Amour ?

19.9K 216 2
                                    

Je me tourne une nouvelle fois : impossible de dormir ! Je ne comprends pas ce qu'il s'est passé. Et mon pauvre Antoine ! Qu'est-ce que je viens de lui faire ? Je sais que lorsqu'elle est là, je la trouve vraiment trop belle et que je ne me maitrise plus. Mais je n'avais jamais réellement fantasmé sur elle. Ni sur aucune femme ! Qu'est-ce que je vais faire ? Est-ce que j'ai des doutes sur mon mariage ? C'est tellement cliché la fille qui doute la veille de son mariage... Et puis non, je ne pense pas. Je n'ai pas d'amour pour elle. Elle est juste trop... Mince, je ne peux pas lui résister.

Un bras se pose autour de moi.

— Ça ne va pas ? Tu stresses pour demain ?

Je me tourne vers mon Antoine. C'est vraiment un amour. Non, c'est MON amour. Je le prends dans mes bras, et me serre contre ce torse masculin avec un sentiment de culpabilité.

— J'ai peur. Ça va bien se passer ?

— Avec le temps qu'on y a consacré ! Ça a intérêt de bien se passer ! Rigole-t-il

— T'es bête...

— Qu'est-ce qui t'inquiète ? Demande-t-il tendrement.

— Je ne sais pas. J'ai peur qu'il y ait des choses qui dégénèrent et que l'on ne contrôle pas...

Dans l'absolu, je n'ai pas menti ! Sa main se pose sur ma joue. Il me caresse lentement en descendant sur mon cou et mes épaules. J'installe ma tête sur ses pectoraux. Mes doigts câlinent délicatement ses abdos, frôlant son caleçon, comme pour me confirmer que mon attirance pour lui n'a pas disparu. Elle est toujours là.

— Tu sais, ça, on n'y peut rien. C'est la vie. Si des choses dégénèrent, on y fera face ensemble et c'est tout. Et puis ton père et ta sœur s'entendent mieux maintenant, non ?

Il n'a évidemment pas compris mon réel sujet d'inquiétude, mais tant mieux. J'entends son cœur battre doucement, je sens la chaleur de son corps me calmer. Je tourne la tête vers lui. Sa bouche trouve la mienne, ses lèvres s'emparent des miennes dans un baiser passionné. Le baiser cesse, mon regard se perd dans ses yeux verts. Je lui murmure amoureusement :

— Merci !

Je me love dans ses bras et m'endors lentement. Je l'aime.

Le lendemain, je me lève assez stressée : c'est le grand jour !

Je suis la première debout. Je me sers mon thé matinal et me retrouve dans une ambiance un peu étrange. Le jour pour lequel nous avons préparé tant de choses est là... et je n'ai plus rien à faire. Tout est prêt, je n'ai plus qu'à profiter. Antoine me rejoint peu après, suivi de Nathalie.

Le court échange de cette nuit avec Antoine a balayé tous mes doutes. Je l'aime passionnément et je n'aime que lui ! Mais c'est vrai qu'elle est belle, même sans maquillage comme ça. D'ailleurs, elle n'en met pas tant que ça, à part ce trait d'eyeliner qui sublime ses magnifiques yeux. Sa poitrine aussi est... Mince ! Je recommence ! Je fixe ma tasse quasiment vide et ma tartine. La sonnerie de mon téléphone me sauve.

— Allo Papa ? Tu es arrivé ?

Toute la matinée, nos deux familles sont arrivées au compte-goutte. J'évite autant que je peux les regards de Nathalie. Je change plusieurs fois de pièce pour ne pas me retrouver seule avec elle. L'heure avance. Une salade de pâtes est posée sur la table de la cuisine comme unique repas. Antoine rappelle à tout le monde que nous devons arriver à la mairie à 15 h.

Les invités commencent à s'habiller. On me retient de le faire : je dois me vêtir au dernier moment pour pas que le marié ne voie la robe. Finalement, mon Antoine m'empoigne par la taille, et m'embrasse dans le cou :

— Ça va être à notre tour de s'habiller... Je prends la chambre, tu prends la salle de bain ? Je sors en premier et on se retrouve à la mairie ?

Son sourire me fait craquer. Je dépose un baiser sur ses lèvres.

— Ça marche ! Je t'aime !

— Moi aussi je t'aime !

Je m'éclipse discrètement vers la salle de bain quand je croise le séduisant regard de Nathalie qui m'interroge. Je lui explique :

— C'est l'heure de mettre la robe !

J'applique toute ma volonté pour paraitre normale et pour m'éloigner d'elle le plus vite possible.

Sa main attrape mon bras d'un geste assuré, ses yeux se plantent dans les miens. Je ne peux plus l'esquiver. Mon cœur s'emballe pendant que je tente de faire bonne impression. Elle me susurre, d'une voix pleine de sous-entendus :

— Tu veux que je t'aide... avec la robe ?

Mes cordes vocales se serrent et je prononce difficilement :

— Oui

La sœur du mariéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant