champion // c.d

viii.

Le lendemain, je suis à la bibliothèque dès que mes cours de la journée sont finis. Pendant plus d'une heure, je lis chaque livre sur les sirènes que je peux trouver sur les étagères. Alors que je referme un énième bouquin, Cedric me rejoint et s'assoit en face de moi. Je remarque que ses cheveux sont mouillés. C'est mignon, je me surprends à penser.

— Devines ce que j'ai découvert! il pose son sac par terre dans un bruit qui résonne dans toute la pièce, et je devine qu'il a l'œuf avec lui.

— Tu l'a ouvert? je désigne son sac d'un mouvement de tête.

— Oui, et tu avais raison! Le cri devient un chant dans l'eau! Cedric est tellement excité que Madame Pins est obligée de le faire taire. Pardon, il rajoute en chuchotant à son égard.

— C'est génial! Et tu ne devineras jamais ce qui se trouve dans le Lac de Poudlard? Des sirènes! je me mets moi aussi à parler plus fort, ce qui me vaut un regard foudroyant de la part de la bibliothécaire.

— C'est pas vrai! Qu'est-ce que tu as trouvé d'autre sur les sirènes?

— En fait, ce ne sont pas des sirènes comme on les connait dans les contes, elles ont une apparence un peu plus monstrueuse. On les appelle plus souvent "êtres de l'eau", tout simplement. J'ai trouvé quelques faits historiques, mais c'est pas important, j'ajoute. Et que disait l'œuf, alors?

— Il faut que tu viennes l'écouter avec moi! Rejoins moi dans la salle commune à vingt-trois heures, et prends une tenue de rechange!

Et il part en un coup de vent, me laissant seule avec une dizaine de questions dans la tête.

A vingt-trois heures pétantes, je sors du dortoir sur la pointe des pieds pour ne pas réveiller les filles et retrouve Cedric, qui m'attend assis sur l'un des gros et confortables fauteuils, un sac à ses pieds. Il me sourit et m'emmène dans les couloirs sans faire un bruit. Je ne sais pas où il me conduit mais je prie de toutes mes forces de ne pas croiser miss Teigne, qui attirera Rusard - et les ennuis - en un rien de temps. Après quelques minutes de marche dans les couloirs sombres et frais du château, avec pour seule lumière celle de la baguette de Cedric, ce dernier ouvre une porte et me laisse entrer avant lui. Je me précipite à l'intérieur et observe autour de moi, je me rends compte que je n'étais jamais venue là avant.

La pièce est vaste, décorée de vitraux aux fenêtres qui éclairent la salle grâce au clair de lune. Une énorme baignoire, qui pourrait presque être considérée comme une piscine, se tient au centre, avec une trentaine de robinets. Cedric les ouvre d'un coup de baguette et de l'eau ainsi que du savon en sortent, créant un bain moussant instantanément.

— Où est-ce qu'on est? je lui demande finalement alors qu'il fouille dans son sac.

— La salle de bains des préfets. Tu n'as pas pris d'affaires de rechange? il demande sans lever les yeux.

— Oh, euh, j'ai oublié, je me rappelle soudain ce qu'il m'avait dit à la bibliothèque. Désolée.

— Je m'en doutais, il se relève et me lance un sourire moqueur. J'ai pris des vêtements en plus, si tu veux, il me désigne son sac.

— Et je peux savoir ce qu'on fait ici?

— Tu vas m'aider à comprendre le chant de l'oeuf, dit-il comme si ça coulait de source.

— D-dans l'eau? je deviens soudainement anxieuse à l'idée de me retrouver dans l'eau avec le garçon pour qui je craque secrètement.

En guise de réponse, j'ai droit à un rire moqueur, avant que Cedric n'enlève son pull, se retrouvant tout d'un coup torse nu. Je ne peux m'empêcher de lâcher un petit cri de surprise et de me retourner, me plaquant les mains sur les yeux. Même si la vue était plaisante... Stop, Ellanora, c'est de ton meilleur ami qu'on parle. Je ne devrais pas penser à lui de cette manière.