Chapitre 3 : Être et paraître

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Habillée et coiffée, Cassiopée se regarda dans le miroir et se sentit ridicule dans sa longue robe noire orée des couleurs de sa nouvelle maison. Son reflet laissait parâtre une autre fille. Depuis son arrivée à Poudlard, la veille, Cassiopée n'avait cessé de penser à sa grand-mère. Comment allait-elle réagir face à cela ? Et puis Cassiopée se demanda si elle allait être capable de survivre dans un monde qu'elle ne connait pas. 
La jeune fille soupira et se dépêcha de prendre ses affaires. Elle ne savait pas par quel miracle, la veille au soir, une valise, comportant ses affaires, était posée sur son lit attribuée. 

En arrivant dans la Grande Salle, Cassiopée se figea à l'entrée et chercha du regard son amie. Jacqueline était assise avec les membres de sa maison, discutant, souriant comme à son habitude. Jacqueline avait toujours été très sociable et savait s'adapter à toutes les situations. Alors que pour Cassiopée, un temps d'adaptation était pour le moins nécessaire. 
La fille rousse qui avait abordée Cassiopée le soir de son arrivée, fit signe à la jeune Stewart de a rejoindre à ses côtés. 

- Bonjour Cassiopée, salua la rousse. Je suis Giny Weasley ! 

Cassiopée lui fit un signe de tête en lui souriant poliment et lui répondit. 

- Cassiopée Stewart.

Tel un objet de foire, les yeux des Gryffondor étaient rivés sur la jeune fille. Cassiopée fit comme si cela ne lui faisait rien ais au fond d'elle-même elle ne se sentait pas à sa place. 

- Elle t'ai déjà vu avant, au chemin de traverse, non, demanda le jeune homme face à elle avec des cheveux flamboyants 

- Ma grand-mère possède un magasin là-bas, je l'aidais quand je le pouvais. Il est possible que nous soyons croisés alors. 

**
Le rendez-vous avec le professeur de métamorphose avait permis à Jacqueline et Cassiopée de mettre en place un emploi du temps sur mesure en fonction de leur retard. Des cours de soutien, leur avaient été sollicités afin de pouvoir être aux mêmes niveaux que leur camarade de 5ème année.

La matinée commençait avec un cours d'herbologie avec le professeur Chourave. Cassiopée ne se faisait pas de mauvais sang pour cette matière car elle avait déjà tout appris grâce à sa grand-mère. 

- Bonjour les enfants, je suis ravie de vous revoir en cette magnifique année. Mais ne perdons pas de temps, elle vous présente  deux nouvelles élèves qui viennent d'arriver cette année : Cassiopée Stewart et Jacqueline Vega. Ne perdons pas de temps et commençons le cours. Aujourd'hui nous allons nous occuper de plantes particulières. Pour pouvoir les cultiver, la parole est l'unique moyen d'utilisation, la magie ne sert à rien. En lui disant de mots doux, la plante va dès lors s'ouvrir et laisser tomber le fruit mûr qu'elle contient. Allez au travail et faites très attention. Sachez juste qu'il est difficile de trouver les bons mots, alors surtout ne vous énervez pas. Je tiens à vous signalez que très peu de personne ont réussi à faire cela auparavant car ces plantes sont vraiment sauvages. Mais n'ayez pas peur, ce sont tout de même de jeunes pousses.

La majorité des élèves ne semblaient guères motivés pour ce travail. Néanomoins, Cassiopée savait très bien de quelle plante il s'agissait. Elle avait fait son apparition dans la Nouvelle Colonie. Les amérindiens avaient appelé  cette plante : la plante aux mille mots. Elle était le composant principal du verita serum, et seuls les très bons maîtres de potion comme Maria Ramanoff connaissaient le moyen de récolter de ces plantes très agressives.
Alors que le professeur distribuait les plantes, Cassiopée et Jacquelin se regardaient avec complicité. Jacqueline était une femme d'action et la patience n'était pas vraiment sa plus grande qualité. Durant les grandes vacances, Maria avait voulu initié Jacqueline à son art mais la jeune fille avait connu échec sur échec et catastrophe sur catastrophe. Jacqueline savait qu'elle pouvait compter sur son amie lors de ce cours. 

Assise à côté de Ron, Cassiopée l'entendit alors qu'il était en train de parler à sa plante et elle ne put s'empêcher de rire.

- Je peux savoir ce que tu trouves drôle, on doit parler aux plantes elle te signale, remarqua le roux agacé.

- Il y a parlé et parler Ron, si tu veux que la plante s'ouvre tu ne dois pas être hypocrite avec elle, expliqua gentiment Cassiopée.

- Comment ça ?

- Tu dois être en quelque sorte honnête avec elle. Une plante pense et ressent, tu ne peux pas lui mentir.

- Tu penses pouvoir avoir un fruit en faisant ça, interpella un élève qui semblait être de Serpentard, une moldu comme toi ne devrait pas assister à des cours de magie si elle n'y connaisse rien.

Le sang de Cassiopée ne fit qu'un tour. Si elle était une grande timide, elle ne supportait pas d'être insultée de la sorte par un vulgaire sorcier. Dans les couloirs, elle avait entendu qu'il s'agissait de Drago Malfoy. Même si elle avait été éloignée du monde magique depuis sa plus tendre enfance, Cassiopée savait que la famille Malfoy n'était pas une famille très respectable, comme le disait bien souvent sa grand-mère.
Face à cet affront verbal, Cassiopée répliqua avec un sourire narquois :

- Faisons un pari, tu veux.

- Je ne fais pas de paris avec  des moldus, répliqua sèchement le Serpentard.

- Tu as peur que ta réputation en prenne un coup. Je pensais qu'avec ton honneur tu ne pouvais refuser un pari. Mais d'après ce que l'on m'a dit les Serpentard ne sont que des lâches.

- Ça ne fait même pas un jour que tu es ici et tu penses tout connaître. Je ne m'abaisserai pas à parier avec une personne comme toi, s'énerva le blond.

- Laisse-le Cassiopée, il n'en vaut pas la peine, dit alors Hermione qui tira le bras de Cassiopée.

- C'est en se laissant marcher dessus qu'il pensera que nous sommes faibles et sous domination et il en est hors de question, s'exclama ouvertement Cassiopée.

Un silence froid et sinistre prit possession de la salle de classe. Plus personne ne parlait et agissait face au discours de la jeune fille. Même Jacqueline fut étonnée de la réaction de sa meilleure amie. Jamais, elle n'avait réagi de cette manière. Cassiopée ne voulant pas remettre sa fierté en cause, s'approcha de Drago tout en rajustant ses gants. 

- Tu vas voir ce qu'une soi-disant moldu peut faire, abruti.

Cassiopée saisit brusquement le pot en face de Drago. Tous les élèves autour de la jeune fille s'éloignèrent de peur que la plante ne bouge trop brusquement. La jeune fille respira doucement sentant les regards inquiets et moqueurs sur elle. Alors qu'elle allait agir, Hermione s'écria : 

- Arrête Cassiopée, tu vas te blesser.

N'écoutant pas Hermione mais son instinct, Cassiopée ne se laissa pas distraire par ce qui l'entourait. Elle avait déjà réussi, à plusieurs reprises, à extraire le précieux fruit de cette plante et Cassiopée savait qu'elle était capable de le faire à nouveau. Pour cela, elle devait obtenir la confiance de la plante.   

- Cassiopée...Cassiopée... Je sais ce que tu veux mais je ne peux te le donner

- Pourquoi, demanda subitement la jeune adolescente. 

C'était la première fois qu'une plante de la sorte lui refusait sa demande. Même si sa grand-mère lui avait appris que chaque plante était unique, celle qui était en face de Cassiopée était particulièrement tenace. 

- Elle porte la marque du démon, nous ne pouvons lui donner notre chair, susurrèrent les plantes.

- Le fruit n'est pas pour moi mais pour le cours, et je ne vous veux aucun mal, expliqua doucement la jeune fille. 

- Prouve-nous ta confiance et le fruit nous te donneront.

- Mais comment vous prouver ma confiance ? 

- Libères nous, les pots qui nous renferment nous empêche de nous développer comme il le faut, c'est de terre dont nous avons besoin pour avoir des fruits à maturité.

Cassiopée comprit immédiatement la demande et  secoua positivement la tête. Cela malgré le fait que tout le monde la traita de folle. Prenant un bon coup d'inspiration, elle s'éloigna et tendit les bras. Le pot commença alors  à trembler et finit par se casser. Toute la classe hurla de peur et Cassiopée ne put s'empêcher de sourire. 

Mais elle resta concentrer sur sa tâche, une fois après avoir libérer la plante de son pot, elle prit la plante dans ses mains et courut jusqu'aux serres afin d'enterrer les fleurs sauvages qui gigotaient dans ses bras. Une fois plantée, elle regarda derrière elle et vit le reste de la classe hébétée devant elle.

- Miss Stewart, je peux savoir pourquoi vous avez cassé se pot ? Je vous avais signalé que ces plantes sont d'un danger extrême et vous venez de prendre des risques inutiles, tout en risquant la vie de vos camarades. C'est pourquoi j'enlève 20 points à la maison Gryffondor. Maintenant tout le monde en classe, s'exclama le professeur Chourave.

Cassiopée ne comprit pas la réaction excessive de son professeur.  Elle venait de réussir un exercice tout en aidant une plante car elle le lui avait demandé. Alors que Cassiopée  allait retourner en classe dépitée, elle entendit le murmure des plantes.

- Merci pour ton aide. Certes il reste encore des nôtres qui ne pourront survivre. Confiances en nous tu as eu et courage tu as fait preuve. C'est pourquoi fruit nous te donnons en échange de la liberté donnée.

C'est à ce moment que la plante ouvra ses bouches et déversa son contenu sur la terre. De petites billes roulèrent jusqu'à Cassiopée, elle les ramassa avec une très grande précaution et en profita par la même occasion pour en planter à côté de  celle déjà mise en terre.

La main remplie des petits fruits, elle retourna dans la salle de classe du professeur Chourave, les élèves étaient  en train de travailler et elle vit Crabe en train de se faire mordre par une plante. Cassiopée sourit discrètement avant de rejoindre sa place.

- Tu aurais pu faire attention, on vient de perdre des points bêtement par ta faute, s'exclama Ron en la voyant arrivée. 

- Laisses là tranquille elle vient d'arriver, ce n'est pas de sa faute, le coupa Hermione. Elle ne sait pas encore ce qu'elle fait.

- Désolée de te contredire mais je savais exactement ce que je faisais, du moins j'ai fait ce que les plantes voulaient.

- Qu'est-ce que tu veux dire, demanda Dean subitement. Attends, c'est bien les fruits de la plante que tu as dans les mains. Comment tu as fait ?

- Regardez, la moldu a réussi l'exercice, crie un Serpentard. C'est impossible.

Un brouhaha de murmures se fit entendre dans l'ensemble de la classe. Interpellée par tant de bruit, le professeur Chourave arriva à la hauteur de Cassiopée et regarda la matière qu'elle avait entre ses mains. Son regard s'éclaira et elle lui sourit.

- La dernière fois qu'un élève a réussi cet exercice remonte à il y a au moins 50 ans. Ce que vous venez de réalisé ma chère est un véritable exploit, le secret des plantes dites la plante du serpent, n'est révélée qu'aux grands sorciers dotées d'immenses pouvoirs et de grand courage. J'ajoute 100 points à votre maison miss Stewart.

- Qui est la personne qui a déjà réussi à extraire des fruits, demanda alors Hermione très sérieusement.

- Je pense que vous le savez déjà miss Granger.

Suite à  cela Hermione et ses amis dévisagèrent intensément Cassiopée qui avait rejoint Jacqueline pour lui faire part de ce qu'elle avait entendue. Toutefois, le regard pesant de la Gryffondor étonnait Cassiopée. Avant de pouvoir avoir des explications, le cours se termina. De plus en plus de mystères se créaient, Poudlard semble être une école emplie de mystères...

Les cours terminés, Cassiopée traîna dans les couloirs ne sachant pas où elle allait. La jeune fille aimait bien marcher, cela lui permettait de lui aérer l'esprit. Elle ne connaissait pas encore très bien le château, donc en marchant dans les couloirs elle essayait de se repérer et de prendre ses marques. Depuis ce matin, Cassiopée avait comme l'impression que tout le monde l'évitait. Elle s'imaginait que son intégration n'allait pas être une chose facile, surtout que Jacqueline allait devoir rentrer chez elle. Son amie avait été vague dans son explication. Ce que Cassiopée avait retenu, c'est que sa mère n'avait pas confiance depuis le retour d'une certaine personne dans le monde des sorciers. 

Alors qu'elle était perdue dans ses réflexions, Cassiopée n'entendit pas la personne qui l'interpelait. Elle se retourna pour voir qui s'adressait à elle. La jeune fille ne fut pas surprise d'apercevoir Drago et sa bande d'amis, quelles plaies ces Serpentard, pensa-t-elle.

- Les Serpentard ne veulent pas d'une moldu comme toi ici, lui cria Malfoy

- Dommage que ma présence vous dérange, je ne compte pas quitter cette école, bougonna Cassiopée.

- Alors comme ça tu as fait sensation en cours d'herbologie, c'est un gâchis. Mais après tous c'était sûrement un coup de chance, ricana Goyle.

Ne voulant pas se faire humilier de la sorte, Cassiopée répliqua sèchement à son interlocuteur.

- Pourquoi tu perds ton temps avec moi, tu n'as personne d'autres à  embêter. Laisse-moi deviner tu t'ennuies tellement que tu pensais que j'étais une proie facile. Sache-le Drago, je ne suis en aucun cas une proie facile.

- Tu oses me menacer, personne ici n'est supérieur à moi tu entends, je suis le descendant d'une famille de sorcier de sang pur alors que toi tu n'es qu'une moldu et aux pire des cas un sang de bourbe.

Plus énervé que jamais, il prit alors sa baguette tout en crachant ses propos. 

- Je n'ai pas peur de bâton Malfoy, expliqua Cassiopée en s'éloignant de lui.

Avant même qu'elle n'en se rende compte, elle se retrouva par terre, propulsée par une force inconnue. Sa tête cognée contre le sol, ne cesse de résonner. Alors qu'elle essaie de se lever, cet imbécile de Malfoy prit ses cheveux en main  et soulève sa tête.

- La prochaine fois ne me menace pas, lui dit-il durement.

Puis il la lâcha lourdement. Cassiopée était épuisée de toutes ses forces, elle se laissa sombrer sur le sol froid et dur. 
Cinq minutes passèrent, elle décida de se lever pour retourner dans la Salle Commune des Gryffondor. Sur le chemin, elle toucha son front et remarqua qu'il y avait un peu de sang séché, il ne l'avait pas raté. Elle ne put s'empêcher de pleurer, jamais on ne l'avait traitée de la sorte. Même s'il existait des tensions entre les différentes maisons de Poudlard, les élèves ne devaient pas pour autant en maltraiter d'autre pour des questions de puissance et de supériorité.

Arrivée dans la salle, Ginny se précipite vers Cassiopée. 
- Où étais-tu, on t'attendait pour aller manger? Mais qu'est-ce que tu as au front?

- Rien je suis juste tombée, il se trouve que je suis vraiment maladroite, dit-elle en haussant les épaules.

- Tu te joins à nous pour manger, me dit Hermione en souriant.

- Je n'ai pas très faim et j'ai des choses à faire.

- Des choses, demande Harry suspicieux.

- Rien qui ne vous regarde, je fais encore ce que je veux, répondit Cassiopée durement.

- Ne t'énerve pas, c'est juste de la curiosité, enchaîna rapidement Ron.

- Que je ne m'énerve pas c'est la meilleure. Non seulement j'arrive dans une nouvelle école sans que je connaisse une seule personne. Vous me jugez pour ce que je suis et vous m'éviter comme la peste sans aucune raison apparente. Je croyais que vous les Gryffondor étaient de valeureuses personnes mais en réalité vous êtes des lâches tous comme les Serpentard.

A Darkness's fruitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant