12. Shopping

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—Tu es vraiment bizarre.

Mercredi, 15 heures. Localisation, Parc municipal d'Easton, avec Dunkan sur un des bancs verts dont la couleur me donne envie de vomir. Le soleil tape comme un dingue même un janvier et je commence à remettre réellement en cause le réchauffement climatique.

—Quoi? Tout le monde a ses préférences non? Je lui réponds offusquée.

—Ouais mais quand même! Qui n'aimerait pas le parc d'attraction? J'y allais toujours quand j'étais petit! Pourquoi est-ce que tu n'aimes pas y aller, c'est le paradis des enfants!

Je hausse un sourcil amusée par sa réaction on ne peut plus sérieuse.

—Et alors? Je ne suis plus une enfant et d'ailleurs je déteste autant les fêtes foraines que les parcs d'attractions c'est une question de préférence pas de—

—Attends, attends... Tu n'aimes pas aussi les fêtes foraines? Me coupe t-il.

—Euh... Oui?

Il rit légèrement et finit par aller d'un éclat de rire tellement gênant que ça me paraissait une éternité avant qu'il ne s'arrête.

—Décidément tu es unique en ton genre Lindsey.

—C'est sensé être un compliment ou je me trompe?

—Oui, t'inquiète! Je dis ça dans le bon sens, ne le prends pas mal, clarifie t-il.

Je me perds un instant dans la contemplation de la scène joyeuse devant moi: les rires des enfants retentissent mélodieusement, leurs parents les observent fiers d'eux, le ciel bleu semble flotter dans l'air ce qui ajoute une touche joyeuse à la journée et donne des airs d'été à une période post festive. Le gazon vert, qui contraste avec la couleur du ciel, rend le tableau encore plus splendide. Quelques uns promènent leurs animaux tandis que d'autres sont eux, en train de se promener.

Bref, une vue très belle et optimiste.

—Tu sais, je n'aime pas les endroits publics en général, j'en ai presque une phobie, surtout depuis...

Mes paroles restent en suspens. Je ne veux pas parler de ça à Dunkan, je suis sûre qu'il ne voudra plus me voir après que je le fasse et je ne suis pas encore prête de refuser le luxe d'une telle compagnie. Je suis peut-être égoïste sous un autre angle mais c'est mieux comme de laisser les choses comme elles le sont maintenant.

—Depuis? Me questionne t-il.

—Non, laisse tomber ce n'est pas important.

À mon plus grand bonheur, il n'insiste pas et je continue de scruter le paysage d'un air rêveur avant qu'il n'entame une autre discussion.

Un jour je lui dirai.

Un jour peut-être.

==•==

—Merci beaucoup d'avoir passé du temps avec moi, sans toi je serais morte d'ennui avec Jaeden à la maison.

Il part encore d'un rire franc, sa voix grave fait vibrer l'air et résonne dans tout l'habitacle. Je me sens soudain à l'étroit.

—Mais je t'en prie, tout le plaisir est pour moi, sourie t-il, je ne refuse jamais la présence d'une jolie fille.

Il me fait un clin d'œil, je lui rends un sourire.

—D'ailleurs, tu ne semble pas porter mon pote Jaeden dans ton cœur.

Si seulement il le savait!

LindseyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant