Chapître 9 : Dernière Danse

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"L'amour est un sentiment que l'on ne contrôle pas"
Ludivine Préel

1.Plomberie

Ma tête tournait. Je ne savais pas ce qui provoquait cela mais je voulais que ça s'arrête. J'en avais marre d'être faible. Vraiment. Je partis me rafraîchir dans la salle de bain. Une bonne douche froide me fera du bien.

Pendant que je me lavais j'entendis comme une porte s'ouvrir et se refermer. Pourtant celle de la salle de bain était restée close.

L'eau coulait abondamment sur mon corps. J'eus à peine le temps de me rincer que l'eau se coupa.

"-Gaël c'est toi qui a coupé l'eau ?
-Non pourquoi ?"

Je ne voyais pas la peine de lui répondre pour l'instant. J'enroulais une serviette autour de moi, m'essuyais, m'habillais et sortis de la salle de bain.

"-Parce que l'eau s'est coupée !
-Ah merde, peut-être que l'eau vient d'un ballon d'eau chaude et..
-Impossible, l'eau ne devenait pas froide elle s'est vraiment coupée. De plus, c'est rare que je prenne une douche chaude."

Il semblait réfléchir. Je décidais de l'interroger sur le bruit que j'avais entendu.

"-La porte et les fenêtres sont toujours fermées ?
-Euh nan, une fenêtre s'est débloquée puis s'est rebloquée, j'ai pas compris pourquoi. Je n'ai même pas eu le temps de profiter d'un peu d'air frais"

Problème résolu. Gaël se dirigea vers l'évier afin de faire notre vaisselle de ce matin. Au moment où il s'attendait à voir l'eau couler, le robinet en décida autrement. De rage, il frappa du pied le placard sous l'évier.

"-Gaël, calmes-toi"

Il passa une main dans ses cheveux. Le voir ainsi me faisait un peu de peine, surtout que je ne pouvais rien faire. Il essaya d'arracher le robinet en vain. Pendant quelques secondes je le regardais réfléchir en fixant l'éponge. Soudain il s'abaissa et commença à trifouiller les tuyaux.

"-Qu'est-ce que tu fais ?
-J'ai fait un stage de plomberie chez mon Oncle Phil en troisième. J'en ai retenu quelques..
-Quelque quoi ?"

Il sembla figer devant le placard de l'évier. Je m'approchai un peu, vu que j'étais assise sur le lit.

"-Oh je vois.."

2. Jeu d'acteur

Une petite boîte verte était disposée en dessous de l'évier. Cependant Camille savait que ce n'était pas la cause du manque d'eau. Elle la tenait dans ses mains et vit un petit cadenas chiffré. Elle posa la boîte sur la table et prit la dernière qu'ils avaient ouverte. Il y avait un petit papier marqué aiig. Le problème c'était qu'ils avaient besoin de chiffres et non de lettres. Gaël prit une feuille et un crayon. Il voulait déchiffrer le code pour montrer que, lui aussi, il était capable d'aider.

Il écrivit toutes les lettres de l'alphabet. Puis les chiffres de 1 à 26 en dessous.

"A B C D E  F  G  H  I    J   K L   M   N
1   2  3  4  5 6   7  8   9 10 11 12  13   14

O    P  Q   R   S   T   U  V  W   X  Y   Z
15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26"

"-Mais c'est évident !"

Gaël avait l'air tellement heureux que l'on aurait pu le confondre avec un enfant de cinq ans recevant un jouet pour Noël. Il prit le cadenas et effectua quelques tours avant d'entendre un déclic.

"-Maintenant, avoues que je suis le meilleur !
-Alors là, jamais !
-Tu ne sauras jamais le contenu de la boîte.
-Tu es le meilleur !
-Bah voilà, ce n'était pas compliqué"

Camille riait face à l'attitude enfantin de Gaël. L'expression de ce dernier changea lorsqu'il découvrit le contenu de la petite boîte verte. Camille s'approcha et eut l'air étonnée.

En effet, un tournevis et une clé USB se trouvaient dedans.

Sans réfléchir, Camille prit la clé la mit dans la tour de l'ordinateur et alluma celui-ci. Une page bleue Windows s'afficha. Puis le bureau d'accueil. Il n'y avait aucun accès à Internet. Juste un message.

"Click here to open the device"

Gaële regarda Camille avec inquiétude, puis ils cliquèrent à l'aide de la souris sur l'endroit indiqué.

Une vidéo se mit en route. On voyait Paul chez Sophie. Ils faisaient l'amour avant de voir disparaître la jeune femme. Puis Paul volait des bijoux et les mit dans sa poche de jean. Il prit sa veste et partit sans même prévenir Sophie. Une larme coula sur la joue de Camille. Plus ils avançaient pour sortir d'ici, plus elle était détruite. Elle se sentait tellement faible. Paul l'avait totalement manipulée. Gaël la prit dans ses bras et elle lâcha tout ce qu'elle avait sur le cœur. Elle pleurait encore et encore.

3. Fin de partie

À la fin de la journée, Camille se trouvait en boule dans les couvertures avec Gaël qui essayait de la consoler.

"-Je vais prendre une douche je reviens."

Elle hocha la tête puis ferma les yeux. Une seconde plus tard elle les réouvrit. Elle semblait réfléchir. Elle se leva et se dirigea vers la porte avec le tournevis dans les mains. Elle essayait de défaire les charnières, en vain. Puis elle essaya de retirer la portière mais les vis étaient beaucoup trop petites pour laisser l'outil les retirer. Elle laissa tomber le tournevis à terre et se remit dans le lit.

Gaël arriva quelques minutes après. Camille prit une inspiration et lui dit d'une voix enrouée.

"-Plus on approche du but, plus je suis déçue de l'homme en qui j'avais confiance. C'est quoi la prochaine étape ? J'apprends qu'il sortait avec moi pour l'héritage que je vais avoir de ma grand mère ?
-Ne penses plus à ce gros con, il ne sait pas ce qu'il perd."

En disant cette phrase Gaël s'était rapproché de Camille et vint l'embrasser. Elle sourit tristement avant de tourner la tête vers la porte.

"-Tu penses que ça vaut le coup de sortir ?
-Bien sûr ! Que diraient tes amis s'ils ne te voient plus ?
-Ben, Juliette a l'air de bien se débrouiller. Elle fait de superbes articles dans le Parisien. Théo à ouvert un hôtel en Normandie. Je ne sais même pas si ils ont remarqué ma disparition... Même Paul, il n'a pas l'air de me chercher. En même temps, s'il viendrait défoncer la porte pour venir nous sauver le seul remerciement qu'il aurait ce serait mon point dans sa figure. Et mes collègues doivent croire que je suis sous couverture. Et toi ?"

Cette simple question surprit le concerné.

"-Oh et bien, je n'ai pas gardé contact avec ton frère après notre rupture et puis j'aime la solitude. Mais une chose est sûre, c'est qu'il y doit bien avoir une personne qui te cherche. "

Ces mots firent sourire Camille.

"-Je pense que je devrais rester éveillée, pour voir si quelqu'un rentre ici dans la nuit.
-Je.. Bah oui, mais on devrait se relayer non ?
-Absolument pas ! J'en ai marre d'être faible. Donc c'est moi qui m'en occupe."

Gaël soupira. Il observait Camille. Elle baillait déjà.

"-Tu veux du café ? Si tu commences à fatiguer alors qu'il n'est seulement vingt deux heures, tu ne vas pas tenir.
-D'accord, je veux bien"

Gaël ne mit que cinq minutes pour faire du café. Il tendit une tasse fumante à Camille. Elle la but sans problème. Gaël se glissa sous les couvertures et s'endormit quelques minutes après.

Camille se sentait fatiguée malgré la tasse de café. Ses paupières étaient lourdes. Très lourdes. Elle s'endormit aussi vite que Gaël.

Le soleil se levait sur Paris. Les rayons lumineux éclairaient les façades des magasins. Les petits commerces commençaient à ouvrir leur porte.
Camille se réveilla. Elle avait chaud. Elle ouvrit les yeux. Et... elle aperçu un petit boîtier rouge à côté de la porte.

"Bordel, qu'est ce que ça fous là ?"

L'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant