12 juillet, 10h03.Harry s'était dépêché de venir à l'hôpital pour être présent le plus tôt possible. Il n'avait pas encore eu l'occasion de rencontrer Louis depuis son réveil, et il faut dire que l'envie le tiraillait. Les médecins l'avaient consulté toute la fin de soirée avant de déclarer que Louis avait besoin de repos, alors Harry n'avait vu que les murs blancs de la salle d'attente jusqu'à ce qu'on lui demande de partir, sans voir une seule touche de bleu. Il comprenait bien évidement, cependant sa curiosité ne cessait de croître et avec elle les nombreux doutes et peurs qu'il ressentait.
Il appréhendait sa rencontre autant qu'il s'en extasiait. Louis était vivant, physiquement, présent dans le même monde que lui, il pourrait à nouveaux voir ses yeux, les paupières plissées par le rire ou fermées pas les larmes. Et puis il y aurait ses lèvres desquelles sortirait un souffle non-artificiel avec ses irrégularités qu'Harry attendait tant. Il aimait s'imaginer le son d'un cœur, il le faisait tout le temps.
Parfois même, alors qu'il marchait dans la rue, il s'arrêtait et osait s'imaginer cette mélodie. Celle d'une vie belle et bien présente ainsi que l'espoir qu'elle regorge. Ces battements qui indiquent à chacun une singularité : un rythme plus rapide dû aux peur des premières fois, ou encore le faible bruit d'un cœur qui se bat contre le mal qui le ronge. Il y a ces cœurs serrés par des amours inachevés et au contraire des implosions de joie et de désir provoquées par ces premiers regards. Tant de douleur, de chaleur, de bonheur imaginaires qu'il ne pouvait définir. Mais il pouvait en rêver.Cependant, Harry ne connaissait de Louis que le son que procurait les machines. Il n'y avait ni faille ni fêlure. Uniquement le rythme régulier d'un bip aigu et incessant qu'il a fini par oublier au fil des heures.
Il marchait vite, il en avait besoin, l'angoisse le rongeait de part en part, tentant de fuir par moment avec quelques détours, avant de finalement céder à son envie première : le voir, vivant.
Ainsi, il avait fini par arriver pile à l'instant du début des visites, la peur l'ayant certainement fait accélérer le pas. Il suivit donc le chemin habituel qu'il connaissait par cœur. Celui qui menait à la chambre 28 du quatrième étage. Il regardait une dernière fois ces chiffres, avant de doucement oser entrer, et affronter ses désirs.
« Bonjour Louis. »
Harry s'avançait, légèrement apeuré mais avec cette motivation croissante qui le peuplait un peu plus à chaque regard.
Louis était là, vraiment là. Il était à moitié allongé dans son lit d'hôpital, le torse légèrement relevé, une seringue parcourant le dos de sa main et ses doigts fins tapant frénétiquement sur le matelas. Il avait cette barbe naissante, des cheveux désormais trop longs et surtout mal coiffés. Et puis il y avait ses yeux, ses yeux plus bleus et plus profonds que les abysses mêmes. Peut-être qu'Harry l'idolâtrait, parcourant son image de milles fantaisies. Mais il s'en moquait, il aimait les choses ainsi. Alors il s'y plongeait, pour la deuxième fois.
Cependant cette fois-ci il n'y avait pas l'incompréhension de la première fois. Non. Son regard était clos, ferme, saturé, ne laissant aucune personne y pénétrer, totalement renfermé sur lui-même Louis ne faisait ressentir qu'une rage immense, une colère sans fin qui fit frissonner la peau du bouclé.
A son réveil, il y avait deux solutions : Louis aurait pu le remercier ou le haïr. Il avait fallu que ce soit la deuxième.
« Qui es-tu ? Répondit Louis, le regard sévère et la voix grave, certainement dûe aux intubations.
- Je m'appelle Harry, je suis celui qui a pris en charge tes frais d'hôpitaux. »
Harry tentait tant bien que mal de prendre sur lui, aussi paradoxal soit-il il, il haïssait la haine, il détestait la colère et la rage l'écœurait. Mais il fallait accepter l'amertume de Louis, elle avait ses raisons, Harry avait agit contre son premier grès. Ainsi il se laissait malmener. Peut-être se sentait-ui coupable d'avoir sauvé une vie qui ne le désirait pas. Comment savoir si elle était vraiment la bonne décision après tout ?
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Jusqu'à la vie.
Fanfic« Tout s'est déroulé en fractions de seconde. La première pour te voir sombrer au loin. La deuxième pour venir te secourir. Et la dernière pour t'aimer. » Un regard. Il n'a fallu que d'un regard pour qu'Harry le reconnaisse. Seulement lui ne bougea...