La Maitresse Bafouée [EN RÉÉCRITURE]

Prologue

Quatre ans plus tôt

-    Tu l'as apporté ? Demanda-t-il.
-     Oui il est dans mon sac.
Il tendit la main pour récupérer le sac que la jeune femme avait plus tôt posé au-dessus du dossier du fauteuil sur lequel ils étaient.
-   Non. Cria la jeune femme dès qu'elle entendit le bruit de la fermeture éclair, signifiant que Jordan l'avait ouvert.

Elle se retourna si vite qu'elle entendit craquer son sternum. Préoccupée par la nouvelle que ses parents lui avaient apprise plus tôt dans la soirée, elle n'avait pas réfléchi. C'était trop tard. Le test de grossesse qu'elle avait glissé à la hâte dans son sac était la première chose que Jordan avait saisie. Son regard se durcit immédiatement, et il se leva d'un bond.
-   Qu'est-ce que c'est que ça ? Demanda Jordan l'air menaçant.

Sous le regard perçant de Jordan Andreaokos, la jeune femme se racla la gorge, incertaine de par où commencer. Évitant son regard, elle se cala contre le dossier du fauteuil.

-   Marina ! Appela Jordan pressant, impatient.

EElle sursauta, surprise. Elle ne se souvenait même plus de la dernière fois qu'il l'avait appelée par son prénom. Ces derniers temps, il ne l'appelait que par des petits surnoms grecs dont il refusait de lui donner la signification et lui interdisait de chercher la traduction. Elle les avait toujours aimés, ces surnoms. Mais aujourd'hui, entendre son prénom sortir de sa bouche lui faisait plus mal qu'un coup de poignard.

-    Marina je te parle. Lança Jordan une nouvelle fois.
-    C'est un test de grossesse. Répondit-elle d'un ton faussement calme.
-    A qui est-il ?
-    A qui pourrait-il être vu qu'il se trouve dans mon sac ? Lança-t-elle du tic au tac.
-    Tu m'avais dit que tu prenais la pilule. Gronda-t-il en l'agrippant par le bras pour la forcer à se lever.
-  C'est le cas... je ne sais pas comment c'est arrivé. Dit la jeune femme la voix tremblante.
-   Débarrasse-toi de ça. Ordonna-t-il en jetant le test sur le guéridon, comme s'il l'avait brûlé.

Le petit bâtonnet en plastique glissa sous le fauteuil de l'autre côté de la petite table en verre.

-   Quoi ? Cria la jeune femme outrée.
-   Tu ne peux pas me demander ça. Elle reprit son souffle bruyamment avant de poursuivre.
-   Tu ne peux pas me faire ça Jordan. Continua-t-elle.
-    Tu ne comprends pas Marina. Je ne veux pas avoir d'enfant comme ça.
-   Qu'est-ce que tu veux dire, comme ça ? On n'est pas bien, tous les deux ? 

Face à son expression impassible, Marina comprit qu'elle n'avait jamais vraiment compté à ses yeux. Ces quelques mois ensemble ne représentaient rien de plus qu'une conquête de plus dans sa vie. Malgré leurs moments intimes, elle n'avait été qu'une maîtresse parmi tant d'autres.
-   Mais... Es-tu sûre que ce soit le mien ?
-    Comment oses-tu ? Répliqua-t-elle, en colère. Tu sais très bien que c'est ton enfant ! Tu n'as jamais envisagé une vie avec moi, n'est-ce pas ? Sa voix s'éteignit, pleine d'amertume. Alors tout ce qu'on a vécu ensemble, ce n'était rien pour toi ? Comment oses-tu ? Tu sais très bien que c'est ton enfant. Tu n'as jamais envisagé une vie avec moi. N'est-ce pas ?
-    Alors tout ce temps qu'on a passé ensemble n'était rien pour toi. Tu... Reprit-elle.
Les mots moururent dans sa gorge.
-    Marina, tu es une parfaite maîtresse mais tu n'es pas faite pour être une épouse.
Ses paroles la frappèrent de plein fouet, et elle sentit les larmes lui monter aux yeux.
Il soupira avant de reprendre...
-    S'il est vraiment de moi alors avorte. Fit-il tout simplement.