Chapître 8 : Jadis

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"J'ai pour philosophie que s'inquièter c'est souffrir deux fois."
                                   Newt Scamander

1. Sucreries

8 septembre 1989

Camille était assise sur un
banc en train d'ouvrir son paquet
de biscuits. Lorsqu'elle se
leva pour jeter à la poubelle l'emballage, un grand garçon la poussa près de la poubelle.
Ses genoux étaient en sang
au contact du bitume de la cour. Lorsqu'elle se mit à pleurer,
presque toute l'école rigolait.
Seule une fille au cheveux
roux la regardait. C'était Juliette. Lorsque la foule se dissipait,
elle tendit sa main à Camille. Un
autre garçon arriva et il frappa du pied ses biscuits et les émietta devant elle. Camille, assise en se plaignant de la douleur de ses genoux, pleura de plus belle. Juliette poussa le garçon et il tomba à la renverse. Très vite il se releva pour que personne ne s'en aperçoive. Puis, il donna un coup de pied à la petite fille rousse.
Juliette ne se laissant pas faire lui mit une gifle en se mettant sur la pointe des pieds, étant donné qu'il faisait une tête de plus qu'elle. C'est en marmonant qu'il les laissa tranquilles.

Une fois parti, Juliette aida Camille à se relever et lui donna un de ses biscuits qui étaient dans sa poche.

"-Salut ! Je m'appelle Juliette, je déteste voir des gens souffrir à cause des autres mais j'ai pas d'amie. Tout le monde me regarde bizarrement parce que je suis la seule avoir des cheveux orange.
-Salut ! Moi c'est Camille. Merci de m'avoir aidée et merci pour le biscuit. Je n'ai pas d'amie non plus mais je ne sais pas pourquoi.
-Ça te dit qu'on deviennent copines ?
-Oui !"

C'est ainsi qu'à 8ans, Camille trouva la soeur qu'elle n'avait jamais eu. C'est grâce à Juliette qu'elle apprit comment se défendre seule.

Depuis 8ans, elles sont comme les deux doigts de la main.

Depuis 8ans elles sont inséparables

2. Popularité

Année scolaire 1992-1993

Une fois prête, Camille embrassa sa mère et dévala les escaliers 4 à 4 de son immeuble. Juliette était en bas et l'attendait patiemment. Elles se dirigèrent vers leur collège de secteur. Nouvelle année, nouvelle école. Juliette avait réussi à convaincre sa mère de l'inscrire dans le même collège que Camille.

Une fois les grilles passées, les deux jeunes filles se dirigèrent vers les feuilles désignant dans quelle classe les élèves étaient. À leur grande surprise, elles étaient toutes les deux en 6ème B.

Lorsqu'elles s'avançaient vers un banc afin d'attendre tranquillement la sonnerie, Camille trébucha sur un cailloux. Toute l'école riait aux éclats.

Seule Juliette l'aida à se relever. Tout le monde avait prit une photo ou une vidéo de sa chute.

Des mois plus tard, tout le monde rigolait encore d'elle.

Quand Théo vit que ça allait loin et qu'il voyait qu'elle n'y arriverai pas seule. Il arriva vers un groupe de 5ème et commença à les insulter et à les menacer.

Lorsqu'ils rentrèrent à deux chez eux, leur mère les attendait à table, les bras croisés. Le téléphone fixe était près d'elle.

"-Il faut qu'on parle. Camille pourquoi ne pas m'avoir dit que tu te faisais harceler ?
-Euh.. c'est pas du harcèlement maman, c'est juste une blague.
-Une blague ? Les insultes, les moqueries c'étaient des blagues ?
-Maman, laisse Camille, elle en a déjà assez..
-Alors toi Théo, tu ferais mieux de te faire tout petit. J'ai reçu un appel du directeur. Il te menaçait de t'exclure 3 jours de l'école pour menaces envers autrui. Heureusement que je suis intervenue.
-Mais maman, j'en avais marre de les voir s'acharner sur Camille !
-Tu aurais dû en parler à un adulte au lieu de t'en mêler. Maintenant filez dans vos chambres."

Camille monta les escaliers à la lenteur d'un escargot. Gaël lui attrapa le bras.

"Je te protègerai toujours p'tite soeur"

Sur ces mots, il la laissa sur le palier menant aux chambres. Camille rentra dans sa chambre dépitée. Après plusieurs dessins, elle entendit quelqu'un toquer à sa porte.

"-Entrez"

Elle se retourna et vit sa mère entrer.

"-Camille, pourquoi ne pas m'avoir dit ce qu'il se passait au collège ?
-Parce que je voulait me débrouiller toute seule, sans l'aide de Juliette ou de Théo.
-Tu sais, parfois demander de l'aide est plus courageux que d'affronter le problème."

Sa mère partit après lui avoir déposé un baiser sur le front. Fatiguée, Camille alla se coucher en espérant que demain toute l'école allait les oublier. Elle et sa chute.

3. Victoire

12 juillet 1998

Théo prit son manteau et ses clés. Il allait partir quand sa soeur apparut près de lui.

"-Tu vas où ?
-Chez un pote, voir la finale de la coupe du monde. Je doute que tu veuilles venir.
-En effet, regarder des gens courir après une balle n'est pas mon truc."

Puis elle monta les escaliers et Théo put entendre sa porte claquer. Il savait qu'elle était à cran car elle n'avait pas obtenue son bac L avec la mention très bien. Même si leur mère était heureuse qu'elle eut bien. Mais ce n'était pas suffisant pour Camille. Elle voulait avoir plus.

Je me dirigeai vers la maison de Gaël. On avait prévu de fêter mes 19ans en regardant le match de football. Il m'ouvrit la porte :

"-Hey ! Dude, joyeux anniversaire !
-Hey mate ! Merci t'assure !"

Je posais mon sac près du canapé pendant qu'il allait chercher des bières. Il revint et on alluma la télévision. On commença à manger des cacahuètes avant que le match commence.

Ça y'est : 21heure.

Dès la troisième minute, une tentative du côté français par Zidane qui passa la balle à Guivarch . Gaël et moi étions tenus en haleine et nous nous avançâmes sur le canapé afin de mieux regarder l'écran. Et la frappe n'était pas cadré. Nous soupirions en même temps, ce qui nous fît rire.

Vers la vingtième minute, un jouer brésilien tenta quelque chose, Carlos, mais en vain pour notre plus grand bonheur. Peu à près, Rivaldo, essaya. Mais à la vingtseptième, Zidane mit un coup de tête et marqua ! J'hurlai avec Gaël et on put entendre les voitures klaxoner dehors avec des cris de joie.

Un peu plus tard, un joueur brésilien reçu un carton jaune.

"Bien fait pour sa gueule"

Gaël ne voulait pas que les français perdent. Il était très mauvais joueur.
À la trenteneuvième, Deschamps tenta quelque chose, mais ne put y arriver. Les arbitres annoncent le temps supplémentaire. À peine une minute de ce temps passée que Zidane marqua grâce à un Corner.

Nous avions 2 buts d'avance sur eux. Maintenant, nous sautons partout. Les voitures klaxonnaient encore et encore.

À la mi-temps nous mettions nos manteaux pour nous diriger vers un bar au coin de la rue. Il était plein à craquer mais nous arrivâmes à nous faufiler au bar pour commander 2 bières et à nous installer devant un écran télé.

Le match recommença. Desailly reçu un carton jaune, pour le plus grand malheur de Gaël. Plus tard il reçu un carton rouge.

"-Quoi ? Mais importe quoi ! Il simule !"

Gaël tapa du point sur la table. Le voir s'énerver me déclancha un fou rire, qui se propagea sur le concerné.

La fin du match approcha et les arbitres rajoutaient du temps supplémentaire. Un corner se passa à la quatre-vingt-treizième et Zidane marqua ! C'était la fin du match. Le bar s'enflamma. Tout le monde se bousculait dehors et nous chantions tous la Marseillaise en brandissant nos drapeaux français.

"-Joyeux anniversaire !
- Tu parles d'un anniv' Mon cadeau c'est la victoire !"

L'enversOù les histoires vivent. Découvrez maintenant