L'envers

*Chapître 3 : Couvertures*

En plein cœur de toute difficulté,
Se cache une possibilité
Albert Einstein

1.Paul

C'était la quinzième fois que je l'appellais ! Qu'est-ce qu'elle faisait encore ? Si elle était en filature, elle m'aurait prévenu. On allait se marier dans un mois. On devait encore choisir la musique de l'ouverture du bal, du thème de la salle et j'en passe. Tant pis pour elle ! J'appelais Émilie. J'adorais ses cheveux de feu! Ils étaient si doux.. Elle, contrairement à Camille, n'était pas toujours obstinée par son travail. Elle était toujours très bien habillée, coiffée et maquillée. Camille ne faisait jamais rien pour moi. J'avais des besoins à satisfaire. Malgré mes nombreuses demandes, Camille était toujours fatiguée le soir. Émilie était toujours disponible pour moi. 

"- Allô ! disais-je d'une voix enjouée

-Salut toi ! Comment vas-tu mon amour ? 

-Très bien. J'ai réservé une chambre dans un hôtel, et je me suis dis que peu-
-Oui ! Envoie moi l'adresse par SMS et je pars à l'instant." 

Elle savait très bien ce qu'il allait se passer. Je descendis de mon immeuble et mis le contact de ma BMW récemment acquise. Je rejoignis l'hôtel en 20 minutes. Je montais dans la chambre et remarquais de la porte était déjà ouverte. Elle était déjà là ! Elle était étendue sur le lit, dénudée. Je retirai mon manteau et m'approchai d'elle lentement.

2. Assoiffé

"-Regarde ce que j'ai trouvé !"

Gaël s'approcha de moi. Il observa la petite boîte bleue au creux de mes mains. Comme la première, elle était très abîmée, mais elle était plus petite. Un petit cadenas la refermait.

"- Comment l'as-tu trouvé ? Me questionnait-il
-Dans la commode entre 2 pulls."

En y pensant, j'avais oublié d'enfiler un. J'étais donc en soutien-gorge devant lui. Ses yeux se baladaient sur ma poitrine.

-" Il faut pas se gêner !" Disais-je en lui claquant la boîte dans son torse.

 Je courus vers la commode, saisis le premier truc qu'il me venait dans les mains. Il était pile à ma taille. On dirait un vieux pull m'appartenant. On dirait que j'ai moi-même pris d'anciens vêtements et que je les ai placés là. La suite était trop luxueuse pour que ce soit moi qui ai payé.

"- Au fait, tu te souviens de la nuit dernière ? Est-ce toi qui m'ai amenée ici ? L'interrogeais-je avec un regard noir.
-Non pas du tout. Je me souviens juste de rentrer chez moi, et d'apercevoir quelqu'un chez moi. Puis plus rien et toi ?
-C'est bizarre..
-Si tu ne me crois pas, je t'en suis navré mais je n'ai aucune preuve.
-Si je te crois, ce n'est pas ça le problème.
-C'est quoi alors ?
-J'ai le même souvenir."

À cet instant, le visage de Gaël se détendit. Comme s'il était soulagé. Est-ce parce que j'avais le même souvenir que lui ? Mes pensées revenait à la boîte bleue. Le cadenas. Il fallait une clé. Mais on en avait déjà une ! Je me précipitai sur la table où se trouvait la boîte rouge. Dedans il y avait une clé ! Je l'ouvris, pris la clé et la mis dans le cadenas. Il s'ouvrit. Gaël se précipita vers moi. À l'intérieur se trouvait juste un papier : "L'eau du calcaire".

"-Qu'est ce que cela veut dire ? Encore une énigme incompréhensible ! S'énerva Gaël.
- Peut- être qu'elle ne sert à rien, celle de la boîte rouge n'a rien donné !
- Oui mais il y avait une clé !
- Tu n'as pas tort.. je pense que combiner les deux énigmes ne servirait à rien."

De l'eau. Mais oui ! Je me dirigea vers l'évier de la cuisine. Je l'inspectais mais ne trouvais rien.

"- Que fais-tu ?
- Je cherche un endroit où il y a de l'eau ET du calcaire. Logiquement ça serait là ..
- Et le lavabo de la salle de bain ?"

Je le regardais perplexe. Pourquoi n'y avais-je pas pensé ? On se dirigea dans l'autre pièce. Le lavabo était à côté d'une grande baignoire. Maintenant que j'y pensais, une douche ou un bain ne me ferais pas de mal. Je transpirais énormément lorsque j'étais nerveuse. La situation était propice : j'étais dans un endroit inconnu, je ne pouvais pas en sortir et Gaël était avec moi. Il ne pouvait pas m'arriver quelque chose de pire.

"- Jette un oeil à ça ! Gaël me sortit de mes pensées.
- Qu'est ce que c'est ?
- On dirait un code.
- Mais ça n'a pas de sens, on a pas de boîte à code.
- Étrange, c'est vrai"

Le code était gravé sur le robinet : 1647. Que cela signifiait ? Sur un coup de tête je décidai de prendre un bain. Cela allait peut-être me détendre. On était ici pour je ne savais combien de temps, alors autant en profiter !

"- Cela ne te dérange pas si je prends un bain ?
-Bah non, fais toi plaisir."

Gaël sortit de la pièce. Je pris une serviette et fis couler l'eau. Sur une petite étagère, se trouvait des sels de bain. Il y en avait de toutes sortes. Je pris les bleus. Je plongeai dans la baignoire et me relaxai. Ça faisait longtemps que je n'avais pas pris du temps pour moi.

3. Erreur

J'entendis tambouriner la porte. Je me réveillai et m'aperçus que je m'étais endormie dans mon bain. Quelle idiote !

"- Camille ? Tu vas bien ? Réponds s'il te plaît !
-Euh... je vais bien.." balbutiais-je d'une voix perdue et absente.

Je l'avais oublié celui-là. Je me séchai avec ma serviette toute douce. Oh non ! Je n'avais pas pris de vêtement et la commode était dans l'autre pièce. Je décidai de m'enrouler dans ma serviette. Elle ne couvrait pas tout mon corps, j'allais devoir faire vite si je voulais que Gaël ne me vois pas. J'ouvris la porte et je le vis assis sur la chaise. Il se retourna avec son sourire en coin. Il me faisait fondre.. Que se passait-il ? Je ne sentais plus mes jambes. J'avais tellement envie de lui. Mais Paul.. Non il fallait que je me calme. Je me dirigeai vers la commode. Je me sentis rougir. Bon sang Camille ! Ressaisis toi ! Je trouvai un tee-shirt gris. Mais.. je me retournai vers Gaël qui me scrutait d'un air interrogateur.

"- C'est mon tee-shirt !
-Attends quoi ? Tu insinues que tes vêtements sont là ?
- Oui ! Regardes ! Attends je vais voir les autres tiroirs. Stupéfaite, mes sous-vêtements était là. À côtés de différents boxeurs.
- Hé ! Ce sont mes boxeurs !"

Je remarquai qu'il me regardait. Je m'aperçus que ma serviette était tombée. Me voilà nue devant lui. Devant l'homme pour qui j'aurais pu tout donner. Je me sentis rougir. Il s'approcha de moi et m'embrassa. Je ne bougeais pas. J'en étais incapable. Il s'arrêta et me regarda. Ses yeux. Ils étaient si envoûtants. Je revenais à la réalité et je courus vers la salle de bain. Je m'habillais et sortis. J'étais assez confuse. Je le vis dans le lit, il était couché. Je remarquai que je tombais de fatigue moi aussi. Je décidai de le rejoindre. Pourquoi il n'y avait qu'un lit double ? Je ne savais pas si il dormait déjà ou si il faisait semblant. Je fermais les yeux et 5 minutes plus tard, je le sentis bouger. Ses bras musclés s'enroulaient autour de moi. J'hésitais à bouger. Était-il conscient de ce qu'il faisait ? Je pouvais sentir son souffle chaud au creux de mon oreille.

"- Tu m'as manqué" chuchota-t-il

Je ne pouvais pas lui répondre. Ma raison me rappellait Paul. C'était le seul à me comprendre réellement. Mais Gaël. Juste en le regardant j'en avait des frissons. Ce baiser... J'avais l'impression de redevenir cette adolescente de 16ans folle de lui. Il était impossible que je étais de nouveau amoureuse de lui. Paul.. il devait tout faire pour me retrouver. On se mariait bientôt. J'avais hâte ! J'allais hériter de ma grand-mère malheureusement décédée. J'allais pouvoir réaliser mon projet habitable. En effet, je rêvais de construire ma propre maison. Paul trouvait ça débile mais c'était normal d'être en désaccord sur certains points. Je m'endormis malgré moi dans les bras de Gaël, submergée par son odeur mentholée.