Chapitre 11 : Nouveau départ

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        - Lapifors! tenta Ronald Weasley pour la 3ème fois d'affilé avec une voix qui perdait peu à peu d'entrain à chaque fois qu'il recommençait.

Mais rien à faire, cette fois encore, sa tasse ne se transforma pas lapin comme elle l'aurait du. Il jeta un rapide coup d'oeil à sa droite et fût paniqué quand il vit qu'Hermione était entrain de caresser avec délicatesse un magnifique lapin gris anthracite. Il fût néanmoins rassuré quand il vit que la tasse d'Harry, hormis une petite oreille de lapin en face de l'anse, ne ressemblait en rien à ce qu'elle aurait dû être.

Ces temps ci, les cours s'enchaînaient à une vitesse ahurissante. La fin du mois de septembre se dessinant, il était nécessaire d'avoir une concentration hors pair si on ne voulait pas louper une information primordiale pour les ASPICS. Mais entre Rogue, qui semblait s'amuser à leur donner de plus en plus de devoirs à chaque fois qu'il les voyaient et McGonnagal qui leurs apprenait des sorts plus compliqués les uns que les autres, Ron et ses amis rentraient tous les soirs dans leur salle commune plus déboussolés que jamais, accompagné d'une pile de parchemin à rédiger plus haute que la tour d'Astronomie. Les élèves avaient de plus en plus de mal à supporter la pression. Parvati et Padma Patil ainsi que bien d'autres élèves étaient souvent obligé de faire des allers-retours à l'infirmerie pour prendre des potions anti-stress. Seul Hermione semblait résister à la pression, comme toujours. Et pour cela, Ron l'admirait. Pour cela et bien d'autres raisons d'ailleurs. Il y avait tant de choses à admirer chez Hermione, tant de choses qui le rendait fou amoureux d'elle. Sa détermination, son intelligence, son auto-dépendance et bien sûr son courage. Qui aurait pu croire qu'elle serait toujours autant déterminée aujourd'hui. Surtout après ce qui était arrivé l'été dernier. Ron se rappelait comme si c'était hier l'arrivée d'Hermione au Terrier, il pouvait se rappeler la déchirure dans ses yeux. Il se rappelle encore avoir vu la petite étincelle qui les faisaient tant briller s'éteindre. Et il voyait bien qu'elle ne se rallumerait jamais. Tout comme son amour pour lui. Ron Weasley, contrairement à se qu'on pourrait croire, était vraiment loin d'être bête et égoïste. Il savait très bien qu'Hermione ne l'aimait pas, où du moins qu'elle n'était pas amoureuse de lui. Et c'est pour cela qu'il gardait ses sentiments sous scellés. Comment pouvait il être égoïste au point de lui demander d'aimer quelqu'un alors qu'elle a perdue les deux êtres qu'elle aimait le plus au monde ? A la fin de leur sixième année et après toutes les péripéties autour de Lavande Brown, il avait fini par comprendre qu'elle avait des sentiments pour lui. Mais au moment où il allait se déclarer, à eu lieu la mort de Dumbledore, l'été chaotique et noir, puis la mort de ses parents. Alors comment, après que le malheur soit rentré dans sa vie, être égoïste au point d'exiger qu'elle l'aime ? Il avait remarquer à quel point son regard sur lui avait changé, autrefois si doux au point de le faire rougir, il était maintenant vide où du moins vide en intérieur car quiconque connaît Hermione sait qu'elle cache sa peine du mieux qu'elle peut derrière son masque. Mais son sourire est faux, et son sourire, Ron le connaît bien pour l'avoir côtoyer pendant 6 ans. Alors non Hermione Granger n'était pas amoureuse de Ronald Weasley, où du moins plus maintenant et il le savait. Et il savait très bien que s'il criait haut et fort qu'il l'aimait, tout ce qu'il aurait en retour, c'est son écho. Alors il se taisait et souffrait en silence. Mais à près tout, que pouvait-il bien faire d'autre ?

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Hermione, debout devant le miroir, observait son bras qui l'a picotait, laissant une empreinte à jamais indélébile. Elle le frotta avec énergie comme si elle essayait d'effacer les quelques mots inscrits, ou du moins comme si elle essayait d'effacer sa douleur. Elle se sentait faible et chétive.

On dit que la vie est pleine de surprises, de moments inattendus, qu'il faut croire au destin et en sa bonne étoile, que les aléas nous font ressortir plus fort et plus courageux. Mais Hermione trouvait cela injuste. Elle trouvait ça beaucoup trop simple de dire cela quand ce n'étais pas sa propre vie qui était impliquée. Pourtant, Hermione avait toujours pensé faire partie des plus forts, de ceux qui ne faiblissent et n'abandonnent jamais. Mais, il fallait bien se rendre à l'évidence, il y avait bien plus fort qu'elle. Après tout, il existe toujours plus fort que soi et Hermione venait à l'instant de le comprendre. Elle avait beau avoir un caractère de feu, qui ne recule en rien devant l'adversité et ne baissant jamais les bras, il fallait bien croire qu'elle était avait tout humaine, remplie de faiblesses. Indépendante et indomptable, personne n'ayant jamais réussi à éteindre l'ultime lueur d'espoir qui brillait au fond de ses yeux chocolats, personne jusqu'à aujourd'hui du moins. Car à présent  ses yeux étaient vide, vide comme son coeur. Vide mais pas morte, ou du moins pas en extérieur. Car Hermione était encore capable de souffrir et de pleurer, et c'est cela qui lui permettait de savoir qu'elle était toujours en vie. Le pire dans tout cela, c'est qu'elle se sentait morte alors qu'elle respirait toujours.

Jamais de toute sa vie, elle n'avait autant pleuré que ces derniers mois. Des larmes silencieuses et invisibles à celui qui n'y prête pa attention, mais tellement nombreuses qu'elle s'étonnait encore parfois d'être encore capable de faire couler des larmes le long de ses joues creuses. On aurait pu croire qu'elle serait vidée de toute son eau, mais non. Ses yeux avaient beau refléter le vide, ils baignaient de larmes. Et elle voulait que ça cesse, elle voulait qu'on arrête de la tuer à petit feu. Il fallait que ça finisse, qu'elle arrête de s'apitoyer sur son sort. Il fallait qu'elle se reprenne en mains, il y avait une guerre à gagner à l'extérieur de sa tristesse et elle ne voulait pas en être spectateur mais protagoniste. Et même si le monde auquel elle croyait, ce monde auquel elle appartenait l'avait abandonné à son triste sort, Hermione sentit qu'il était temps de sortir la tête de l'eau, de faire son deuil, de remonter des abysses. Elle en avait marre que la peine et la douleur l'empoissonnent. Alors devant son miroir ce soir là, Hermione choisit de taire ses sentiments, de mettre son humanité de côté et de transformer toute sa peine et ses pensées les plus sombres dans une boule de haine et de colère. Car c'est bien connu, il est beaucoup plus facile de canaliser sa colère que de surmonter sa peine car personne ne peut soulager la peine. Alors Hermione se promit que dorénavant elle écouterait sa colère plutôt que sa peine. Elle respira doucement et se sentit remplie  d'une noirceur nouvelle. Elle étouffait dans ce monde qui n'était plus le sien et qu'elle allait devoir reconquérir. Elle ne voyait plus réellement demain, d'avenir ou d'espoir et voyait mal comment ils allaient remporter cette guerre mais Hermione allait se battre, pour sa liberté et celle de tous les autres pour qui elle était menacé. Et même si d'autre larmes menaçaient de se jeter de ses beaux yeux marrons, elle les retiendraient. Elle les retiendraient autant qu'elle le pourrait, même si sa gorge se nouerait.

Et à partir de ce moment là, en s'observant dans le miroir, Hermione sut que tout allait changer, a commencé par elle, et elle sut que l'Hermione pleurnicheuse était belle et bien morte et enterrée.

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Excusez moi pour cette longue absence. Promis cela n'arrivera plus. Merci d'être toujours de plus en plus nombreux à me lire, et merci de votre fidélité aux plus anciens.

Le Serpent et la LionneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant