La sœur du marié

Préparatifs

Je me regarde dans le miroir. Ma silhouette m'apparait assez agréable. Mes seins sont couverts par un soutien-gorge blanc sans bretelle pour aller avec ma robe qui laisse les épaules dénudées. Les coques opaques dénotent avec le reste du vêtement, plus transparent.

En dessous, un boxer de la même couleur forme un léger V décoré d'un petit nœud. L'ensemble est joliment composé de dentelle laissant apercevoir des silhouettes de branches et de feuilles. Encore plus bas, des jarretelles me dessinent les jambes. Ils tiennent sans porte-jarretelles, on arrête pas le progrés. Je me sens belle. Fière de moi, je regarde Nathalie à travers le miroir :

— Bon, il n'y a plus qu'à mettre la robe !

— Tu es magnifique comme ça.

Mes yeux se perdent dans les siens, toujours aussi sublimes. Elle me dévore du regard. Son attention passe de mon corps au miroir, admirant l'ensemble de tous les points de vue. Ses lèvres tremblent. Elle veut dire quelque chose :

— Attends, tu as...

— Oui ?

— Attends...

Elle parcourt le dernier mètre qui nous sépare et se place derrière moi. Son odeur m'envahit de nouveau. Je ne quitte pas ses yeux à travers le miroir. Elle se baisse très légèrement. Je sens sa poitrine me frôler à chacune de ses respirations. Sa main se pose le plus délicatement du monde sur le haut de ma cuisse, au niveau de mon boxer. Le trouble provoqué par ce léger contact est indicible. Ma tête me semble exploser. Elle soulève le sous-vêtement et le tire pour retirer un pli. Je retiens mon souffle sans quitter ses yeux du regard. Son majeur passe discrètement en dessous du tissu et vient caresser le début de mes poils taillés. Je n'ai jamais rien vécu d'aussi intense. Elle recule d'un pas :

— Voilà, c'est mieux !

Je ne peux rien dire. Je sens que mon rythme cardiaque et ma respiration se sont emballés. J'essaie de me calmer. J'arrête de la regarder pour me remettre à l'habillage. Je scrute mon boxer. En effet, il n'y a plus de pli. Je me tourne face à elle.

— C'est mieux, mais... Il fait chaud, non ?

Elle me regarde avec son sourire irrésistible. Je sens mon visage chauffer. Sa voix fluide me parvient :

— Dis donc, je ne savais pas que je te faisais cet effet.

Ma tête panique. Mon front est brulant. Je suis surement rouge pivoine. Je me retourne pour dissimuler mon trouble, mais l'immense miroir m'en empêche. En effet, mon reflet a le visage particulièrement écarlate. J'essaie de me concentrer sur ma tenue pour me changer les idées. Je devrais dire quelque chose, faire retomber la pression. Ma bouche s'assèche et refuse de parler.

Elle avance d'un pas. Sa main attrape fermement ma hanche et je suis toute à elle. Je sens son souffle chaud sur ma nuque. Le soupir dans mon dos me murmure :

— Tu es sure que tu es purement hétéro ?

— Je... Non... Enfin...

Le temps s'arrête. Tout s'arrête. Je rêve que sa seconde main glisse depuis mon nombril, qu'elle se faufile sous mon boxer de mariée. Je me retourne vers Nathalie. Nous nous regardons dans les yeux. Son parfum... Mon dieu ce parfum ! Je me perds dans ses pupilles. Elle est si belle. Nos bouches se rapprochent. Je sens sa respiration sur mes lèvres, de plus en plus proche. Plus qu'un instant et...

Toc toc toc

— Vous avez fini là-dedans ?

— Non, va ailleurs ! Tu n'as pas le droit de voir la robe de la mariée avant le jour J !

Nathalie a répondu plus vite que moi. Je me dégage et attrape l'habit de mariage comme pour parfaire le mensonge. Mince, mais... est-ce qu'on était vraiment sur le point de s'embrasser ? Qu'est-ce que l'on vient de faire ?!? Je reprends le contrôle des évènements en tendant la robe à Nathalie :

— Tu m'aides à la mettre ?