12-Pauvreté

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Aujourd'hui

Le 1er décembre

Cher journal,

Pourquoi ai-je l'impression que l'univers se déchaîne sur moi ? Pourquoi est-ce que tout cela n'arrive qu'à une unique et seule personne ? Qu'ai-je fait de mal ? Par où commencer ? Je ne sais même plus à force...

***

Huit jours que mes parents sont séparés. Ma vie reprend « normalement ». Mes journées se résument à aller en cours, traîner avec Ethan et Hillary, puis rentrer à la maison aider ma mère. Aujourd'hui s'annonce comme une journée normale. Je suis allée au lycée et à présent, je suis au café avec mes deux amis.

—Je ne suis pas d'accord, proteste Hillary. The Vampire Diaries n'aurait pas dû finir de la sorte.

—Oui, mais c'est beau, tenté-je de défendre. Le geste de Stefan envers Damon...

—Non ! J'ai versé toutes les larmes de mon corps à l'épisode final. Que ce soit beau ou non, ça n'aurait pas dû finir ainsi.

Ethan et moi nous moquons d'Hillary depuis un bon quart d'heure, car elle a fini sa série hier soir et elle ne s'en remet toujours pas. Nous continuons à discuter de tout et n'importe quoi pendant une heure.

—Bon, commence Ethan en essuyant une larme de rire qui se loge au coin de son œil. Je pense que l'on va devoir y aller.

—Oui, appuyé-je. Il faut que j'aille aider ma mère à la maison.

Nous nous levons tous les trois et quittons le café, le sourire aux lèvres. Hillary part vers la gauche, tandis qu'Ethan et moi prenons le chemin de droite.

Nous avons l'habitude de ce chemin. Nous le réalisons quasiment tous les soirs. Cependant, un silence s'installe toujours entre nous, rendant l'atmosphère assez ambigüe. Comme d'habitude, nous arrivons en bas de chez moi, après avoir échangé un « C'était cool », puis nous nous faisons la bise, avant de nous quitter. Je me demande réellement ce qui se passe dans sa tête. Aurait-il compris que j'ai des vues sur lui ? Mais si c'est le cas, je serai morte de honte et je n'oserai plus le regarder droit dans les yeux. Respire Hope. Il y a de grandes chances que tu te fasses des films.

—Salut Maman, chantonné-je en arrivant dans l'appartement.

C'est étrange, il fait sombre. Pourquoi Maman n'a allumé aucune lumière ? Immédiatement, les images du 31 octobre font irruption dans ma tête, ainsi que le corps de Stacey, gisant dans la baignoire. Mon pouls s'accélère, tandis que tous mes muscles se crispent. Je tente de nouveau :

—Maman ?

—Oui ?

Je me détends à l'entente de sa voix, provenant de l'ancien bureau de mon père. Je dépose mes affaires dans le salon, puis la rejoins dans la pièce, d'où venait sa voix. Je découvre ma mère, la tête entre ses mains, au milieu de centaines de papier. Uniquement la petite lampe de bureau est allumée, créant ainsi une ambiance assez lugubre dans la pièce.

—Ça va ?

—Heu... oui ma chérie... Je...

—Qu'est-ce que c'est ?

Je pointe les piles de feuilles qui l'entourent et qui semblent lui prendre toute son énergie. Elle pousse un long soupire, puis me répond :

—Les factures.

—Autant ? Je ne savais pas que l'on pouvait en avoir autant...

—Désolée de te l'apprendre, mais la vie n'est pas toujours un cadeau. Depuis le divorce, on ne peut compter que sur mon petit salaire d'employée et sur la pension, inadmissiblement faible, que ton père nous verse.

Les cicatrices du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant