Les cicatrices du passé

20-Trahison

Aujourd'hui

Le 4 janvier

Cher journal,

A croire que chacune de mes rentrées est destinée à être un fiasco total. Je n'arrête pas de pleurer depuis que je suis rentrée chez moi, je n'en peux plus.

***

Pour la première fois depuis ma reprise au lycée, j'ai le sourire aux lèvres à la rentrée des vacances. Je ne crains pas les autres élèves, leurs remarques désobligeantes, ou quoique ce soit. Je n'appréhende rien du tout. Je suis sereine.

—Coucou ma chérie, me salue ma mère dès que je rentre dans la cuisine. Ce que tu m'as l'air de bonne humeur !

Mon sourire s'étire jusqu'à mes oreilles, appuyant son propos. Je lui dépose un baiser sur chaque jour et lui explique :

—Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que cela va être la plus belle rentrée de toute ma vie ! Même, la plus belle année de toute ma vie !

—Je suis contente pour toi Hope. Tu le mérites vraiment.

Je m'apprête à sortir de la cuisine, avant que ma mère ne me rappelle la raison de ma présence dans cette pièce :

—Tu ne prends pas de petit-déjeuner ?

—Ah si...

Ma bonne humeur (assez inhabituel) m'a totalement déconnectée de la réalité.

***

J'arrive au lycée, plus en avance qu'à mon habitude. Mon sourire n'a pas décroché de mes lèvres. Le ciel hivernal s'éclaircit petit à petit, tout comme mon visage lorsque je vois arriver Ethan.

—Hey, le salué-je d'une voix sensuelle.

—Salut, répond-t-il froidement sans même s'arrêter devant moi.

J'arque un sourcil et lui attrape le poignet, ce qui l'oblige à faire volte-face. Je m'assure :

—Tout va bien ?

—Ouais... euh... je dois y aller. Bye.

« Bye » ? Mon sourire s'efface immédiatement et ma joie cède sa place à la déception, mais surtout à la colère.

Je marche poings serrés, jusqu'à mon casier. La rencontre de ce matin entre Ethan et moi tourne en boucle dans ma tête. Pourquoi a-t-il agi ainsi ? Ai-je fait quelque chose de mal qui aurait pu le contrarier ? Rien ne me vient en tête, nous nous sommes quittés en bons termes après la soirée du Nouvel An...

—Hope !

Je me retourne et découvre Hillary qui accourt vers moi, bras grands ouverts. Sa présence suffit amplement à oublier ma colère.

—Hillary ! Comment vas-tu ?

—Super ! Alors, tu files toujours le parfait amour avec Monsieur Smith ?

Elle me donne un coup de coude dans les côtes, histoire que je lui raconte des ragots « croustillants » sur notre relation. Seulement la vérité en est autrement :

—Je ne sais pas trop...

—Pardon ? Vous aviez l'air aux anges la dernière fois.

—Oui, mais ce matin quand je l'ai salué, il m'a répondu sèchement et est parti.

Hillary fronce les sourcils et me glisse à l'oreille :

—S'il ose te faire du mal, je n'hésiterai pas à le castrer sur le champ !