1718

1.2K 59 5
                                    

1718

Je pris le temps de tapoter ma robe, réajustant mes jupons sous celle-ci, avant de descendre les grands escaliers de marbre menant au rez-de-chaussée. Je me tins à la rampe tout le long, ma robe était d'une largeur étonnante, bien qu'elle ne fut pas des plus pratiques, je l'appréciais beaucoup. Elle m'avait été envoyée de France jusqu'ici, en Grande Bretagne, et avait été élaborée selon mes mensurations. Une telle pièce sur mesure valait une fortune.
À ma grande surprise, le majordome attendait, le dos bien droit au pied de l'escalier. Lorsque je me retrouvais face à lui, il me salua poliment et parla.

- Monsieur Mikaelson vous attend au petit salon, Mademoiselle.

- Merci, pouvez-vous nous faire servir du thé, Edward? Ce serait très apprécié.

- Bien, Mademoiselle.

Il disparut rapidement, je me rendais au salon, deux garçons m'ouvrirent les grandes portes et les refermèrent derrière moi. Mon regard se dirigea directement vers l'un des canapés de la pièce. Elijah Mikaelson se leva et vint à ma rencontre en souriant.

- Madame, cette époque vous va à ravir, dit-il, un sourire sincère suspendu aux lèvres.

- Je vous retourne le compliment. Mais je vous en prie, Elijah, pas de Madame, je ne suis pas encore mariée ! Riais-je,

- Monsieur n'est pas là ? Demanda-t-il semblant soudainement se souvenir qu'il se trouvait présentement dans la demeure de mon promis, en réalité, je soupçonnais même qu'il ait oublié jusqu'à son existence.

- J'ai préféré avoir la liberté de vous accueillir sans qu'il ne soit présent. Avouai-je, c'est un homme très possessif, je lui laisserais penser qu'un cousin m'a rendu visite. Il est évidemment plus facile de lui décrire un cousin âgé, aux mauvaises manières et à l'allure de poltron.

Elijah, dans son costume élégant était évidemment loin de cette idée, il rit de bon cœur à mon explication avant de parler.

- Comment allez-vous ? Il se pencha et déposa un baiser sur l'une de mes mains.

- Je me porte parfaitement bien, et vous ? Comment est-ce ? L'Amérique ? Est-ce réellement ce que l'on en dit ? Lui demandais-je.

- Oh cela ne vous plairait guère. Pour le moment, ce ne sont que des colonies. On se dirigea vers le centre de la pièce pour ensuite s'asseoir autour de la petite table basse de bois sculpté, l'un face à l'autre. Vous connaissez les colonies, on y envoie surtout les condamnés depuis quelques années. Très peu de familles nobles y sont implantées à ce jour. Une certaine anarchie y règne encore trop à mon goût.

- Ce doit être pourtant passionnant de pouvoir ainsi admirer l'expansion d'une cité. Dis-je soudainement admirative de telles activités. Elijah émit un petit rire.

- Cela plait à Niklaus. Il y trouve un intérêt étonnant. En parlant de cela, mon frère vous a-t-il fait parvenir des nouvelles récemment ? Mon visage se ferma quelques peu à cette question.

- Tout courrier comportant son écriture est intercepté et conservé loin de mes yeux, j'y ai personnellement veillé. Aucune lettre de sa composition ne saurait arriver jusqu'à moi, et j'aime autant que ce soit ainsi.

Le regard de mon compagnon devint triste.

- Je suis désolée de ce qu'il vous a fait subir, Eydunn.

- Elijah, soufflais-je, ne perdez pas de temps à le défendre. Ce n'est plus un enfant depuis longtemps, il est responsable de ses actes et de ses choix. C'est à moi de m'y adapter. Vous n'êtes en rien responsable des agissements de votre frère, répondis-je d'une voix tranchée. Un petit instant de silence régna dans la pièce, mon majordome arriva tout à coup avec le thé. Il déposa un grand plateau d'argent sur la petite table. Il était recouvert de vaisselle de porcelaine très à la mode, surmontée de gourmandises importées de France, ainsi qu'évidemment du thé, cette fois, parfaitement britannique.

Madness | Klaus MikaelsonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant