Chapitre 4 (partie 1)

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        Une forte chaleur émane autour de moi. Où suis-je ? Du bout de mes doigts j'effleure le tissu sur lequel je suis allongée. Un drap ? Suis-je dans mon lit ? C'est une possibilité. Cependant l'atmosphère que je ressens n'a rien d'accueillante, comme l'est un matelas douillet.


Doucement, une main vient caresser ma peau. J'ai chaud, mon cœur s'emballe... mais je me sens bien. Je ne vois ni où je suis, ni qui est à mes côtés. Des frissons parcourent mon corps, au moment où un souffle se fait ressentir au creux de mon cou. Une voix vient s'approcher auprès de mon oreille : « Ne bouge pas, ce ne sera pas long » . Mes yeux s'ouvrent précipitamment. Je reconnaîtrais ces mots entre mille. Ces gestes, ces ordres, ce sont ceux de... Dylan.


La peur m'envahit, mon pouls s'accélère et pourtant mon corps reste immobile. Je redoute le moment où il posera de nouveau ces mains crasseuses sur moi. Incapable de faire face à la situation et ne voulant pas être témoin de cette scène écœurante, je ferme les yeux. Une larme coule sur ma joue. Les secondes passent, ou alors les minutes... je ne sais pas. J'ai perdu la notion du temps. Je suis bien trop absorbée par mon envie de vomir qui se fait de plus en plus pressante. Soudain, je me réveille en sursaut et cours dans la salle de bain.


                                                                          ~ ~


        De nouveau ce rêve, un mal-être s'installe en moi. À des kilomètres d'où je suis, il ne cesse de polluer mes pensées. Je déglutis à la moindre idée qu'il puisse me toucher. En jetant de multiples regards dans le miroir, je ne peux que me faire peur en observant ce visage. D'un teint pâle, les yeux bouffis, les cheveux en pagailles. Rien ne va.


Une douche me fera le plus grand bien. En entrant dans celle-ci et en faisant couler l'eau sur mon dos, je me laisse masser par ces petits jets d'eau chaude qui détendent peu à peu mes muscles. Après avoir dissipé toute crainte en moi, je bascule la tête en arrière et commence à malaxer mon crâne. Un peu de savon enlèvera toute odeur distincte de son emprise sur mon esprit. J'aimerais tellement pouvoir l'effacer de mon passé à tout jamais. Je sors de la douche, prends une serviette au passage, et de nouveau un regard dans ce miroir. Je me retrouve enfin, ma peau a retrouvé sa couleur d'origine. Je suis prête à affronter cette nouvelle journée.


        Au fait, quelle heure est-il ? Un coup d'œil sur mon réveil qui affiche cinq heures. Ouh là, il est encore tôt. Dans la précipitation je manque de voir que les rayons du soleil n'ont toujours pas fait leur apparition. Que vais-je faire pendant ce temps ? Si j'écrivais et évacuais toute la haine que j'ai en moi, l'espace de quelques minutes ? Je m'installe à mon bureau après m'être habillé. J'ouvre mon tiroir et en sors mes lunettes. J'allume mon ordinateur et reprends là où je m'étais arrêtée.


Mes doigts commencent à tapoter sur l'ordinateur, ils ne s'arrêtent plus, je sens l'inspiration monter et cela me fait du bien. Après un certain moment, sans lever la tête de mon clavier, je me masse le cou et en profite pour regarder l'heure : 7 h 30. Oups, je me suis laissée emporter. Vite, j'enregistre et ferme mon ordinateur. Direction la cuisine, je me fais un thé vert à la menthe et prends une banane. Je remonte mes cheveux roux en chignon flou en même temps de manger mon fruit. 


En me regardant dans la vitre, je remarque qu'il est plus que flou à mes yeux. Je reprends mes lunettes. Ah oui, c'était bien moi le problème ! Je souris en voyant qu'écrire me fais certes du bien mentalement, mais mes yeux en souffrent énormément. Je ne supporte plus les écrans, si je ne porte pas de lunettes et ce matin, je suis restée devant cet ordinateur bien trop longtemps. Je décide donc de les garder sur mon nez un petit moment de plus. Je les enlèverai dans la mâtiné, si ça va mieux.

La vie d'AliceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant