Ce jour là ayant passé l'église Saint-Médard
Allant remontant par la rue Mouffetard
A l'heure où la foule se presse au marché
Dans ce dimanche bucolique à souhait
Où le bonheur se lisait sur tous les visages
Où le soleil chassait le moindre nuage
En ce dimanche propice aux âmes rêveuses
Où courrait à mes pieds une enfance joyeuse
Ce jour donc fait de valse et de lumière
Où j'allais en sifflant d'un pas solitaire
Hûmant dans le vent les parfums délicieux
Qui, des pavés aux façades, embaumaient tout le lieux
Je fus pris, soudain, d'une sorte de trance
Non pas de celles menant à la démence
Juste une fébrilité suivie d'un vertige léger
Et je ne pus faire autrement que d'y retourner.
Car sur la place aux marchandes de saisons
Où les charrettes étaient emplies de floraison
Là, derrière les plantes vertes, les bouquets de fleurs
J'avais vu, entre-aperçu comme une lueur
Un sourire discret sous des cheveux en fils d'or
J'avais vu où cru voir dans ce sublime décor
Dans une robe aussi fragile qu'un souffle d'air
Un corps à l'élégance vaporeuse des éthers
Mais quand je suis revenu place Saint-Médard
À l'endroit même, n'était qu'un vieux clochard.
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Quand je serai poète Tome 2 ( 84 Poèmes )
PuisiDEUXIÈME RECUEIL On dit le poète différent Et du matériel un indigent La gent, en la matière, a raison Car il ne vit que de passions Celle d'aimer sans même cesser Celle de lire dans ses pensées Celle de voir dans les roses Outre la beauté, autre ch...