La sœur du marié

Soirée

Les premières notes de Take Flight de Lindsey Stirling résonnent dans la pièce. Antoine me prend la hanche et m'entraine sur la piste. Mes jambes suivent la chorégraphie de la danse apprise ces dernières semaines. Tous les invités nous regardent et je ne vois que lui : Antoine est très concentré sur la danse. Je le corrige sur les petites hésitations qu'il peut avoir. Le rythme s'accélère, les mouvements se complexifient. On loupe un geste. Je lance à mon mari un coup d'œil complice, mais il n'a visiblement pas remarqué notre erreur. Il me rend un sourire amoureux. Je me colle un peu plus contre lui avant la prochaine séparation prévue dans la chorégraphie. Puis, la fin du morceau arrive assez vite. Nous nous regardons entre nouveaux mariés et nous nous embrassons sous les applaudissements du public.

Le DJ enchaine directement avec une musique de Daft Punk et nos témoins entrainent les gens sur la piste pour nous rejoindre. La soirée est lancée !

*******

La musique m'entraine, l'alcool aidant. Mes amies et moi sommes en train de chanter du Rihanna, ou plutôt de crier les paroles approximatives de Rihanna. Une nouvelle aux hypnotiques yeux verts s'immisce dans le groupe. Je suis contente. On a pu mettre les choses au clair avec Nathalie. Il n'y a plus de malentendus : on peux se regarder sans qu'il ait de gêne, je peux la regarder sans arrière-pensée, ma vue peut se perdre sur sa robe, admirer la beauté de son décolleté, des courbes de ses hanches, de la forme de... Mince ! Ça recommence ! Je remonte vite les yeux et croise son regard complice. Je me tourne vers Alicia, ma meilleure amie, l'air de rien et entame le refrain de la chanson.

Je détaille sans y penser Alicia. C'est vrai qu'elle est très belle aussi, mais c'est sans comparaison possible avec Nathalie. Quoi ?! Je me surprends moi-même ! C'est quoi ces pensées ? Partout où je pose mon regard, des désirs obscènes apparaissent. Et l'idée de Nathalie est omniprésente.

Je l'éloigne un peu de la piste de danse pour me servir un verre. Sans alcool cette fois ! Je crois que ça me monte légèrement à la tête. Je m'empare de mon verre de multifruits et reprends mes esprits. Derrière moi, une présence m'attrape les épaules. D'un geste sûr, les doigts descendent sur mes bras, m'enserrant amoureusement. Je fonds dans ces mains sans savoir s'il s'agit de Nathalie ou Antoine. Je ne ressens que le plaisir sensuel de cette caresse et l'envie de me blottir dans ces bras puissants. Un souffle chaud et fruité me frôle l'oreille. Elle me murmure :

— Tu viens danser ?

J'abandonne mon verre et me retourne vers mon trouble que je voulais laisser dans le passé. Ses yeux verts me transpercent. Mon cœur manque un battement et je camoufle tant bien que mal mon état. Je ravale ma salive et prononce :

— Oui, j'arrive...

— Quoi ? J'entends pas ?

Les mots sont restés coincés dans ma gorge. Je reprends ma respiration. Malgré mes efforts, il m'est impossible de ne pas admirer la façon dont sa robe rouge sublime ses formes.

— J'arrive !

Elle me répond dans un sourire charmant.

— Cool !

Elle me prend par les mains et m'hypnotise vers la piste de danse. Mon cerveau se déconnecte. Je ne suis plus que dans un monde de sensation. Je suis entrainée par le rythme de la mélodie, envoutée par l'être magnifique en face de moi. Chaque regard de sa part me réjouit. Chaque rapprochement m'enivre de sa présence. Chaque instant où nos peaux se frôlent me procure un plaisir inouï. La musique nous emmène dans un autre monde. Il n'y a plus que nous deux. Il n'y a plus que moi et cette créature féérique, si attirante. Il n'y a plus que moi et ces courbes séduisantes. Il n'y a plus que moi et ces seins que je devine bien trop.

Il n'y a plus que moi et un puissant désir inassouvi.