18.

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Le regard figé sur l'écran de mon téléphone, je demeurais dans l'attente fiévreuse du message de mon frère.

Il m'avait promis de m'appeler dans les instants à venir, et cette promesse, aussi anodine fût-elle, était désormais suspendue comme une épée de Damoclès au-dessus de mon esprit en ébullition.

Mes doigts fins, légèrement tremblants, enserraient la porcelaine tiède de ma tasse de tisane fumante.

L'éventualité d'une révélation compromettante de la part de mon frère au sujet de cette affaire avec Alex attisait en moi une fureur difficilement domptable.

Un soupir profond s'échappa de mes lèvres tandis que je déposai mon téléphone sur le comptoir, résolue à patienter avec le peu de sérénité qu'il me restait.

Dans un geste las, je passai une main dans ma chevelure tout en cherchant à m'ancrer dans une réalité qui semblait vaciller.

Puis, d'un trait, j'avalai ma tisane qui me fît frissonner sous l'assaut brûlant du liquide qui dévala ma gorge.

Le goût amer et désagréable m'arracha une grimace, mais je n'avais d'autre choix que de le supporter si je voulais apaiser ce mal de tête lancinant qui battait mes tempes.

Un frémissement me sortit brusquement de mes pensées. Mon téléphone vibrait sur le comptoir.

Autour de moi, le château sommeillait et le silence régnait, seulement troublée par les pas cadencés des gardes qui arpentaient les couloirs.

D'un geste vif, je saisis l'appareil et décrochai.

Moi: Alors ?

Dis-je d'une voix tendue.

Un rire léger résonna à l'autre bout du fil avant que mon frère ne prenne la parole.

Willy: Tu ne prend pas la peine de me saluer soeurette ? A croire , je suis le seul a qui tu manque !

Je laissai échapper un soupir exaspéré, sachant pertinemment qu'il prenait un malin plaisir à me faire languir.

Willy avait toujours aimé me faire tourner en bourrique, surtout lorsqu'il savait que l'impatience me rongeait.

Lui: Alors, quoi ?

Poursuivit-il, faussement innocent.

lui: Tu ne t'attendais pas à ce que nous apprenions ton petit secret ? Tu croyais réellement pouvoir nous cacher une telle chose, soeurette ?

Mon estomac se noua violemment.

Moi: Je n'ai aucun compagnon!

Articulai-je froidement.

Moi: Alors c'est vrai... Alex a osé... raconter cela ?

Un silence de plomb s'abattit, avant que la voix de mon frère ne vienne briser le fracas assourdissant de mes pensées.

Lui: Oh que oui. Il nous a fièrement révélé que vous vous fréquentiez.

Mon cœur s'arrêta en l'espace d'un instant. Une vague de stupeur m'engloutit.

Alex... il avait réellement osé ?

Lui: Papa et maman sont enchantés par cette nouvelle.

Poursuivit Willy avec un rire dans la voix.

Lui: À tel point qu'ils s'affairent déjà aux préparatifs du mariage... en ton absence.

Une nausée fulgurante me submergea, et je manquai de recracher la tisane que j'avais avalée quelques instants plus tôt.

LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant