- 4 -

111 21 15
                                    

J'ai été surpris d'apprendre que Gally connaissait Thomas. Mon meilleur ami m'avait déjà expliqué l'étrange rencontre et, sans même connaitre l'identité de son super nouvel ami, en reprenant ses mots, je le plaignais déjà. Comprenez, il avait du supporter le bavardage incessant de Gally et avait en plus, sans même le savoir, donné son numéro.

- La Terre appelle Newt. Je répète, la Terre appelle Newt.

Je soupirai et me tournai vers Gally, un air blasé peint sur le visage.

- Hum ?

- T'étais censé sortir faire les courses avant de tomber sur Tom. Donc retournes-y.

Je haussai un sourcil.

- Tom ? Tu lui donnes déjà un surnom à ce que je vois. A quand le mariage ?

Il me frappa l'arrière de la tête et m'expulsa de l'appartement. Je mis rapidement mes lunettes de soleil et mes mains prirent leur place dans mes poches. Je trouvai un billet froissé à l'intérieur. Je verrai plus tard la valeur qu'il avait.

Aujourd'hui était une belle journée. Le ciel était dégagé et même si nous étions en plein mois de février, j'étais obligé de rabattre ma capuche sur ma tête pour me protéger de la lumière du soleil agressant mes yeux. Je marchai pendant plusieurs minutes jusqu'à arriver à la supérette à quelques rues de ma faculté où je faisais mes courses toutes les semaines. Ce n'était jamais à Gally de le faire. Je faisais les courses et cuisinait et Gally faisait la vaisselle et passait l'aspirateur. J'avais réussi à me débarrasser des tâches les moins supportables et je m'en portai très bien. D'où l'importance d'avoir un colocataire.

La lumière des LEDs, allumés même en pleine journée, m'agressa les yeux alors que je portai tout de même mes lunettes. Je dus marcher tête baissée jusqu'au bon rayon et attraper à la va-vite ce que je venais trouver. Ce n'était pas bien difficile et je sortis le billet de ma poche. Dix euros. Je ne me savais pas aussi riche.

Je m'approchai de la caisse et posai mon article sur le comptoir. Une voix me fit relever la tête.

- Newt ?

- Thomas ?

En effet, le brun que j'avais invité dans mon appartement ce matin se trouvait devant moi.

- Je venais acheter du café, me justifiais-je.

Il sourit, dévoilant ses dents avant de passer sa langue dessus. Je dus me faire violence pour ne pas le rejoindre.

- Tu n'es pas chez toi ? continuais-je ?

- Hé non, soupira-t-il. Je travaille le samedi pour pouvoir payer mon appartement tandis que Minho, mon colocataire, reste tranquillement dans son lit, avec probablement une gueule de bois ou son téléphone collé au visage pour être sûr de ne pas rater un seul message de sa belle Sonya.

Je fronçai les sourcils.

- Sonya. Comme Sonya Isaac ?

Ce fut au tour de ses sourcils de tenter de se rejoindre.

- Comment sais-tu ça ? Tu...

- Hum hum.

Nous nous retournâmes d'un même mouvement vers le bruit pour faire face à une jeune femme en talon haut.

- Excusez-moi, dit-elle. Ce n'est pas que je veux vous couper dans votre rendez-vous, très mignon par ailleurs, mais je dois retrouver mes neveux et j'ai peur qu'ils ne mettent le feu au salon si je ne me dépêche pas de les rejoindre.

Thomas se confondait en excuses tandis que je posai mon billet sur le comptoir. Il me rendit rapidement la monnaie et je pus partir, trainant ma patte folle derrière moi. Depuis que la dame nous avait interrompu, j'avais chaud. Très chaud. Je ne comprenais pourtant pas pourquoi. Elle n'avait rien dit de gênant ou de compromettant et pourtant.

- À quoi penses-tu ?

Je fis volte-face et trouvai Thomas à ma gauche, les mains dans les poches.

- Tu n'es pas censé travailler ? raillais-je.

- Certains sèchent les cours. Moi je sèche le travail.

Je me grattai le menton et recommençai à marcher. Thomas fit de même en s'approchant un peu plus de moi.

- Tu ne risques pas d'être renvoyer ? demandais-je.

- Aucun risque, soupira le brun. Mon oncle est mon patron.

Je hochai la tête, faisant mine de comprendre.

- Tu t'es fait mal ?

Je me stoppai et tournai la tête vers lui. Voulait-il parler de...

- Ta jambe, continua-t-il. Tu boites.

Une boule se forma dans ma gorge et je me forçait à ne pas perdre contenance.

- Une mauvaise chute, marmonnais-je.

Il dut sentir mon malaise car il n'ajouta rien, probablement troublé par ma réponse vague.

Nous continuâmes de marcher jusqu'à un parc vide, le temps étant trop froid pour que des parents prennent la peine d'y emmener leurs enfants.

- Tu me stresses, annonça Thomas.

- Ah oui ? répliquais-je, agacé par ses questions indiscrètes.

- Pourquoi portes-tu ces lunettes ?

Je soupirai.

- Et si tu te décidai à t'occuper de tes affaires ? grondais-je. Certaines choses ne doivent pas être révélées pour que l'harmonie subsiste.

Il ne dit rien et j'envisageai de partir. Dire que la possibilité de discuter avec lui m'enchantait il y a peu.

- Je vais te poser une question, dis-je.

Il hocha de suite la tête et je continuai.

- Quand est-ce qu'une porte n'est pas une porte.

Je croisai les bras autour de mon torse et attendais sa réponse.

- De quoi ? bredouilla-t-il.

Un peu long à la détente apparement.

- Quand est-ce qu'une porte n'est pas une porte ? réitérais-je.

Il passa plusieurs fois sa main dans ses cheveux, se creusant probablement la cervelle.

- Je ne sais pas, avoua-t-il.

- Quand elle est entrouverte, révélais-je.

- Et alors ?

- Ce que je veux te dire, c'est que derrière la porte se trouve les réponses à tes questions à mon sujet. Devant, il y a toi et des interrogations et la porte, c'est moi. Je bouge au gré du vent et choisi ma destination. Je décide si je veux ouvrir mon cœur ou si je veux le fermer. Je peux dévoiler mes mœurs quand bon me semble et aujourd'hui n'est pas le moment. Ne pose plus de question, je te répondrai sans que tu ais besoin de le faire.

Je finis ma tirade, légérement essouflé.

- Et bien, sourit Thomas. Tu as déjà pensé à faire carrière dans la poésie ?

--

Et mon deuxième chapitre de la journée !

J'ai pas relu.

J'ai du finir de l'écrire sur téléphone parce que mon chat (coucou Newt si tu passes par là) s'est allongé sur mon ordi est n'a pas voulu bouger avant deux heures. Je sais que le chapitre est court mais je vais essayer de les agrandir au fur et à mesure mais je garanti rien.

Sinon, Happy Newt day !

Courgette.

Meteorite - NewtmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant