13-Premier amour

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Aujourd'hui

Le 5 décembre

Cher journal,

Mes prières auraient-elles été entendues ? La vie a-t-elle finalement décidée de s'adoucir pour moi ? Je crois bien que oui. C'est le sourire aux lèvres que je prends ce carnet aujourd'hui et Dieu sait que c'est rare.

***

Ma mère a finalement eu raison. Elle a retrouvé du travail, semblable à celui qu'elle avait avant. Les problèmes d'argent se sont allégés et désormais, notre vie ressemble à celle qu'on avait avant.

Ce soir, Jessica organise une fête chez elle et a invité tout le lycée. Tout le lycée y compris moi. Dès que j'ai reçu la notification sur Facebook, je me suis immédiatement demandé, s'il ne s'agissait pas d'une erreur de sa part. Mais il s'est avéré qu'elle m'a invité intentionnellement.

—Allô, résonne la voix d'Hillary dans le combiné de mon téléphone.

—Hillary ? C'est moi !

—Hope ! Comment ça va ? Que me vaut ton appel ?

—J'ai besoin d'aide pour ma tenue de ce soir !

J'entends les ricanements de mon amie à l'autre bout du fil et la reprends :

—Hé, ce n'est pas drôle. Je ne sais pas comment il faut s'habiller pour ce genre de soirée.

—Ne t'en fais pas, j'arrive dans dix minutes chez toi.

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Hillary arrive dans les dix minutes chez moi, chargée de toute sa panoplie de maquillage et d'une bonne partie de sa garde-robe. Nous filons dans ma chambre, sous le regard amusé de ma mère. Hillary ouvre grand mon armoire et fouille dedans. Elle réfléchit à voix haute :

—Alors ça non... Non plus... Peut-être avec les talons... Si j'ajoute un collier de perle...

—Hillary ?

L'intéressée se retourne et m'écoute :

—Je voulais juste savoir quel était le style vestimentaire de ce soir ?

—Classe.

Je déglutis. Je n'ai pas l'habitude de porter des habits classes. En général, j'en porte pour des mariages et j'ai juste l'impression d'être un sac à patates. Hillary me rassure :

—Je ne vois pas pourquoi tu stresses. Tu vas être superbe !

—Tu dis ça, parce que tu es mon amie, ce n'est pas très objectif.

—Non, je dis ça, parce que c'est moi qui vais m'occuper de ta beauté !

Un ricanement m'échappe. Hillary, pour continuer dans la bonne humeur, branche son téléphone à mon enceinte et met de la musique à fond.

La première étape de mon relooking est de trouver la robe pour ce soir. Etant donné que je n'ai pas des dizaines de robes dans ma penderie, Hillary me propose une des siennes. Elle en a apporté six, toutes plus belles les unes que les autres. Elle me les propose tour à tour et je flashe sur la cinquième. Il s'agit d'une petite robe, assez courte et moulante, bleue nuit. Quelques paillettes ornent le bustier, ainsi que les manches trois quarts, qui démarrent en-dessous des épaules, les dévoilant. Je ne prononce pas un seul mot, mais Hillary lit sur mon visage :

—J'ai compris. On opte pour celle-là.

Elle me la tend, afin que j'aille l'enfiler dans la salle de bains. A peine que je l'enfile, je me sens différente. Il s'agit d'une sensation assez étrange à vrai dire. Je croise mon reflet dans le miroir et ai du mal à me reconnaître. Bien qu'Hillary soit un peu plus grande que moi et un peu plus élancée, notre silhouette est semblable. La robe épouse bien chacune des formes de mon corps et s'arrête à mi-cuisses. Je reviens dans ma chambre, sous les yeux émerveillés de mon amie :

Les cicatrices du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant