Gryffondor.

En effet, l'héritier des Black tenait une enveloppe rouge vif dans ses mains. Il comprit tout de suite de qui provenait-elle et de quoi cela s'agissait. Il ouvrit l'enveloppe qui s'envola devant lui en se dépliant et la voix de sa génitrice prit place dans la salle, attirant toute l'attention de la Grande Salle sur lui.

- SIRIUS ORION BLACK ! COMMENT AS-TU OSE ? COMMENT AS-TU, NE SERAIT-CE QU'UNE SEULE SECONDE, PENSE A ALLER CHEZ GRYFFONDOR ? OH BON DIEU, J'AI TELLEMENT HONTE ! L'HERITIER DE LA NOBLE LIGNEE DES BLACK DANS CETTE REPUGNANTE, CETTE ODIEUSE, CETTE INFAME MAISON. COMMENT NOS AMIS VONT-ILS REAGIR EN APPRENONS LA TERRIBLE NOUVELLE, HEIN ?! OH BON DIEU ! UNE ABOMINATION, UNE ERREUR DE LA NATURE ME SERT DE FILS. J'AI TOUJOURS SU QUE TU N'ES PAS UN VRAI BLACK ! TU N'AS PAS CETTE FIERTE, CETTE NOBLESSE QUE NOUS AUTRES AVONS. OH BON DIEU, ATTENDS UN PEU DE VOIR CE QUE JE TE RESERVE A TON PROCHAIN RETOUR A LA MAISON.

Des ricanements se font entendre à la table des serpentards. Severus émit un petit rire moqueur, se délectant de voir l'un de ses tyrans dans une telle situation. Mais il se calma rapidement quand ses yeux croisèrent le regard noir que lui lança Lily.

Les autres élèves observèrent leur camarade avec pitié. A la table des professeurs, les adultes regardaient Sirius avec peine. Dès l'instant ou le choixpeau avait prononcé le nom de la maison des Lions, ils avaient tous comprit ce qui allait arriver au jeune garçon. Tout le monde connaissait la Famille Black et l'éducation qu'ils donnaient à leurs enfants. Malheureusement, les professeurs ne pouvaient rien y faire.

- JE SUIS SÛR QUE REGULUS SE MONTRERA A LA HAUTEUR DE NOS ESPERANCES ET DE SON RANG ! LUI, POSSEDE L'ETOFFE D'UN VERTIABLE SERPENTARD. OH BON DIEU, J'AI TELLEMENT HONTE DE T'AVOIR COMME FILS. UNE ERREUR, VOILA CE QUE TU ES SIRIUS ORION BLACK !

Et la voix se tut. L'enveloppe se déchira en plusieurs morceaux tout en brûlant légèrement, laissant échapper une légère fumée. Le silence régnait dans la salle. Tous les regards étaient tournés vers Sirius. Mais ils furent ensuite attirer par une cuillère se cognant sur une coupe en verre.

- Demain est un jour un peu spéciale, intervient le professeur McGonagall. Pour bon nombre d'entre vous, il ne s'agira que d'un week-end ordinaire. Mais pour les autres, plus particulièrement pour les élèves qui sont en troisième année, il s'agira de leur toute première sortie à Pré-au-Lard.

Un brouhaha assourdissant se fait alors entendre. Les élèves de chaque maison retournèrent à leurs occupations. Minerva se rassit en souriant, fière d'avoir réussit à détourner l'attention générale de son jeune élève et continua sa conversation avec Pomona Chourave. Contrairement aux élèves dont les sujets de conversation étaient diverses et variés mais toujours sur le même thème, à savoir la première sortie à Pré-au-Lard de l'année, on ne pouvait entendre qu'un seul et unique sujet de conversation à la table des professeurs : la Famille Black.

Chez les serpentards, certains commencèrent à faire de l'humour, qui n'en était pas vraiment, sur l'héritier des Black. Lucius Malfoy et sa bande commencèrent à rire fortement suite à une blague d'un des leurs. Tout ceci ne plut pas du tout à Narcissa qui lui donna un coup de coude plutôt violent dans les côtes, le faisant grimacer. Les autres s'arrêtèrent de rire.

- Mais qu'est-ce qu'il t'a prit ?
- Ce n'était pas vraiment drôle, dit-elle en lui lançant un regard noir. Et j'apprécierais que vous arrêtiez de dire ce genre de choses sur lui.
- Détends-toi Narcissa, dit Henri Parkinson. Ce n'était qu'une petite blague, ne le prends pas comme ça.
- Je le prends comme je veux, s'énerva la jolie blonde.
- Calme-toi, pourquoi tu t'énerves ? intervient une fille du groupe.
- Parce que mon cousin est dans une impasse et qu'au lieu de montrer de la compassion et de la tolérance, vous restez là bien assis sur vos fesses à le juger.

Narcissa attrapa son sac et s'en alla. Elle adorait ses amis, mais qu'est-ce qu'ils pouvaient être cons parfois. Certes Sirius aurait dû être à Serpentard au lieu de Gryffondor mais il ne mérite en aucun cas toutes ces méchancetés et sa mère n'avait pas à l'humilié ainsi, devant toute l'école. Narcissa est loin d'être idiote : Walburga Black ne voulait pas simplement remonter les bretelles à son fils à travers cette beuglante, elle voulait aussi l'humilier devant tous ses camarades afin qu'il puisse ressentir ne serait-ce qu'un dixième de l'humiliation auquelle la famille Black doit faire face depuis que la nouvelle de la répartition de Sirius à Gryffondor avait le tour des familles de sang-pur, et plus particulièrement des sang-purs extrémistes.

Un silence régnait à la table des lions malgré quelques bavardages par-ci, par-là. Lily se pencha vers les filles :

- C'est quoi une beuglante ?
- Une beuglante est une lettre qui hurle son contenu à la personne qui le reçoit, lui explique Dorcas. Si tu as envie de dire ou de hurler quelque chose à quelqu'un mais que tu es dans l'incapacité de le faire, la lettre s'en charge pour toi. Il te suffit d'y écrire ce que tu veux dire à ton interlocuteur et lorsque ce dernier ou cette dernière la reçoit et l'ouvre, la lettre hurle ou dit calmement ton message.

Lily hocha la tête. Une fois le petit-déjeuner engloutit, les protagonistes remarquèrent qu'il leur restait un peu de temps avant leur premier cours. Alors que les filles prirent leur temps pour se rendre dans la salle de classe, les garçons se dépêchèrent de se rendre dans les toilettes des filles. Ils avaient besoin d'un endroit tranquille ou ils pourraient discuter sans être déranger et James se souvint que sa mère lui avait un jour dit que jamais personne ne se rendait dans les toilettes des filles du deuxième étage à cause d'un fantôme qui hantait les lieux et effrayait chaque personne qui osait mettre un pied dans son sanctuaire.

- Qu'est-ce qu'il se passe avec ta famille ? demanda James.

Sirius garda le silence et baissa la tête, les mots de sa mère tournaient sans cesse dans sa tête. James et Remus pouvaient entendre de légers reniflements : Sirius se retenait de pleurer. Oui, les mots de Walburga l'avaient atteint et lui ont fait mal. Très mal.

- Je comprends tout à fait que tu ne veuilles rien nous dire, dit Remus. Après tout, on se connait que depuis seulement quelques jours mais sache qu'on est là si besoin.

Quelques minutes passèrent et Sirius ne parlant toujours, James et Remus décidèrent de le laisser seul. Mais alors que le brun à lunettes posa sa main sur la poignée de porte, Sirius laissa tomber son sac de cours par terre contre le mur et se regarda dans l'immense miroir fixé au-dessus des lavabos. Il se confessa à eux.

- Ils sont fous, dit-il. Ils sont tous détraqués dans ma famille.

Il observa son reflet pendant quelques secondes avant de se tourner vers ses amis.

- Les Black ont une devise : Toujours Pur. Ils haïssent les moldus et les nés-moldus qu'ils qualifient d'animaux. Ils sont pour la purification de la race des sorciers et soutiennent toutes les idées anti-moldus. Pour eux, il n'y a que la pureté du sang qui compte. Ils sont obsédés par ça et mes parents sont probablement les pires de tous. Déjà petit, je subissais leurs châtiments...
- Châtiments ? le coupa Remus. Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Quand un gosse fait une bêtise, des parents normalement constitué le puniraient en le privant de sorties, de jeux ou de desserts mais pas dans cette taré de famille qu'est la mienne. Chez nous, ils nous torturent pour qu'on comprenne bien la leçon et qu'on ne recommence pas.
- Non ! comprit James. Ne me dis pas que...

Choqué par ce qu'il entendait, il laissa sa phrase en suspend.

- Si, ils utilisent un sortilège impardonnable, celui de la torture, Doloris. Pas tous les Black ne font ça. Du loin que je me souvienne, je n'ai vu que mes parents avoir recours à cette impardonnable pour nous remettre dans le droit chemin, mon frère et moi. Surtout moi.

A cet instant, James s'estimait heureux d'avoir grandis dans une famille comme la sienne, entouré d'un amour parental qui faisait défaut à son ami Sirius. Les trois garçons finirent par s'asseoir à même le sol, les uns en face des autres. Le cours de Potions n'allait pas tarder à commencer mais pour l'instant, ils n'en avaient que faire.

- J'ai eu une enfance assez heureuse entouré de mon frère et de mes cousines, l'époque de l'insouciance... C'était le beau vieux temps, raconta Sirius, nostalgique. Puis quand j'ai eu huit ans, mes parents m'ont jugés assez adulte pour endosser les responsabilités qu'impliqués mon statut d'héritier légitime de la famille, étant né dans la branche principale. L'héritage familiale des Black est toujours transmit à l'aîné de la fratrie ou au premier garçon à être né si celui-ci a une ou des sœurs plus âgées.

Il s'arrêta quelques secondes pour reprendre son souffle avant de poursuivre :

- Pour ma cousine Bellatrix, comme bon nombre de Black avant elle, le lavage de cerveau a parfaitement fonctionné. Elle ne jure que par la pureté du sang. Toute personne qui ne suit pas les règles de la famille...
- Les règles ? l'interrompit à nouveau James.
- Haïr les nés-moldus et plus particulièrement les moldus, ne pas montrer ses émotions, ni ses sentiments et surtout ne pas épouser une personne qui n'ait pas le sang purement sorcier.

Les trois garçons s'assirent à même le sol. Le cours du professeur Slughorn n'allait pas tarder à commencer et les trois amis étaient en retard, mais dans l'immédiat, c'était le cadet de leurs soucis.

- Ceux qui ne suivent pas les règles sont reniés de la famille. Je pense que par peur de ça, Narcissa suit le règlement à la lettre. Mais pour Andromeda et moi, les choses sont plus difficiles. Nous n'avons jamais adhéré aux idéologies de notre famille. Pourquoi devons-nous haïr les moldus ? Pourquoi ne peut-on pas épouser une personne qui n'ait pas le sang pur si nous l'aimons ? Tant de questions auxquels mes parents y répondaient en me jetant des doloris pour ne pas que « je repose toutes ces questions idiotes ».

Il marqua une pause pour reprendre son souffle, Remus et James accrochés à ses lèvres.

- Andromeda a toujours été la petite rebelle de la famille même si elle est allée à Serpentard. Petit à petit, elle a finit par déteindre sur moi. Andromeda est la seule personne de ma famille de qui je suis proche. On se comprend parfaitement, dit Sirius en levant son regard vers ses amis. Vous savez, je n'ai pas grandis avec des parents qui me disaient des je t'aime, prends soin de toi ou nous sommes fières de toi. Non. Je ne compte plus les fois ou j'ai dû subir le sortilège de la torture à cause d'une bêtise que j'ai faite comme par exemple, sourire à quelqu'un lors d'une soirée mondaine. Oui, vous m'avez bien entendu, dit devant les expressions incrédules de Remus et James. Pour mes parents, sourire revient à dévoiler ses sentiments et les montrer conduit à être puni.
- Wow ! fit Remus qui n'en revenait pas.
- Si Andromeda n'avait pas été là pour me soutenir et me réconforter, je me serais senti bien seul. Je me suis toujours senti seul d'une certaine manière.

Sirius baissa la tête. Remus et James se regardèrent. Oui, ils sont vraiment chanceux d'être nés dans leurs familles respectives. Des familles aimantes. Sirius n'a malheureusement pas eu cette chance là. A titre de comparaison, la famille Potter et la famille Black, toutes deux des lignées de sang-purs, sont à l'opposé l'une de l'autre. Les Black sont pour l'ordre, les structures, les règles et surtout pour la pureté du sang. Là ou les Potter sont une famille simple, soudée, unis, et plus ouvert d'esprit.

L'héritier Black sentit deux mains se posés sur ses épaules. Remus avait la main posé sur son épaule gauche et James, sur la droite. Tous deux lui sourire.

- Tu n'es plus tout seul Sirius, sourit James.
- Tu nous as nous, rajouta Remus.

Le garçon sourit à ses deux nouveaux amis. Depuis de longues années, il affrontait la torture que lui faisait subir ses géniteurs qui ne supportait l'idée qu'il soit différent d'eux, sans compter le rejet des autres membres de sa famille. Pendant très longtemps, il s'est sentit seul mais il vient de comprendre à l'instant qu'il ne le sera plus jamais : il venait de trouver en James et Remus, des frères de coeur. A ce moment précis, un lien indestructible lia les trois garçons.

X X X

Une jeune rousse courue à toute allure dans les couloirs, bousculant les autres sur son passage. A quelques mètres derrière elle, ses amies couraient aussi vite que possible pour la rattraper mais la jeune Evans était d'une rapidité impressionnante.

- LILY, ATTENDS !

La née-moldu finit par arriver dans la salle commune de sa maison et se précipita dans sa chambre ou elle laissa tomber ses affaires par terre pour enfouir son visage sous son oreiller. Elle se met à pleurer à chaudes larmes. Pourquoi sa soeur la détestait-elle autant ?

Il lui aura fallut trois semaines mais Pétunia s'était décidé à répondre. Lily avait reçu la lettre en début d'après-midi, juste après le déjeuner. Ayant cours directement après, elle avait gardé l'enveloppe fermée dans son sac pour l'ouvrir en fin de soirée.
Elle qui avait tant attendu pour avoir des nouvelles de son aînée, l'avait immédiatement regretté après avoir lu le dernier mot écrit sur le papier. Recevoir une lettre de Pétunia était déjà un miracle en soit mais qu'est-ce qu'elle a été conne de croire que sa soeur lui écrirait pour prendre de ses nouvelles, savoir comment elle va, comment se passe la vie à Poudlard et les cours... Oui, Lily a vraiment été stupide de croire ça.

Alors qu'elle pleurait, pleurait et pleurait encore, la porte de la chambre s'ouvrit sur ses trois copines. Mary et Alice se précipitèrent sur elle. Dorcas se baissa aux pieds du lit de la rousse et ramassa la lettre mais hésita à la lire. Ne voulant pas violer la vie privée de Lily, elle la déposa sur la table de nuit.

- Lily..
- Lai...laissez...moi, dit l'enfant en bégayant à cause des sanglots.

Mais les filles ne bougèrent pas. Elles attendirent patiemment que leur amie arrête de pleurer. Ce qu'elle réussit à faire au bout d'une dizaine de minutes. Lily sortit sa tête de sous les oreillers et s'assit en tailleur sur son lit. Ses yeux étaient rouges et gonflés.

- Ma soeur me haït.
- Dis pas ça, dit tendrement Alice. Pourquoi te haïrait-elle ?
- Parce que je suis une sorcière et pas elle.

Les regards de Dorcas et Alice qui balayèrent la pièce, se posèrent sur elle.

- Nous étions très proches à une époque, elle et moi. Nous nous partagions nos affaires, nous fréquentions le même cercle d'amis et quand l'une de nous allait mal, l'autre venait tout de suite la réconforter. Puis, nous avions découvert mes aptitudes magiques et ma sœur a complètement changée : elle me rabaissait sans cesse, m'humiliait sans arrêt, ne me parlait que pour me crier des ordres... Elle a toujours été jalouse de mon don et bien qu'elle ne l'admettra jamais, je sais qu'au fond, elle a toujours voulu être capable de faire ce que je peux faire. Puis...

En repensant à une journée particulière qui restera à jamais gravée dans sa mémoire, Lily laissa quelques larmes s'échappés.

- L'été de ma rencontre avec Severus, elle... elle m'a..., Lily s'arrêta et inspira et expira un bon coup. Elle m'a traité de monstre.
- Quoi ?! firent les trois filles.

Ne pouvant plus tenir, Lily éclata en larmes. Ce souvenir là était beaucoup trop douloureux. Cet été là, leurs rivalités avaient atteint un autre niveau. Ce jour-là, Lily avait sentit que quelque chose s'était définitivement brisée entre elle et sa sœur et avait prit conscience que plus rien ne sera jamais comme avant.
A partir de ce jour, Pétunia s'acharna corps et âme à faire payer à Lily d'être ce qu'elle voulait absolument être et ne ratait jamais une occasion de lui rappeler son anormalité. Ce qui blessa énormément la cadette.

- Chaque jour, elle m'en faisait baver. J'en suis même venue à me demander pourquoi j'étais venu au monde, dit Lily tristement. Puis un jour, j'ai eu marre et j'étais péter un câble. Ma mère avait beaucoup crié sur Pétunia ce jour-là. Mon père m'avait dit qu'il ne l'avait jamais vu aussi énervé. Quand je suis rentrée, elle m'a aussi punie mais beaucoup moins que ma chère sœur. J'ai été privée de sorties pendant une semaine tandis que Pétunia était privée de tout ce qui la rendait heureuse pendant un mois complet. Suite à ça, elle ne m'adressait plus la parole ou que très rarement. Parfois même, elle faisait comme si je n'existais pas. Il lui arrive même de dire aux gens qu'elle rencontre, qu'elle est enfant unique. Vous vous rendez comptes ?! raconta Lily, un sourire aux lèvres et les yeux remplis de larmes. Ma propre sœur qui me considère comme une étrangère. Elle est ma sœur mais c'est comme si je n'en avais pas.

Et la jeune sorcière explosa en larmes. Alice la prit dans ses bras et lui frotta tendrement le dos tandis qu'elle sentit les larmes de son amie coulés sur son coup et mouillés un peu sa chemise. Mary et Dorcas s'approchèrent et les entourèrent de leurs bras. Lily sentit son cœur se réchauffer.

- Tu n'es plus toute seule, dit Alice après un moment de silence.
- Tu nous as nous, sourit Mary.
- Et puis comme disent les moldus, une soeur de perdu, trois de retrouvées, termina Dorcas.

LES MARAUDEURS - Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant