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8 juillet, 10h03.

« Je ne sais pas pourquoi je n'y ai pas pensé avant. Regarder sur internet. Regarder sur internet et apprendre qu'il est impossible de tomber dans le coma par noyade.

C'est donc pour cela que les médecins n'ont pas voulu me dire tes résultats ? Tu n'es pas victime de la mer, tu lui a demandé d'être le masque qui couvrirait ton propre bourreau.

Tu sais qu'il n'existe pas des millions de causes au coma. Tu n'as pas eu de choc, pas d'accident. Ainsi les possibilités se réduisent de moitié, pas de traumatisme crânien, pas d'hémorragie cérébrale, aucun transfert en neurochirurgie.
Tu n'es pas diabétique, il n'y a aucun patch sur toi, encore moins de perfusion de sucre. On peut alors éliminer cette cause également.
De plus, tu étais dans l'eau, certes, mais ton corps n'était pas assez froid pour ce coma soit causé par une hypothermie.

Ainsi, il ne reste qu'une seule solution. Une putain de solution.

Les causes toxiques.

J'ai eu espoir que tu ai subit une intoxication au monoxyde de carbone, tu ne l'aurais pas choisi, tu serais victime d'une malchance que le monde t'aurait infligé. Mais tu étais en extérieur. Et à ce que je sache, tu es le seul de la plage à être tombé raide mort.

Il a fallu que tu provoques ton état. Cet entre-deux dont je te croyais victime. C'est toi qui l'a choisi. Il y a deux possibilités : injection d'alcool ou alors de médicaments. Si c'était l'alcool tu te serais certainement déjà réveillé, les comas éthyliques ne durent jamais longtemps.

Non, toi, tu as tenté de te suicider. Et bien que je ne devrais pas être en colère, et bien que je le regretterais certainement, sache que je te hais pour cela.

Si tu n'avais pas ingéré ces foutues pilules ce n'est pas ton corps froid que j'aurais retrouvé, je n'aurais pas eu à peser le poids de tes muscles lourds dans mes bras. Je n'aurais pas eu à tenter de te ranimer. Je n'aurais pas eu à redevenir totalement obsédé par ce mystère qui m'avait déjà autrefois échappé.

Si tu ne les avais pas ingéré, j'aurais toujours mon travail, la satisfaction de mon père, mes heures de sommeil et ma bonne humeur constante. Au lieu de ça je deviens un dingue qui s'énerve face à un mort pour une raison que j'ai l'habitude de défendre.

Je te hais Louis Tomlinson pour renverser chacune de mes pensées. Je te hais parce que tu as voulu la mort alors que je voyais la vie en toi. Tu n'avais pas le droit de la réclamer, pas toi. Pas alors que je t'avais associé avec tout cet espoir. Tu ne peux pas le foutre en l'air comme ça, même si je sais que cela ne dépend pas de toi. »

Harry était totalement perdu, déboussolé même, il hurlait sur cet homme qui le fascinait. Il hurlait car cette révélation enlevait toute beauté à ce mystère qui résidait en l'homme dont il s'était attaché. Il aimait que Louis soit un inconnu retrouvé des années après. Les couleurs étaient vives, car Harry avait l'espoir de son réveil. Mais désormais il apprenait que Louis lui ne le désirait point. Alors il ne savait plus, devait-il le laisser mourir et respecter sa dernière volonté ? Ou devait-il s'y opposer, au risque qu'il le haïsse.

Harry était en colère, bien que cette dernière ne soit pas correcte. En réalité sa rage n'était même pas destinée à Louis mais à lui-même. A lui qui avait toujours eu du mal à aimer ce qui l'entourait, ou au contraire à l'aimer trop fort. A lui qui avait toujours été regardé étrangement pour sa façon de vivre la vie.

Jusqu'à la vie.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant