RockStar ! (BxB)

Chapitre 6

Christopher

Culver city, Californie – 16h30

Adossé contre sa décapotable, Christopher regarda une énième fois sa montre, excédé. Il avait dit à Adrien qu'ils reprenaient la route à seize heures pile, et il n'était toujours pas là. Son manager était en retard d'une demi-heure. C'était une première. Et cela énerva encore plus le chanteur. Pendant deux longues années, ce mec lui cassait les couilles avec son fameux « l'heure, c'est l'heure ! », mais lui, il pouvait être en retard, ce n'était pas un souci. Oui, bon, d'accord, ils étaient très loin du cadre professionnel, cependant, Christopher ne le vit pas de cette manière. Son manager l'avait beaucoup trop saoulé pour qu'il accepte de passer l'éponge. Et d'ailleurs, à partir de maintenant, Adrien n'avait plus intérêt à jouer au maître du temps, que ce soit durant ces vacances ou lorsqu'ils reviendraient à Los Angeles, car sinon, Christopher prendrait un malin plaisir à lui rappeler son escapade aux Studios Sony Picture.

Mister time peut ranger sa montre adorée au placard ! Il en aura plus besoin !

Quelques minutes plus tard, Adrien arriva enfin, tout sourire. Il avait mis ses lunettes de soleil et ses cheveux volaient au gré du vent, lui donnant des airs de Pete Mitchell, dans Top gun. Christopher leva les yeux au ciel, ouvrit sa portière et monta du côté conducteur, les traits tendus.

─ Quoi, qu'est-ce que tu as ? Lui demanda Adrien en refermant sa portière.

─ Rien, répondit le concerné en prenant la route.

─ Arrête, je vois bien que tu es énervé.

Après avoir fait cent mètres, Christopher arrêta brusquement la voiture sur un stationnement et se tourna vers Adrien. Il lui lança un regard noir lorsqu'il dit :

─ T'es vraiment qu'un putain d'égoïste de première catégorie.

─ Non mais ça ne va pas ? Qu'est-ce qui te prend ?

Adrien parut offusqué. Cependant, Christopher l'ignora et répliqua :

─ Comment veux-tu que j'aille bien lorsque je vois qu'un mec à cheval sur la ponctualité, se permet d'arriver une demi-heure en retard alors qu'on avait dit seize heures pile ?

─ OK, je vois. Pour le coup, tu n'as pas tort. J'aurais dû te prévenir. Je suis désolé, Christopher.

Christopher secoua la tête.

─ Nan, ça ne marche pas comme ça. Tu ne peux pas être désolé, alors que pendant deux ans, tu n'as pas arrêté de me gonfler avec la ponctualité.

─ Ouais, ça, c'est quand j'ai ma casquette de manager. Là, il n'y a ni pression, ni d'heure à respecter. Ce sont les vacances.

─ Et c'est ça que je te reproche, Adrien : la pression. Pendant deux ans, tu n'as pas arrêté de me mettre la pression avec ta foutue ponctualité maladive.

Christopher serra fortement le volant, essayant de calmer la colère qui grondait en lui. Regarder les voitures passer à toute vitesse était quelque chose de reposant. A côté de lui, son manager se massa la nuque, visiblement mal à l'aise.

─ Ecoute...Je suis vraiment désolé, Christopher. Jamais je n'ai voulu te mettre la pression. Tout ce que je souhaitais, c'est que tu finisses par prendre de la maturité.

Estomaqué, le chanteur se tourna de nouveau vers Adrien. S'il n'était pas constitué d'os relativement fragiles, il aurait déjà tabassé Adrien. Cependant, lui, il ne pouvait malheureusement pas recourir à la violence. Tout ce qu'il avait en sa possession, c'était la parole. Et quand il s'y mettait, il pouvait devenir très cinglant.