Chapitre 13 : Le bal des Mangemorts

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           On y était enfin, l'échéance était arrivée. Et en cette douce soirée du dernier jour d'octobre, il se dit que d'une certaine manière c'était aussi la dernière soirée où il sentirait libre. Comme si octobre sans allait avec la dernière part d'humanité qu'il avait. L'astre de la nuit avait prit place sur celui du jour et se reflétait à travers les grandes fenêtres du salon des préfets sur les cheveux blonds presque blanc du jeune homme dont le regard était perdu dans l'obscurité de la nuit. Le bruit que fit le tableau d'entrée en s'ouvrant le sortit de ses pensées obscures. Il pivota doucement son regard et la vit. Elle s'était figée, probablement dû à leur altercation de la veille. En y repensant, le jeune homme eut envie de sourire mais, la pensée de la soirée qui l'attendait lui nouait tellement le ventre qu'il n'en eut pas la force. Ils restèrent quelques instants à se fixer intensément. Il n'avait aucune envie de se disputer avec elle et il était sûr que c'était réciproque. Bizarrement, le regard doux et intense qu'elle lui lançait à travers ses yeux chocolats semblait vouloir lui dire de renoncer à ce à quoi il aspirait ce soir, de ne pas y aller. Mais, il savait bien que ce n'était qu'une illusion. Bien sûr, elle n'était au courant de rien, comment aurait elle pu savoir d'ailleurs? L'horloge magique du salon retentit, lui indiquant qu'il était l'heure de partir. Il se libéra du lien visuel, sentait qu'elle savait. Elle ne savait pas réellement ce qu'il s'apprêtait à faire mais elle lisait en lui au même titre qu'il lisait en elle. Elle savait qu'il allait faire quelque chose de mal, d'irréversible, sans doute savait elle que cela avait un lien avec Voldemort, et peut être que l'élégante robe de sorcier qu'il portait l'y aidait. Il se dirigea vers le portrait et lui jeta un dernier regard. Elle semblait l'implorer mentalement de ne pas faire ça et il pressa le pas car il sentit qu'elle pourrait le faire changer d'avis si elle continuait à le regarder comme cela. Mais non, il devait bien se convaincre qu'il était trop tard, que son âme était bien trop noire pour pouvoir être encore sauvée. Au moment de la contourner pour sortir, il ne put s'empêcher de respirer son parfum vanillé. Grave erreur car il eut envie de retourner près d'elle et, il dut se faire violence pour ne pas la rejoindre et se hâta donc de passer le portrait.



Il arpenta les longs couloirs du château. Il se déplaçait d'une manière déterminée, toujours en contrôlant ses mouvements. Rien ne pouvait trahir ses sentiments mais Drago Malefoy avait peur. Oui, peur de ce qu'il l'attendait. Peur de se voir confier une tâche trop importante pour lui. Sur le chemin, il ne croisa personne. Il marcha avec agilité jusqu'à rejoindre les cachots et plus précisément jusqu'à son ancienne salle commune où l'attendait ses 2 amis. Blaise Zabini, également vêtu d'une élégante robe de sorcier, ne faisait que tourner en rond, murmurant des choses inaudibles tout bas, alors que Pansy Parkinson, vêtue d'une magnifique robe longue vert sombre était négligemment adossée à un mur et affichait une expression froide et déterminée. Mais Drago savait très bien qu'au fond, elle était aussi terrorisée qu'eux. Quand ils le virent arriver, ils le rejoignirent avec un visage sombre et se dirigèrent tous les trois vers le 3e étage sans un mot. En effet, derrière le portrait du chevalier du Catogan, se trouvait un ancien passage secret, que personne ne semblait connaître puisqu'il n'était pas condamné. Ils l'empruntèrent tous les trois et, après de longues minutes de marche en silence dans un long tunnel mal éclairé, se retrouvèrent dans la cave de la taverne La Tête du Sanglier. A la sortie du tunnel, les attendaient 3 Mangemorts encagoulés. Après un signe de tête et un regard suffisant, voulant bien rappeler qui il était, Drago prit le bras que lui tendait l'un des Mangemorts et transplana, suivit de près par Pansy et Blaise, eux aussi escortés.

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Au bout de l'allée de laquelle ils venaient de transplaner, se trouvait un élégant manoir qui se dessinait dans l'obscurité. Des éclats de lumières se reflétaient au rez de chaussé dans les carreaux des fenêtre à croisillons. Quelque part dans le parc obscur, au-delà des grandes haies, on entendait des paons. Drago sentit plutôt qu'il ne vit la présence de l'ancien manoir Malefoy, le lieu où il avait tant de fois joué dans le jardin avec Blaise et Pansy ou encore avec sa mère, aujourd'hui quartier général de Voldemort. C'est ce lieu qui avait forgé Drago, notamment grâce aux Doloris de son père qui avait fait de lui le parfait petit soldat qu'il était devenu aujourd'hui. Mais c'est aussi là que sa mère lui avait envoyé tout l'amour dont elle en était capable. Pas par des gestes ni par des paroles non bien sûr, mais par des regards. Des regards qui lui faisaient comprendre combien  elle était fière et de lui et des regards dont émanaient tant d'amour. Et là, voilà 2 mois aujourd'hui qu'il n'avait pas mit les pieds dans ce manoir et qu'il se retrouvait presque invité chez lui, où du moins dans son ancien chez lui. Quelle étrange sensation. A l'intérieur, rien n'avait changé. Bien que jamais le manoir n'est été très chaleureux, il semblait l'être encore moins depuis l'occupation. En entrant dans l'ancienne pièce principale, Drago ne put cacher un sentiment de surprise, qu'il se hâta rapidement de cacher. Une cinquantaine de Mangemorts se trouvaient devant lui, tous vêtu de robe de sorcier dernier cri pour les hommes et de robes de soirées pour les femmes et dont Drago reconnut pratiquement tous les visages. Des parents Greengrass, Crabbe et Goyle,  à ceux de Blaise et Pansy, tous le monde était présent. D'ailleurs Blaise et Pansy se raidirent à leur vu. Mais le comble de ce qui était selon Drago, une véritable farce, était la décoration. Au même titre que la chouette aux couleur de Gryffondors qui lui avait amené l'invitation, les décorations de la pièce étaient aux couleurs rouge et or. Des nappes aux rideaux en passant par les peintures aux murs et les lustres, les couleurs de Gryffondors étaient omniprésentes. Des lions, illusions permises par un niveau de magie noire très élevée se pavanaient même entre tous les invités qui avaient l'air de trouver cela totalement normal. Drago hallucinait complément et, il en était sur, Blaise et Pansy aussi. Si il ne se savait pas entouré de Mangemorts, il aurait presque pût se sentir à l'aise, tellement l'atmosphère était détendue et la pièce chaleureuse.

Le Serpent et la LionneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant