Chapitre 48

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Jordan se tenait droit devant son fils qui, lui accordait à peine un regard. Il l'ignorait complètement. Et il se demandait ce qui pouvait en être la cause.

- JJ !

Le petit garçon était assis sur son lit, regardant dans le vide.

- Je veux maman. Déclara-t-il d'une petite voix.

Il avait pleuré. Jordan vint aussitôt près de lui et s'abaissa à sa hauteur.

- Jordan ! Appela le père.

- Je préfère JJ. Rectifia JJ d'un ton qui se voulait sévère.

Jordan émit un sourire.

- C'est pourtant ton prénom fiston.

- Je ne suis pas ton fils, maman s'est trompée. Dit JJ, regardant ailleurs.

Son père fit de gros yeux. Mais où était-il allé chercher ça. Il ne fallait pourtant pas être Sherlock pour faire le lien entre eux. Jordan était exactement pareil quand il avait son âge à la différence près que JJ n'avait pas les yeux noirs de son père mais les iris bleus sombres de sa mère.

- Qui t'a dit cela JJ ? Demanda Jordan se contenant au mieux pour que son fils ne se braque pas plus qu'il ne l'était déjà.

- La femme qui m'a frappé.

Le regard de Jordan s'intensifia, et se fit plus perçant, comme s'il cherchait à lire en lui.

Elle n'avait pas osé ?

- Oh ça elle le paiera. Se dit-il en se levant, furibond.

Si elle avait eu l'audace de lever la main sur son fils, il 'osait imaginer ce qu'elle avait pu faire à sa femme. Jordan se mit à faire les cent pour se calmer. Il ne voulait rien casser devant son fils, mais il était emparé d'une telle fureur qu'il en avait mal à la gorge.

Il se disait que le mieux était de renvoyer JJ au sous-sol avec Maggie avant d'exploser pour de bon. Mais son fils lui avait tellement manqué qu'il sr promit de faire un effort ne serait-ce que pour cette nuit.

- Je reviens. Fit-il à son fils en se dirigeant vers la grande armoire en bois massif qui se trouvait de l'autre côté de la chambre.

Il se baissa, ouvrit d'un coup sec le tiroir du milieu. Il n'y avait qu'un album photo.

Son enfance.

Un album photo qu'il avait déjà essayé de brûler par le passé. Jordan pensa à remercier sa gouvernante plus tard. Celle-ci lui avait jadis juré que cet album photo lui servira un jour.

Il la saisit et rebroussa chemin pour revenir vers son fils, de son habituelle démarche beaucoup trop assurée.

*****

Marina était dans la même position qu'il y a quelques heures Assise sur le sol, au fond de la cellule, tête sur ses genoux, elle reniflait en pensant à son fils, à sa vie avant Jordan, son JJ.

- Oh JJ ! Geignit-elle.

Que son fils lui manquait. Terriblement. Son ventre gargouillait depuis bientôt deux heures et elle se sentait de plus en plus faible. Ce n'était pas le moment mais il lui fallait manger. Elle ne se rappelait même pas la dernière fois qu'elle avait mangé. Elle avait été, tout ce temps, nourrie par sonde.

Elle jeta un coup d'œil à l'extérieur et remarqua que l'endroit était presque désert. Il n'y avait presque plus d'aller-retours. Elle vit un agent s'approcher de sa cellule et rampa rapidement pour se rapprocher.

- Monsieur s'il vous plait... Commença-t-elle.

- Mademoiselle ! Répondit ce dernier.

- Ce n'est peut pas possible mais j'ai besoin d'aide je vous en prie. Implora Marina.

- Dites toujours.

- Pourrais-je avoir à manger s'il vous plait ? Demanda-t-elle les yeux brillants.

- Venez ! Dit ce dernier en ouvrant les barreaux de sa cellule.

- Pardon ? Qu'est-ce-que vous dites ? S'enquit-elle.

- Venez avec moi. Lui dit à nouveau ce dernier, qui avait déjà ouvert la cellule.

Marina la regardait incrédule. Oh non ! Elle n'était pas dupe. Elle avait été retenue pendant plus de trois semaines contre son gré et avait atterrit en prison le jour même de sa libération.

- Non.

Aucun officier de police ne pouvait inviter une détenue hors de sa cellule parce qu'elle lui a demandé à manger. Elle le savait. Elle en était certaine. Et connaissant cette Maria, Marina savait qu'elle ne s'arrêterait pas à l'échec de son fastidieux plan. Elle jeta à nouveau un regard furtif derrière lui. Il n'y avait personne à l'environ.

- Normal. C'est un poste de police, pas une prison. Se dit-elle.

Elle était néanmoins, plus ou moins sûre que le centre n'était pas totalement vide.

- Alors vous venez ? Lui dit le supposé agent.

- Mais... êtes-vous sûr de ne pas avoir d'ennuis si vous faites ça ?

- Pas si vous vous dépêchez.

- D'accord je... C'est vous ? Dit-elle arborant une mine étonnée.

- ...

- Celui à qui ma sœur a confié ma sécurité ?

- Oh oui c'est exact allez venez. Fit-il en l'invitant, de la main, à se lever.

Marina recula aussitôt.

- Je n'ai pas de sœur, crétin. Dit-elle si bas qu'il ne pouvait l'entendre.

Elle ne pouvait se défendre contre lui, elle le savait. Elle n'avait idée de ce qu'il comptait lui faire. Elle était convaincue que si elle se laissait faire, elle se retrouverait dans la cave de Maria et ça, elle n'en avait aucune envie. Il ne la ferait pas sortir par les portes principales, elle le savait. Sauf si elle se mettait à crier et demander de l'aide. C'était sa seule option.

- Très bien. On y va. Fit-elle.

Elle sortit de la cellule et se mit derrière lui pendant qu'il faisait mine de fermer.

- Mais où vais-je trouver à manger cette nuit ? Demanda Marina, prenant soin de marcher derrière l'homme qui, cette fois, l'invitait à le suivre.

- Oh je ne veux que vous offrir mon diner.

Son dîner ! Dire qu'elle n'avait pas peur serait dire du mensonge. Mais elle pensait à JJ et reconnaissait qu'il fallait à tout prix sortir de là et le prendre au dépourvu.

- Très bien. Comptez-vous l'épouser ?

L'homme lui lança un regard interrogateur.

- Ma sœur !

- Oh oui. J'ai même acheté la bague. Vous me direz ce que vous en pensez. Lui dit-il en souriant.

Quel menteur !

A brule-pourpoint, elle détala et courut aussi vite qu'elle pouvait, dans le sens opposé en criant "à l'aide". Elle se dirigeait vers les portes principales, avec son censé kidnappeur à ses trousses.

Elle s'arrêta brusquement, manquant de tomber à leurs pieds.

...

La Maitresse Bafouée [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant