Chapitre 62

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Jordan se figea lorsque la porte s'ouvrit sur lui. Un homme incroyablement séduisant, d'à peu près leur âge, se tenait devant eux le visage impassible.

Il jeta un coup d'œil à Nathan comme pour demander, est-ce vraiment le médecin qui s'est occupé de ma femme ?

Un homme grand, brun et incroyablement séduisant les accueillit d'un sourire poli. Il les fixa un moment de de ses iris marron clair avant de se pousser pour les laisser entrer dans la suite.

Il leur proposa ensuite un verre que les deux hommes se pressèrent de refuser. Il se servit ensuite et alla s'installer dans un des meubles de l'espèce de salon de la suite. Il ne prit pas la peine de les inviter à s'asseoir. Ce qui commençait sérieusement à énerver le grec. L'italien quant à lui était plutôt amusé.

- Je m'attendais à un avocat. Et non à deux... Commença leur hôte.

- Qui êtes-vous déjà ? Continua-t-il en croisant les jambes.

Insolent. Pensa Jordan d'humeur aigre.

Nathan quant à lui ne fit que plisser les yeux face à la grossièreté évidente de cet homme.

- Un psychologue est-il censé réagir ainsi ? Demanda l'italien.

- Etes-vous des patients ? Fit ce dernier sur le même ton.

Les deux amis se jetèrent aussitôt des coups d'œil irrités.

- Vous vous êtes occupés de Marina. Et après quelques séances vous avez jugé qu'elle n'en avait plus besoin. Pourquoi ?

- Je répète. Êtes-vous des avocats ? Fit le médecin sur le même ton.

- Ecoutez...Commença Jordan.

- Nous ne vous dérangerons pas plus longtemps. Le maître passera. L'arrêta Nathan en l'incitant à le suivre.

Ils prirent ainsi congé de leur hôte, ce dernier les regardant curieusement.

*

- Tu as de la concurrence il me semble. Fit Nathan une fois dans le véhicule avec un air moqueur.

- Ce n'est pas son genre.

Nathan rit bruyamment face à la mine de son ami.

- Que comptes-tu faire de Trisha ? Demanda ce dernier pour changer de sujet.

- Oh elle ! Elle ne semble pas vouloir quitter mon sous-sol mais elle finira par y sortir.

- ...

- Maria la citera et ils auront un mandat. Je n'aurai qu'à la leur livrer. Elle se croit maline. Elle savait que sa mère se ferait arrêter de toute façon. Elle s'est dépêchée de vite nous en parler croyant s'en sortir aussi facilement. Et maintenant elle espère que je la garde cachée parce qu'elle ne veut pas aller en prison.

- Tant qu'on y est. J'attends toujours des explications.

Nathan plissa les yeux sans comprendre.

- Je parle du cinéma qu'elle a fait pour nous mener hors de la ville. Je ne suis idiot.

- Oh non tu es juste un sombre connard. Maugréa-t-il.

- Doublé d'un lâche. Continua l'aîné Karadines.

- Alors ça y est. Tu vas enfin me regarder en face et me cracher toute ta haine à la figure. Après avoir feint de comprendre, fais semblant de te sentir coupable...

- Je me sens coupable. Cria Nathan hors de lui.

- Je sais que si je n'avais pas refusé de t'écouter ce soir-là, on n'aurait jamais été en prison et tu n'aurais pas eu à la laisser comme ça. Je n'arrive quand même pas à cesser de t'en vouloir pour ce que tu as fait. Tu l'as abandonnée. Enceinte. Qu'elle ait été ma sœur ou pas, si tu avais eu le courage de me dire que tu l'avais mise enceinte, jamais je ne t'aurais laissé l'abandonner. Tu m'as toujours dit que ce n'était rien de sérieux. Tu n'as même pas voulu me la présenter. Tu te disais que plus tu la gardais loin de ton entourage, mieux c'est. Continua-t-il sans décolérer.

- ...

- N'empêche que celle que tu as abandonnée enceinte, c'est ma sœur. Ma petite sœur. Celle qui m'a été enlevée quand elle avait à peine deux ans. Celle que j'ai passé toute ma vie à chercher sans succès. Celle pour qui je me suis foutu dans une histoire de gang, pour qui j'ai du sans sur les mains, pour qui je n'ai pas hésité à me mettre dans tous les problèmes juste pour la retrouver. Et tu n'as pas hésité à me suivre dans tout ça même si ce n'était pas ta seule motivation et avec ton statut de riche héritier. Continua-t-il, retrouvant son calme.

- Mais imagine ne serait-ce qu'un instant ce que ça fait de me rendre compte que tout ce que j'ai pu faire pour elle ont finalement conduit à ça. Imagine que je me dise tous les jours que le simple fait d'avoir voulu nous présenter nous aurait épargné de plusieurs choses. Qu'on aurait quitté ces histoires plus tôt, qu'on n'aurait pas été en prison et que jamais tu n'aurais eu à lui tourner le dos de cette façon. Ou même que, si tu m'avais dit qu'elle était enceinte, tu...rien ne se serait passé comme ça. Et qu'ainsi, ce taré ne lui aurait rien fait de tout ça et tu aurais à l'instant non pas un mais deux fils. Deux petits anges qui te ressembleraient tous les deux comme deux gouttes d'eau.

- Ou pas... acheva Jordan les yeux humides. Tu crois que je ne regrette pas assez ? Tu veux en rajouter alors vas-y mais fais le bien. Mais je ne savais pas qu'elle quitterait Dallas comme ça. J'avais prévu revenir aussitôt qu'on aurait fini avec toutes cette histoire mais...

- C'est ça ton plus grand problème. Tu veux toujours tout faire seule. Sans l'aide ou l'opinion des autres. Regarde-moi, je t'ai toujours demandé ton avis moi, je t'ai toujours expliqué ce que j'avais en tête. Mais toi...Tu l'as enlevée dès que tu en as eu l'occasion. Si tu m'en avais parlé, je... Tu sais qui ? Pleure. Pleure autant que...

Il fit une pause avant de continuer.

- Quoiqu'il en soit, si je connaissais cet endroit c'est parce que Trisha m'a déjà fait le même coup. Elle m'envoyait anonymement des photos d'un jeune femme ligotée. Je n'ai pas cru tout de suite que c'était Diana mais dès que toutes les photos ont été authentifiées, j'ai capitulé. Du chantage. Je n'ai pas arrêté mes recherches mais j'ai commencé celles qui me mèneraient à la personne derrière ça. Et c'était elle. Mais au lieu de prendre peur, elle a continué. Quand j'ai essayé de la contrer, c'est la photo de cette même fille en sang que j'ai reçues.

- Et ça tu m'en as parlé peut-être ?

- Au début elle voulait uniquement de l'argent. Mais après, elle voulait le l'héritier Andreakos dans son entièreté. Acheva-il en mettant le contact, pour lui faire comprendre qu'il ne voulait pas en dire plus.

La Maitresse Bafouée [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant