champion // c.d

xi.

Je n'eu pas le temps de me remettre de mes émotions chamboulées par la deuxième épreuve du tournoi que dès le lendemain, j'étais déjà repartie pour Londres. Cette année, Dumbledore nous a donné des vacances plus tôt, étant donné que personne n'a pu rentrer chez soi pour les vacances de Noël. J'ai retrouvé mes parents pendant deux semaines, qui furent assez intenses. Je n'ai presque pas bougé de la maison, les premiers jours: le sortilège du professeur McGonagall n'avait toujours pas quitté mon organisme. Aussi, j'ai eu énormément de mal à dormir: je n'arrêtais pas de revivre la deuxième épreuve du tournoi, dès que je fermais les yeux c'était comme si j'étais de retour dans l'eau, j'entendais des sons noyés, je sentais l'eau sur ma peau, sa fraîcheur me glaçait les muscles... et à chaque fois je me réveillais en sursaut, dans mon lit, bien au chaud, bien à la surface. Lorsque je leur ai raconté tout ce qu'il s'était passé et mes troubles du sommeil, mes parents ont eu un moment de panique, ils sont devenus très inquiets pour moi, mais ils m'ont ensuite été aux petits soins, ce qui ne m'a pas déplu. Nous avons passé nos journées à jouer à des jeux de société, à regarder des films, à parler de tout et de rien... C'était comme si j'avais laissé mes inquiétudes à Poudlard, tout était si calme, si normal là-bas. Mes cauchemars ont disparus peu à peu, et j'ai retrouvé un sommeil calme après quelques jours. Mais le monde magique m'a rapidement rattrapé, des lettres d'Alex et de Liz me sont parvenues (ils ne peuvent pas survivre deux semaines sans moi!), j'ai également dû me mettre à réviser pour les examens qui allaient approcher, m'étant jusqu'alors focalisée sur Cedric et à comment le faire sortir de ces épreuves plus tordues les unes que les autres... D'ailleurs, je n'ai eu aucune nouvelle de sa part durant ces deux semaines, je n'ai pas arrêté de penser à lui...

Comme toutes les bonnes choses ont une fin, j'ai dû partir de chez mes parents pour retrouver ma deuxième maison. Et même si j'étais triste de laisser mes parents, que je ne reverrai pas avant la fin de l'année scolaire, j'étais sereine et en pleine forme, déterminée à réussir mes futurs examens. J'ai retrouvé mes deux meilleurs amis dans le train, nous avons parlé de nos vacances respectives, même si nous en avions déjà parlé dans nos correspondances, et je n'ai pas vu le temps passer. Nous sommes rentrés dans le château couvert de son léger manteau blanc, et la vie a repris son cours.

Je réussis à voir Cedric le mardi de la rentrée, lors d'une pause entre deux cours. Il a souvent été absent pendant les repas, et je n'ai pas eu l'occasion de le croiser. Alors quand je l'ai vu assis par terre, seul dans un couloir, j'ai laissé mes amis - non sans avoir levé les yeux au ciel face aux regards malicieux de ces derniers - et je me suis dirigée vers le brun. C'est en me retrouvant devant lui que je me suis aperçue qu'il dormait, tête contre une statue, serrant son sac dans les bras. Qu'il est adorable, j'ai pensé. Puis son visage s'est transformé, ses sourcils se sont froncés et les traits de son front se sont plissés. Sa tête s'est mise à bouger, sa respiration s'est accélérée. Je me suis accroupie et j'ai posé ma main sur son bras pour le réveiller doucement, mais il s'est réveillé en panique, haletant, les yeux cherchant du réconfort partout autour de lui. Quand ses yeux m'ont trouvés, ils se sont adoucis et il a pu reprendre sa respiration. Je lui ai dis de se calmer, je me suis assise à côté de lui et je l'ai réconforté, sans lui poser de questions. Mais elles me démangeaient, et alors qu'il avait sa tête posée sur mon épaule, et après quelques minutes de calme, je n'ai pas pu m'en empêcher.

— Pourquoi tu dormais ici, Ced? Il fait froid, et tu es par terre...

— J'ai du mal à dormir, m'a-t-il avoué après quelques instants de silence.

— Tu en fais souvent, des cauchemars comme ça?

Il n'a pas ouvert la bouche, mais j'ai senti sa tête hocher pour me répondre. J'ai soupiré.