Solitude [Terminée]

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-Si je te demande ce que tu veux, c’est que je ne sais pas, trou du cul ! m’exclamais-je.

-Trou du cul !?

-Ouais, tu es un trou du cul !

-Donc toi, t’es un bouche trou ? demande-t-il amusé.

Je le regarde comme s’il venait d’une autre planète, voire même d’une autre galaxie. Steve Rogers qui est capable de dire ce genre de chose n’existait pas avant. Je ne sais pas si c’est le changement d’air qui le rend comme ça, mais si c’est le cas, il faut vite que je le ramène avant qu’il ne soit atteint définitivement.

Et il se marre. Encore et toujours. A croire qu’il est juste venu pour se foutre de ma gueule.

Je lui frappe alors l’épaule pour qu’il arrête de rire mais, bien évidemment, ça fait l’effet inverse. Je soupire un bon coup avant d’aller mettre mes vêtements de la veille dans le coffre de ma voiture.

-Le petit bouche trou boude ?

-Toujours pas. Par contre, le petit bouche trou tient à rappeler au trou du cul que, s’il ne veut pas finir seul sur une aire d’autoroute, il a intérêt à revenir sur Terre.

-Mais le petit bouche trou ne fera jamais une chose pareille. Il a trop besoin de son acolyte.

-Peut-être mais il s’agit de sa voiture, au petit bouche trou, donc il a le droit de choisir les passagers.

-Trou du cul est déçu… Il ne pensait pas que petit bouche trou pouvait être aussi méchant.

On se regarde un instant, sans rien dire, avant d’exploser de rire en même temps. Je tente, tant bien que mal, de refermer le coffre mais je rigole tellement que je n’en ai plus la force. Steve est plié en deux, à la limite de tomber par terre.

Sincèrement, je ne sais pas pourquoi on rigole autant pour de la merde mais à chaque fois qu’on se regarde, on repart dans le fou rire.

Et par un miracle incroyable, on réussit à vraiment se calmer… 10 minutes après… Oui oui, on est des gamins.

-Bon allez, petit bouche trou, en voiture ! Parce que je ne vais pas t’attendre.

-Woah, stop ! C’est moi qui conduit ! (Perso, j’ai la musique de Oui-Oui en tête et je viens de voir que ça m’influence légèrement… Du coup, je me marre toute seule… Enfin bref).

-Comme tu veux, marmotte, déclare Steve en montant dans la voiture, côté passager.

-Va falloir choisir entre petit bouche trou et marmotte, déclarais-je en m’installant à mon tour dans la voiture.

-Mais on utilise les deux, marmotte pour dans la voiture et petit bouche trou quand on est hors de la voiture.

Je le regarde un instant, ne sachant pas quoi lui dire tellement il me désespère. Il ne fait que me sourire, en mode « tout est parfaitement normal », avant d’attraper son téléphone.

-Prépare toi à une agression de notifications, dis-je en démarrant.

-Ouais… On lance les paris sur le nombre d’appels ?

-On pari quoi ?

-Hm… Celui qui gagne peut choisir où on va manger ce soir.

-Ok alors je dis… 14.

-Petite joueuse ! 23.

-Arrête, c’est énorme !

-C’est Sharon.

-…Pas faux… Mais je reste quand même sur 14.

-Comme tu veux… Alors… Ca s’allume… Oh putain !

-Quoi ?

-42 appels manqués, 9 messages vocaux et 86 messages…

-Oh la vache ! On l’a carrément sous-estimé avec nos petits nombres. Et, en gros, elle dit quoi ?

-Bah les messages… il y a beaucoup de « répond merde », « rappelle-moi », « t’es où ? ». Et franchement, les messages vocaux, je ne vais pas les écouter.

-Pourquoi ? Tu n’es pas curieux de voir ce qu’elle peut dire en 9 messages ?

-Pas trop non… Donc du coup, c’est moi qui choisis le repas de ce soir. T’es nulle franchement.

-On me le dit rarement mais ça m’arrive de l’entendre.

Et comme promis, à 20 heures, c’est Steve qui a choisi notre magnifique restaurant. McDonald’s. Bon, je ne vais pas me plaindre parce que j’avais envie de frite.

Trou du cul n’a pas trop parlé dans la voiture, ni pendant notre repas. Mais vu que je viens de finir mes magnifiques frites, je me décide à le faire parler.

-Qu’est-ce que tu veux faire, trou du cul ?

-Faire quoi ? demande-t-il en relevant la tête vers moi.

-L’appeler ? L’ignorer ? Rentrer chez toi ? Finir la route ? Tu veux faire quoi ?

-Oula ! Tu veux déjà me foutre dehors ? demande-t-il légèrement amusé.

-Bah franchement je ne sais pas moi-même ce que je veux. Un coup, je veux que tu restes et un autre, je veux être seule. Donc je ne peux pas trop t’aider…

Il hoche la tête, sans répondre, mais après quelques minutes de silence, il déclare.

-On va déjà finir notre route. Je verrais après.

Je lui souris tout en murmurant un « ok ».

-D’ailleurs, on va où ? demandais-je

Oui, même si je conduis, je ne fais pas attention aux panneaux, je vais toujours tout droit.

-Bah là, on est parti pour aller à San Francisco.

-Cool, on ira voir la prison d’Alcatraz.

Steve sourit, en se disant probablement que jamais je ne changerais mais il ne dit rien. On finit notre magnifique repas dans le silence, pour ne pas changer mais je vois bien que Steve a quelque chose à dire.

Il n'arrête pas de me regarder, comme s'il veut me dire quelque chose mais il me fuit dès que je le regarde. Et si je dis quelque chose, je sens qu'il va se braquer...

Du coup, je prends l'initiative de me lever pour aller à la voiture. Je ne me retourne pas pour savoir s'il suit. Au pire, je l'attendrais.

Une fois dehors,  monsieur se lance enfin.

-Nat !

Je me retourne vers Steve, qui me regarde... gêné ? Oulah... Qu'est ce qu'il va encore m'arriver ? Il passe sa main sur sa nuque et regarde au loin avant de reprendre.

-Tu sais... hier, quand j'ai dis que... que je t'appréciais comme une am-

-Bravo !

Steve se fige tandis que je me retourne d'un coup.

-Franchement bravo !

Manquait plus que ça... Sharon...

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Petit retour en enfance...