Les cicatrices du passé

18-Retrouvailles

Aujourd'hui

Le 27 décembre

Cher journal,

Je pense que je vais commencer à croire en la magie de Noël. Il s'est passé quelque chose d'assez étrange, mais plutôt agréable. Je vais m'expliquer...

***

Hier, Noël s'est mieux déroulé que je ne le craignais. Mes grands-parents maternels sont venus de Key West pour célébrer la fête, avec ma mère et moi. Ils ont été surpris lorsque je leur ai annoncé que les Smith habitaient à Glens Falls, à présent.

Ce matin, je me réveille grâce à la douce odeur du pain d'épice qui persiste depuis hier. Je retrouve ma mère, dans la cuisine, avec l'un de ces fameux gâteaux.

—Salut Maman.

—Coucou ma chérie, bien dormi ?

Je hoche la tête en guise de réponse et me sers de ce délicieux pain d'épice.

—Qu'as-tu prévu de faire aujourd'hui ?

Je réfléchis et hausse les épaules, étant donné que ma bouche est remplie de pain d'épice. Lorsque j'avale, je retourne la question à ma mère, qui rougit. C'est bon, elle a piqué ma curiosité. Je m'empresse de l'interroger :

—Maman ?

—Quoi ?

—Ne joues pas les innocentes et dis-moi ce que tu me caches...

Elle plonge sa tête dans ses mains gênée et m'avoue :

—Je vois quelqu'un.

Je manque de m'étouffer avec mon jus d'orange. Ma mère voit quelqu'un ? Elle ne me l'avait pas dit ! Je m'empresse :

—Depuis combien de temps ?!

—Deux-trois semaines...

—Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ? C'est génial !

Elle relève sa tête, pour s'assurer de ma sincérité. On dirait une adolescente qui vit son premier amour, lorsqu'elle est comme ça.

—Vraiment, rétorque-t-elle, tu trouves ?

—Oui ! Tu as le droit de faire ce que tu veux, Maman. Tu n'as pas à te priver de ton bonheur. Papa, lui, ne s'est pas gêné pour ça.

Elle frémit à l'évocation de mon père, mais cela ne l'empêche pas de m'accorder son plus beau sourire. Pour la première fois depuis le divorce de mes parents, elle a l'air... juste heureuse. Elle me serre dans ses bras et me confie :

—J'avais peur que tu te sentes délaisser, ou quoi que ce soit...

—Ne t'inquiète pas. Je suis super heureuse pour toi et ai hâte de rencontrer ton Roméo !

Ma mère explose de rire, sous mon regard interrogateur. Elle éclaircie alors :

—Je rigole, car il s'appelle vraiment Roméo.

A mon tour, j'explose de rire et ma mère me rejoint dans cet élan de bonne humeur.

Ça fait une heure que ma mère est partie voir Roméo et une heure, que je glande devant la télévision. J'ai quand même fait l'effort de m'habiller, en enfilant les vêtements qui m'ont été offerts, hier pour Noël.

Alors que je commence à vraiment accrocher un film de Noël (ce qui est très rare, me connaissant), on sonne à la porte. J'éteins à contre cœur mon écran, triste de ne pas savoir comment Dylan, le vendeur de sapins, allait récupérer le cœur de Callie, une bourgeoise qui ne croit pas en la magie de Noël. Je me lève du canapé, dans lequel j'étais bien installée et vais ouvrir la porte, après que mon invité mystère ait sonné trois fois.