212 Quand l'homme sera humain

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Il est futile, déraisonnable de penser qu'un jour
L'homme deviendra par miracle un être humain
Du moins dans la forme véritable du discours
Qu'il saura vivre en considérant son prochain
Non comme l'ennemi de son propre bonheur
Mais comme une source intarissable d'amour
Qu'il n'arrachera plus les pétales des fleurs,
Et ne fera plus d'un champs de blé son labour.

Il est futile, déraisonnable et improbable
Ainsi de voir son cœur s'emplir de bonté
De l'imaginer prendre la main du misérable
En aurait-il d'ailleurs simplement la
volonté.
Il serait trop aisé pour lui de laisser aller
Cet instinct primaire, vous dirait-il, d'enfant
Qui vous fait rire, courrir et même voler
Trop facile peut-être que de vivre au printemps.

Il est malhonnête, impensable, incongrue
De voir sur cette terre les hommes autrement
Ce n'est pas leur faire procès bien entendu
Mais du café au boudoir, ont ne parle qu'argent
De celui qu'ont les autres et que l'on jalouse
Parfois, du sien enfermé dans un grand tiroir
On le nomme le blé, le fric, les ronds, le flouse
On en parle comme s'il n'était d'autres espoirs.

Je vais souvent sur les chemins de montagne
Quand le temps heureux me permet de le faire
Regarder d'en haut cette magnifique campagne
Bercée de brume dans la douceur de la lumière.
Je me rends, ainsi, sans fortune, sans ornement
Soutenant mon pas que dérobe ma vieillesse
M'entretenir avec ces arbres que je connais vraiment
De l'homme sans joie, sans foi, et de sagesse.

Il lui faudrait peu de chose pour devenir humain
Juste comprendre, s'il peut en être capable
Que la vie ne vaut qu'en aimant son prochain
Et que la nature qui l'entoure n'est pas une fable.












Quand je serai poète Tome 2 ( 84 Poèmes )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant