273 Le marbre

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D'où je suis je ne vois rien
Mes yeux n'ont plus de faim
Mon corps entier est endormi
Il n'est qu'une heure, il est minuit
Le temps s'arrête, se décompose
Plus un souffle de quelque chose
Un long silence gagne mon esprit
J'en oublie même qui je suis
Je ne vois plus ce que j'ai vu
Le monde est vide le monde est nu
Le temps se fige au vent glacial
Je n'ai plus peur, je n'ai plus mal

Tout cela n'était-il donc qu'un rêve
Une écume légère sur la grève
Une mousse fragile sous un chêne
Un chemin qui traverse une plaine
Ou alors, des feuilles mortes d'automne
Sous l'orage grondant qui résonne
Un océan ténébreux qui s'enrage
Sur le sable mouvant d'une plage
Je ne sais plus je ne vois plus
Tout ce que j'ai toujours connu
La pluie dans les branches des arbres
Car plus rien n'existe sous le marbre.











Quand je serai poète Tome 2 ( 84 Poèmes )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant