18. Birthday

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Quelle ambiance !

Je donnerais tout pour ne pas être à ma place actuelle en ce moment. En face de moi, mes parents qui n'ont pas déblatéré une seule parole depuis qu'ils ont pris place autour de la table, et à côté de moi Caleb, qui semble être décidé à ne pas manger ni parler pendant des jours.

Et au milieu de tout ça, il y a moi qui sens une horrible pression dans la pièce que ce soit à cause de mon frère d'humeur maussade ou de mes parents d'humeur froide et distante. Pour ce dernier fait, ça ne change pas de l'habitude mais dans ces circonstances, c'est plus qu'insupportable.

—Et si on passait aux cadeaux ? Proposé-je en tapant des mains une fois, ce qui fait sursauter les personnes autour de moi.

Ma mère acquiesce, mon père approuve d'un geste de hochement de tête, et mon frère... pas de réaction. Pourtant, je ne me fais pas prier pour quitter la table et prendre le paquet joliment emballé posé sur la table basse.

Je le pose près de ma mère qui à son tour le prend et en sors son contenu faisant attention à ne pas déchirer l'emballage.

—Oh du maquillage ! Merci beaucoup ma fille ! S'exclame-t-elle sans trop de conviction.

C'est normal qu'elle ne soit pas surprise, elle doit en avoir des tonnes et des tonnes chez elle. Je fais taire ma conscience lorsqu'elle se penche pour me prendre dans les bras.

—Joyeux anniversaire... Maman.

Le « maman » est à peine audible. De toute façon, est-ce que cette femme qui ne m'a pas cru, qui m'a laissé partir de chez elle sans protester, qui ne m'appelle jamais pour prendre de mes nouvelles, qui ne me rends jamais visite, qui se concentre uniquement sur son côté superficiel, est-elle réellement ma mère ?

—Merci, elle répond en esquissant un semblant de sourire.

—Pas mal pour un cadeau qui vient de quelqu'un d'autre, invective Caleb les yeux dans le vide.

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Qu'est-ce qu'il vient de dire ?

—De quoi parles-tu Caleb ? Mon père semble de plus en plus curieux sur la remarque accusatrice de mon frangin, il fronce ses sourcils.

Je supplie Caleb du regard, mais lui reste impassible. Comment peut-il me trahir et parler de Jaeden comme ça ? Si mes parents apprennent quoi que ce soit à ce propos, à la minute où ils le découvrent, ils me feront quitter la ville.

—De rien, un sourire étrange apparaît sur le faciès de mon frère.

Je l'observe d'une mine insistante et à mon plus grand bonheur, il se tait. Mes géniteurs, eux ne semblent pas relever plus que cela son reproche. Le cadeau de Caleb arrive ensuite, c'est un vase en porcelaine et ma mère semble de loin plus heureuse du son présentque du mien, elle avait dû en avoir réellement besoin.

La pièce reprend son atmosphère initiale aussi pesante soit elle.

—Merci de n'avoir rien dit, je pose la dernière assiette lavée dans le range-vaisselle, pour Jaeden.

A ce nom prononcé, Caleb relève sa tête, lui appuyé sur le comptoir les mains dans les poches. Ses cheveux ainsi que la cuisine ont pris une teinte orangée à cause de la lumière du coucher de soleil qui s'incruste doucement dans la pièce. Mes parents sont partis il y a un quart d'heure mais lui a prétexté vouloir m'aider pour rester juste à m'observer comme ça depuis tout à l'heure. J'omets de lui faire remarquer qu'il est loin de me donner un coup de main.

—Je n'ai pas fait ça pour toi, ni pour lui. Ça ne change en aucun cas mon opinion sur lui ni le fait que je te trouve stupide, mais connaissant nos parents, ils vont sûrement t'exiler au pôle Nord et je suis trop égoïste pour te laisser partir plus loin de moi, déclare-t-il avec un petit sourire.

LindseyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant