Chapitre 15

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Christopher

San Francisco, Californie, 13h00

― Non mais franchement, qu'est-ce qui vous a pris ? Beugla Marc dès que sa mère eut fini de l'étouffer. Vous savez les conséquences désastreuses que votre petite escapade a provoquées ? Annulation des trois concerts régionaux, remboursements des billets et des pass, cessation de contrats de sponsoring, rumeurs sur les réseaux sociaux, ajournant des interviews et de la promotion de la tournée nationale.

Comme Marc faisait un mètre soixante-dix pour quatre-vingts-quinze kilos, il avait un embonpoint important. De ce fait, sa calvitie brillait tellement qu'il suait et les veines de son cou pulsait. 

― Je... commença Christopher.

― Tais-toi, j'ai pas fini ! le coupa son producteur en levant une main.

A ce moment-là, Marc devint incontrôlable :

― Et maintenant, avec ton arrêt, ça va être la tournée nationale à annuler et le remboursement des billets aux quatre coins du pays. Non mais vous vous rendez-vous compte des millions de dollars qu'on va perdre, sans parler de nos prestataires ? Christopher, je te fais remarquer que tu as un staff composé de cent-vingt personnes. Ces gens ont une famille, des crédits sur le dos et bien d'autres choses, donc ils doivent être immanquablement payés. Mais à cause de tes choix grotesques, je ne sais pas comment je vais bien pouvoir rémunérer nos collaborateurs. 

Alors que Christopher voulut se défendre, Adrien, en bon manager, le fit à sa place, ce qui fut assez humiliant avec ses parents dans la pièce :

― Marc, n'exagère pas. OK, tu vas perdre peut-être quatre-vingts millions à tout casser, mais comme la boite brasse des milliards chaque année, tu sais très bien que tu n'as pas de problèmes pour payer le staff au complet. Puis, entre nous, jouer la carte du social, ça ne te va pas du tout...

Marc lui envoya un regard meurtrier avant de répliquer froidement :

― Toi, tu te la fermes, OK ? T'es censé être son manager, bordel de merde, donc sa conscience et son protecteur ! Mais non, il fait une énorme connerie et toi, tout ce que tu trouves à faire, c'est te casser avec lui. Et en plus, tu n'es même pas capable de le protéger contre lui-même.

Christopher vit le changement opérer dans le regard d'Adrien. Auparavant calme et détendu, maintenant, c'était tout le contraire. Déjà qu'il se sentait coupable de l'état de Christopher, si Marc en rajoutait une couche, ça ne le ferait pas.

― Tu me parles de protection, Marc, Mais je te rappelle que personne ne m'a dit qu'il était gravement malade. Ça fait deux ans que je suis son manager, mais je l'ai découvert il y a seulement cinq jours.  Tu crois que c'est normal ça ?

Marc se calma considérablement. Puis, il répondit :

― C'est Christopher qui a voulu ça, pas moi.

― Ni nous, intervient son père.

Christopher leva les yeux au ciel. Ils allaient lui en vouloir pendant combien de temps pour ça ?

― Et alors ? Depuis quand tu écoutes tes artistes ? Demanda Adrien à l'attention de Marc.

Ce n'est pas faux...

Le concerné serra les mâchoires. Il n'avait rien à répliquer, car Adrien avait entièrement raison.

Sept jours plus tard

Los Angeles, Californie – 15h00

Christopher était dans un centre de rééducation de Los Angeles depuis quarante-huit heures après avoir passé cinq jours dans le centre hospitalier à San Francisco. Il lut le mail du débriefing que lui avait envoyé Adrien.

RockStar ! (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant