La sœur du marié

L'arrivée

Le miroir reflète l'image d'une blonde assez mignonne, les cheveux en vrac et la tronche défaite. J'arrange en premier ma coiffure, en faisant une demi-queue plus ou moins bien faite. Je retouche mon fond de teint avant d'ajuster mon maquillage des yeux.

— Il faut y aller !

— Une minute !

Je finis rapidement de poser mon mascara et sors mon rouge à lèvres. J'entends mon chéri qui arrive. Le tube glisse sur mes lèvres en leur donnant une couleur rouge clair. Mon homme apparait dans l'ouverture de la porte.

— Qu'est-ce que tu fais ? On va juste chercher ma sœur !

— Je sais... J'arrive...

Je finis mon geste et range mon maquillage. Quelques instants plus tard, nous voilà dans la voiture. Je me répète en boucle « Je vais juste chercher la sœur d'Antoine ». Pourtant, je sens le stress monter et ma respiration s'accélérer. À côté, mon amour me parle sans que j'arrive à enregistrer ce qu'il dit. C'est assez bête de se mettre dans cet état pour ça. Enfin, pour elle. Je me demande ce qu'elle pense de moi. Surement juste que je suis une belle-sœur sympa. Peut-être qu'elle pense à moi de façon plus érotique. C'est vrai qu'elle ne sort qu'avec des filles et qu'en ce moment elle n'a personne. Moi, c'est vraiment pas mon truc les filles, mais si elle aime fantasmer sur moi, ça ne me dérange pas... Je l'imagine en légère robe d'été, allongée sur son lit, la main entre les cuisses. Elle songe à moi. Ses doigts relèvent sa robe pour atteindre son mont de Venus.

Mais à quoi je pense moi ?!? C'est la sœur d'Antoine ! Moi, je n'ai jamais fantasmé sur le mari de ma sœur, pourquoi elle rêverait à moi comme ça ?

— Alors t'en penses quoi ?

Antoine me parlait du plan de tables du mariage. Je fouille dans ma mémoire et tout ce que j'en conclus c'est que je n'ai pas écouté du tout.

— Je ne sais pas. On en parlera après. On arrive bientôt à la gare.

— Bah dis donc, t'es pressée de la retrouver ma sœur. T'es sure que tu n'es pas attirée par les filles ?

— T'es bête !

C'est une petite blague entre nous. Un jour, je l'ai surpris devant un porno avec des lesbiennes et il m'a avoué que c'était un de ses fantasmes. Depuis, il tente de me faire pencher de l'autre côté et me propose de temps à autre des plans à trois, jamais sérieusement évidemment.

Le quai. Le sifflet. Le train. Des voyageurs. Des valises. Une foule. Elle. Magnifique. Nathalie. Ses yeux. Ce vert. Mon cœur. Son sourire. Son regard. Son regard.

Comme à notre première rencontre, je reste figée lorsqu'elle s'approche de moi pour me faire la bise. Son odeur est toujours aussi enivrante. Je parviens difficilement à bafouiller un « salut » et à lui rendre sa bise.

Comme dans un état second, j'assiste aux retrouvailles de la fratrie. C'est comme marcher en ayant bu. C'est pas évident, mais depuis le temps, je sais comment faire.

Elle est splendide. Un petit short en jean met en valeur son fessier rebondi. Son ample t-shirt noir flotte au vent. D'un coup, elle se tourne vers moi et plonge ses grands yeux dans les miens :

— Alors ? Prête pour le grand jour ?