Chapitre 8

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Pdv : Alice.

J'étais en sueur, au moment où je regardais autour de moi, certain étaient dans le même état que moi, d'autres c'étaient déjà écroulés. Les instructeurs les emmenaient avec eux pour les punir de leurs faiblesses d'esprits. C'était comme ça ici, peut importe que nous soyons des enfants entre dix et quatorze ans, si nous n'étions pas capables de nous entraînés pendant cinq heures d'affilés, nous étions faibles.

 Pour nous punir les tortures était variées brûlures, coup de fouets et j'en passe. Mon instructeur aimait me dire que tout ceci était pour mon bien, que je devais être forte, et que je finirais par ne plus rien ressentir. L'entrainement était fait pour nous former à nous battre, nous apprenions tous types de combats, du corps à corps, au maniement de n'importe quelle arme. La torture était la pour nous faire endurer les pires douleurs, nous rendre impassible, et sans cœur.

- Bouge-toi, Red. Tu dors ou quoi, tu veux que je t'envoie à la torture peut être, me hurla Clay, mon instructeur.

- Non, monsieur!

Red, c'est mon nom ici bas. Je n'ai plus de parents, à vrai dire je n'ai jamais eu de parents. Je suis donc dans ce camp depuis ma naissance, on m'a appelé Red à cause de mon œil rouge, original pas vrai. Apparemment je suis la seule à posséder ces yeux là. Alors ils n'ont rien trouvé de mieux que de m'appeler comme ça. Depuis que j'ai dix ans, les entraînements et les tortures se répétaient.

 Et Clay avait bien raison sûr une chose, on finit par ne plus ressentir au bout d'un certain temps, ou du moins à ne plus réagir. Au début vous hurliez, pleuriez sous les coups, mais plus le temps passe, plus vous arrêtiez de vous débattre et vous finissiez par tout encaisser, sans broncher. Aujourd'hui rare sont les personnes qui acceptaient de me torturer. D'après eux j'étais terrifiante, alors le seul qui me « formait » encore c'était Clay. Les plus jeunes tombaient les uns après les autres, il restait de moins en moins de monde autour de moi. Ça devait faire au moins six heures que je m'entraînais à l'épée. Et ce foutu instructeur ce faisait un plaisir de me poussais encore et toujours plus loin.

 Le jeune en face de moi souffrait de plus en plus, alors j'arrêtais. Clay n'était pas de cet avis et me donnait alors une droite si forte que je m'écroulais à terre.

-Pas de pitié pour les faibles, c'est comprit Red ! me hurla t-il en m'attrapant pour me tirer vers la salle de torture.

Et voila je me retrouvais attachée, au beau milieu de cette foutu pièce, le sol était recouvert de sang pratiquement coagulé, ça sentais le souffre, et le fer. Il m'avait enchaîné, et je ne pouvais plus bouger mise à part ma tête. Je l'observais, il était entrain de chauffé à blanc du métal, il allait me marquer. Je l'observais s'avancé vers moi. Et quand finalement le métal brûlant rencontra ma peau, je serrais les dents de rage. Puisque les chiens de l'enfer se régénéraient rapidement, il pouvait recommencer à loisir, encore et encore. 



Je me réveillais en sursaut. Quels merveilleux souvenirs, toujours là pour me rappeler qui j'étais, et qui je suis. Je ne savais pas depuis combien de temps je dormais, mais il faisait déjà nuit, je mis un moment pour me souvenir des derniers événements. J'hésitais encore, devrais-je restée dans mes songes ou revenir à la réalité, j'observais mes mains. Les tremblements avaient considérablement diminués, et le mal qui m'oppressait, c'était presque dissipé, lui aussi.

 Allez, ce n'est pas ce foutu lien qui va t'achevait, pas après tout ce que tu as pu vivre quand même. Il faut croire que je me suis ramolli en trente-deux ans. Je décidais de me relever, et de rentrer vers la villa d'Alexander. J'ai suffisamment inquiété mes deux garçons comme ça. Et notre très cher Alpha Suprême avait sûrement eu le temps de leur expliquer le pourquoi du comment de notre venue ici. 


La lune brillait au dessus de ma tête, et j'entendais les hululements des oiseaux nocturnes. Je marchais donc pendant un moment, avant de discerner de la lumière. Ah, j'avais complètement oublié que j'étais invisible, on va essayer d'éviter des complications supplémentaires. De toute façon je ne compte pas dévoiler ma nature à qui que ce soit ici, mon âme-sœur ne veut pas de moi, alors qu'elle intérêt je pourrais avoir à lui parler de ma personne. De toute façon rare sont les gens au courants de qui je suis, et de qui j'étais. Même mes enfants ne savaient pas tout. Et c'était beaucoup mieux comme ça, ils n'avaient pas besoin de connaître tous les détails sordide de ma vie. De plus, nous n'allions pas restés ici longtemps, enfin je l'espérais du moins. Je sortais de la forêt et m'avançais vers la baie vitré toujours ouverte. Personne ne m'avait encore remarqué, Tyler était figé devant une jeune fille d'une vingtaine d'année, je dirais. Oh non ne me dites pas que c'est ce à quoi je pense.

-Mien/mienne, dirent-ils en cœur.

Ah ben si, c'est bien ce que je pensais. Mon fils venait de trouver sa moitié. Il ne manquait plus que ça. Le premier qui me remarqua fut bien sûr Alexander. Mais je préférais ne pas le regarder. Et d'un coup, les autres me fixaient tous. J'ai de la terre sur le visage? Ah, non un peu de sang, plutôt. Mes garçons se précipitèrent vers moi, et Matt me souleva de terre.

-Matt... tu m'étouffe... bordel, lui dis-je avec difficulté.

-Ah, désolé Al'. Me dit-il avant de me reposer enfin au sol.

-Al'... euh... je te présente Hailee, Hailee je te présente ma grande sœur, Alice, dit Ty me désignant la petite brune. Hailee est la petite sœur d'Alexander.

Alors là, dîtes moi que c'est une blague, ou que je suis encore en plein rêve. J'affiche un sourire crispé. C'est certain, à cet instant je dois ressembler à une psychopathe, un sourire crispé, du sang sur le visage et des feuilles dans mes cheveux en bataille. Vous vous souvenez quand je vous disiez qu'on allait éviter les complications supplémentaires. Eh bien apparemment, les problèmes avaient décidés de se mettre en travers de mon chemin.



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