Chapitre 4 : Confidences à la tour d'astronomie

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    Il marchait le long des couloirs rempli d'un mélange de sentiments contradictoire. L'angoisse à l'idée de se faire attraper par Rusard ou Miss Teigne et la hâte de savoir pourquoi elle avait demandé à le voir. Il courait presque, l'adrénaline prenant le dessus sur la crainte. L'éclat de la lune, au travers des grandes fenêtres du 7ème étage se reflétaient sur lui, ses lunettes rondes et son uniforme de Gryffondor jusqu'à sa cicatrice en forme d'éclair sur le front. Il aurait pu prendre sa cape d'invisibilité mais à quoi bon ? Elle le couvrirait sûrement si ils se faisaient attraper. Il grimpa les marches qui menaient à la plus haute tour du château à une vitesse folle. Et puis arrivé au sommet, il la vit. Ses cheveux emmêlés formaient  avec grâce un halo autour d'elle. Elle était adossée à la rembarde, observant la lune comme si elle allait lui donner la solution à tous ses problèmes, comme si elle semblait être son seul échappatoire. Il s'approcha d'elle puis vint s'adosser à ses côtés. Du coin de l'oeil, il vit qu'elle pleurait. Où du moins que des larmes se formaient aux creux de ses deux yeux bruns chocolats.

- Parle moi Hermione, je sais que tu en as besoin, dit-il d'une voix bienveillante

Elle tourna vers lui un regard d'où émanait une telle tristesse que cela lui coupa le souffle.

- Oh Harry, je ne sais par où commencer, lui répondit-elle d'une voix inconsolable

- Laisse ton coeur me parler Mione, tu as été là tant de fois pour moi, laisse moi l'être pour toi aujourd'hui. Je comprend mieux que quiconque ce que tu peux ressentir après la mort des parents.

- Excuse moi Harry, mais je ne pense pas que tu puisses réellement comprendre ce que je ressens. Toi tu n'as jamais connu tes parents, et c'est tragique bien sûr. Mais moi, c'est différent. Je n'arrive pas à me dire qu'ils ont disparus, que je ne les reverrais plus jamais, ni eux ni leurs sourires, qu'ils ne me prendront plus jamais dans leurs bras. Comment quelqu'un qu'on a pu aimer nous ai enlevé d'un coup et pour toujours? C'est trop énorme pour y penser. Je ne comprend pas bien, je suis censé "vivre avec", c'est ça? Mais je n'ai pas envie de vivre avec. Je suis censée les pleurer quelques temps et puis le monde continue de tourner c'est ça? Je suis censée recommencer à rire aux blagues comme avant? Mais je n'ai pas envie d'entendre de blagues Harry. A vrai dire, je ne suis plus sûre de vouloir entendre une blague ou un rire de ma vie en réalité. Quand j'essaie de me rappeler comment c'était quand j'étais heureuse, je n'y arrive pas. Cela me semble tellement loin l'époque où je l'étais. C'est fou comme le désespoir peut vite me submerger. Oh Harry, si tu savais combien ça fait mal, si tu savais combien je souffre de leur disparition. Je me suis retrouvée orpheline comme on se retrouve enrhumée. Ils étaient une partie de moi et lorsqu'ils sont mort, c'est une partie de mon coeur qui est parti avec eux.  Quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise, on finit toujours par souffrir. On m'a à peine laisser le temps de les pleurer, de faire mon deuil qu'on m'a déjà demandé de retourner en cours, d'être une élève modèle, d'être la préfète en chef parfaite, termina t-elle, sa voix brisée par les sanglots.

Harry la regarda longuement. Ses yeux remplis de larmes semblaient lui demander de stopper la douleur. En effet, le monde auquel elle croyait, le monde auquel elle appartenait l'avait abandonné à son triste sort. Alors Hermione se lassa aller à ses larmes. A sa colère et à sa tristesse. Elle hurla sa haine, ne se rendant pas compte à quelle point elle avait tord, à quelle point il ne servait à rien de hurler.

Harry était tellement triste pour elle qu'il n'arrivait pas à pleurer. Tellement perdu qu'il se savait plus quoi dire. Tellement en colère de se sentir impuissant pour l'aider que pas un mot ne franchit ses lèvres. Hermione se méprit donc sur son silence et crût qu'il lui en voulait de ne pas le soutenir dans sa lutte contre Voldemort, qu'elle l'abandonnait.

- Ne te méprend pas sur mes attentions Harry ! lui dit-elle dans la précipitation. Je sais que j'ai mes obligations, surtout auprès de toi pour t'aider à vaincre Voldemort, et crois moi que je serai là, je te le promet. Je ressens tellement de colère contre Voldemort, il a assassiné mes parents afin de m'atteindre et indirectement de t'atteindre. J'ai assimilé que sans solution ni espoir, il y a encore la vengeance. Et crois moi Harry, je vengerai mes parents. La vraie partie va commencer, et je ne serait plus une simple pièce, je serait un joueur.

Après quelques minutes de silences où Hermione avait recommencé à observer la lune et où Harry finissait d'assimiler tout ce qu'elle lui avait dit, il finit par la prendre dans ses bras, essayant de lui prodiguer l'énergie et le soutien dont elle avait besoin. Harry n'était pas très bon pour manier les mots et encore moins pour consoler quelqu'un, mais ça, Hermione le savait. C'est donc avec indulgence qu'elle accueillit ce réconfort. Du moins, jusqu'à ce qu'un miaulement se fasse entendre. Ils sursautèrent et tournèrent juste à temps leurs regards pour voir un bout de la queue de Miss Teigne disparaître dans les escaliers. Ils commencèrent à paniquer. En effet, si l'on pouvait facilement justifier le fait qu'Hermione soit hors de son dortoir par le fait qu'elle remplisse son rôle de préfète en chef en faisant une ronde, ce qu'elle était d'ailleurs censée initialement faire, cela semblait plus compliquer d'expliquer la présence d'Harry.

- Je n'ai pas pris ma cape d'invisibilité, je pensais que tu aurais pu trouver une excuse pour me sortir de là si on se faisait attraper ! lui dit-il dans la précipitation

- Il n'y a aucune excuse pour défendre un élève hors de son dortoir à 23 heures Harry, même si celui ci est l'élu ! Tu le sais très bien quand même ! Des fois, je me demande si tu n'a pas réellement appris le règlement en comprenant tous à l'envers.

- Ecoute Mione, je vais devoir te dire qu'il n'y a sûrement que toi qui as appris ce fameux règlement par coeur.

Ne lui laissant même pas la peine de s'indigner, il lui tira le bras et commença à dévaliser les escaliers  afin de rejoindre au plus vite les appartements préfectoraux qui se trouvaient le plus près de la tour d'astronomie. Ils coururent à perdre haleine, longeant les couloirs puis dévalèrent les escaliers qui n'en faisaient qu'à leurs tête et prient dès passages secrets. Contrairement à ce qu'Hermione aurait pu croire, courir ainsi lui prodigua une sensation de légèreté et de liberté qu'elle pensait ne plus jamais pouvoir ressentir et contre toute attente, elle commença à rire. D'abord d'un léger rire, qui monta en intensité. Elle finit par avoir un tel fous rire qu'elle du s'arrêter de courir, sa main appuyant son point de côté. Harry lui même commença à rire, en la voyant ainsi et se dit avec un sourire légèrement nostalgique qu'il y avait bien longtemps que son rire n'avait pas résonné ainsi. Il lui tendit ensuite sa main pour qu'ils puissent reprendre leur course ensemble jusqu'au tableau de Dumbledore, qui n'était qu'à quelques mètres d'eux. Au loin, Albus Dumbledore les regardait avec un air amusé et bienveillant. Elle regarda cette main tendue quelques instants puis la saisie et d'un coup, elle se sentie pour la première fois depuis longtemps moins seule. Elle regarda Harry, puis lui sourit. D'un vrai sourire.

Le Serpent et la LionneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant