L'envers

*Chapître 2 : C'est dans la boîte !*

L'enfer c'est les autres
                                     Jean-Paul Sarte

1. Codes

"Camille, tu m'entends ?"

C'est la seule chose que j'entendais. Mon esprit était brouillé. Rien ne pouvait me sortir de là. J'essayais d'ouvrir les yeux. C'était compliqué, j'avait l'impression que la pièce était complètement éclairée par les rayons du Soleil. Une fois mes yeux habitués à cette agression, je remarquai que la seule chose qui l'éclairait c'est un immense lustre. Je tournais la tête et je vis que ce n'était pas un rêve. Il est là. Gaël.

"- Camille, tu te sens mieux ? Bois donc ce verre d'eau."

Je bus le verre qu'il me tendais. L'eau était chaude. Je grimaçai. Ça le faisait rire.
"- Ça t'amuse ? Disais-je d'un ton agacé.
- Oui, tu as toujours cette petite fossette sur la joue gauche lorsque tu grimace."

Oh mon Dieu ! Il se souvenait de ça ?

"- Oui bah j'y peux rien ! Combien de temps je suis restée là ?
- Une heure à peu près.
- Autant de temps ?
- Oui, tu te souviens de ce qu'il s'est passé avant que tu tombe dans les pommes ?
-Euh.. j'ai voulu me casser d'ici, pour plus te voir et.. Que c'était-il passé ? Ah oui ! Et après tout c'est verrouillé et nous voilà coincés ici je suppose ?
- En effet, une fois que tu étais inconsciente je t'ai installée sur le lit comme tu l'étais à ton réveil. Ensuite, j'ai vérifié chaque porte, chaque fenêtre, chaque bouche d'aération...
- Et ? Je suis coincée avec toi ? Super !
- Oh oh oh, tu vas te calmer d'accord ? J'admets que je ne suis pas mécontent de te rev-
-Tu te fous de moi ?? Tu m'as quittée par SMS !
- Euh.. ouais j'ai eu des problèmes..
- Et alors ? Moi aussi, tu te souviens de la mort de ma mère ? Je ne t'ai pas quittée pour autant !
- Sauf que ma soeur est tombée dans la drogue et j'ai dû l'aider et je voulais pas te mettre dedans..
-Mon père était flic tu aurait pu lui en parler !"

Il m'énervait ! Il trouveras toujours une excuse.

-"Hey regardes ce que j'ai trouvé !
-On dirait un cadenas à code !"

2. Hasard

Camille se retourna et vit Gaël accroupi près de la table de chevet. Il avait déjà ouvert la petite porte et à l'intérieur, il y a une petite boîte. Elle était rouge et légèrement usée sur les côtés. Un petit cadenas avec 3 chiffres la tenait fermée.

-"Y a quoi à l'intérieur ?"Demanda Camille.

Gaël leva  les épaules. Ils en avaient strictement aucune idée.

-" 10×10×10 = 1000 possibilités de trouver le code pour ouvrir cette fichue boîte !
- Bravo t'as réussi ton bac S !
- Oh ça va Camille heiin ! Parce que faire un bac L pour finir flic c'est n'importe quoi !
- 'N'importe quoi ?' Au moins j'ai un fiancé et un boulot !
- Attends quoi ?? T'es fiancée ? À qui ? Comment tu le connaît ? T'es sûre qu'il t'aime ?
-Oh oh oh ! Ça ne te regarde pas ! Ma mission pour aujourd'hui est de me casser d'ici pour ne plus te voir !
- Hé ! Je voulais juste être sympa ! Tu devrais faire de même si tu veux qu'on réussissent à sortir d'ici !"

Camille savait qu'il avait raison.

-" Essaye une combi au hasard !"

Gaël s'exécuta, il tenta tout les "0.0.0, 1.1.1, 2.2.2,... et ainsi de suite jusqu'au 9.9.9". Rien ne marchait.

-"Bon j'ai faim, je vais regarder si il n'y a pas à manger quelque part."

Camille regardait dans les petits placard au dessus d'une gazinière et d'un évier. Elle aperçut un paquet de Corn Flakes. C'était ses préférés. Elle trouva un bol et une cuillère. Dans le tout petit frigo, du lait. Elle se servit. Pendant qu'elle mangea elle avait toujours l'habitude de regarder le paquet. Elle regarda les petits jeux, la composition et.. remarqua qu'une ligne de nombres est écrite sur le paquet. L'encre était noire et l'écriture très mauvaise. Les nombres possèdaient tous 3 chiffres. Elle ne croyait pas au hasard. Elle se lèva, sous le regard intrigué de Gaël qui scrutait chacun de ses mouvements, prit la boîte et testa tout les codes. 345, 874, 127, 611 et elle entendit un déclic. Le cadenas s'ouvrit. Gaël se leva et admira le travail de Camille.

3. Tâche de lait

Camille avait réussi. Je ne comprendrais jamais comment son instinct faisait pour résoudre ces mystères. Elle était tellement spéciale !

-"Ouvres-la vite !" Disais-je d'une voix enjouée.

Camille s'exécuta. À l'intérieur, se trouvait une clé et un morceau de papier. Je le pris, le déroulai et lis d'une voix claire :

"- La sortie est au bout du parc"
- Ça veut dire quoi ça ? On dirait une énigme."

Camille avait raison. Mais au fait, elle n'avait pas cherché à contacter l'extérieur !

-" Tu penses que tu peux appeler quelqu'un ? On aurait peut-être dû y penser plus tôt.."

Je sentis la gêne de Camille. Elle devait se demander pourquoi elle n'y avait pas pensé plus tôt. Elle se leva et prit son blouson. Elle le fouilla et revint vers moi bredouille.

-" Je l'ai pas. Cela m'embête j'aurai voulu appeler mon collègue de la crim' Il aurait peut-être pu nous aider.
- Ne t'inquiète pas, on va savoir se débrouiller."

À cet instant je voulais qu'on parle un peu. À vrai dire, je n'étais pas pressé de partir d'ici. La revoir me faisait du bien.

"- Et sinon, ton boulot te plaît ?
- Ouais, je suis confrontée à des cas spéciaux.
- Ohhh dis-moi en plus s'il te plaît.
- Je ne sais pas, c'est confidentiel après tout. Elle se mordait la lèvre.
- À qui veut tu que je le répète ?
- Ben à tes lecteurs ! Je sais que tu es journaliste. Je lis tes écrits.
- Tu les lis vraiment ? Qu'en penses-tu ?
- Des fois tu dis des détails sur certaines affaires dont la famille des victimes voudrait que ça reste secret. Je pense que tu devrait leur faire lire tes articles avant de les publier.
- Bonne idée. C'est vrai je n'y ai jamais pensé. Merci.
- De rien même si c'était évident.
- Je sais que tu m'en veux mais pas la peine d'être sarcastique.
- Je penses que tu n'as pas à me dicter ma conduite. Ne refais plus jamais ça C'est clair ?
- Par contre à Paul tu le laisses dicter ta vie..
-N'importe quoi ! Il me conseille pour que je puisses gérer mes émotions.
- Ouais..."

J'étais sûr que son fiancé lui dictait tout ! Ça me rendais fou. Camille buvait le reste du lait dans son bol lorsqu'elle s'en renversa sur son pull.

-"Merde"

Elle allait voir dans la belle commode près du lit si il n'y avait pas un vêtement qui pourrai remplacer le sien. Mais..

-" Eh ! Regarde ce que j'ai trouvé !"