La Maitresse Bafouée [EN RÉÉCRITURE]

Chapitre 44

Passer des jours et des jours à chercher Marina et JJ, à espionner Maria et Georgia et à questionner Trisha ne les avaient menés à rien. Jordan et Nathan en étaient toujours au point départ.

Jordan avait finalement dû retourner au bureau. Un tas de dossiers, les réunions qu'il repoussait, les coups de fils incessants et agaçants de son assistante avaient eu raison de lui. Mais était-ce réellement pour cela que Jordan avait regagné son bureau ?

Non.

En vérité, c'est qu'il serait devenu siphonné. Annihilé, il s'était alors réfugié dans le travail pour essayer de détendre son esprit. Toutefois, dire qu'il y arrivait, ce serait mythonner.

Se laissant tomber dans le grand canapé cuir de son bureau, Jordan, la tête balancée en arrière sur le dossier du siège, était partagé entre l'indignation et l'affliction.

* * * * * *

Nathan quant à lui, avait passé toutes ces dernières journées à jongler entre les maisons de Maria et Georgia. Il ne pouvait contester qu'il était harassé, mais il s'était fait la promesse de ne point se reposer tant qu'il n'aurait pas trouvé sa sœur et son neveu. Mais en réalité, ce jeune Nathan toujours plein d'énergie et surtout joviale, n'est que l'ombre de lui-même depuis qu'il sait sa sœur, retenue contre son gré chez la mère de son ami. Encore qu'il ne peut rien faire pour la sortir de là sans preuves. Et la seule personne dont la parole pouvait aider, tenait impérativement à rester cachée.

Gravissant les marches qui menaient à l'ancien logis de sa sœur, il sentait ses muscles se tendre à mesure qu'il évoluait. Il y venait presque chaque jour non seulement pour s'accoiser mais aussi pour Maggie. Celle-ci ne faisait l'effort de surmonter sa peine que pour son enfant.

- Il faut dire que quand l'on doit la vie à une personne, que cet individu disparaît du jour au lendemain et que rien ne prouve que ce particulier est où l'on le pense être, on ne peut aller bien. Surtout si vous n'avez passé quatre ans de votre vie qu'avec cette personne. Avait-elle répliqué une fois lorsque Nathan lui avait dit qu'il ne comprenait pas pourquoi elle était dans cet état.

Il avait alors lâché l'affaire, se contentant de lui tenir compagnie. Maggie avait préféré passer le reste de la soirée chez elle.

Oui ils savaient où se trouvaient Marina et son fils...ou pas. Mais ils n'en avaient aucune preuve si ce n'était la parole de Trisha. Ils n'avaient ainsi pas autre choix qu'attendre le moindre faux pas venant de Maria. Nathan avait beau été un des meilleurs détectives de San Antonio, il ne faisait que tourner en rond.

- Retrouver quelqu'un n'a jamais été un problème pour moi. Mais cette fois-ci, on sait où elle est et le problème, c'est qu'on ne peut rien faire à part attendre. Avait-il répliqué une fois à Jordan d'un ton grave lorsque ce dernier lui avait proposé d'engager un autre détective.

En effet, un détective ne servirait à rien dans cette situation, encore que cette Maria avait l'air d'avoir pensé à tout.

[...]

**********

- Mais je ne connais personne en Russie moi. Avait rétorqué Marina face à l'insensibilité de Maria.

- Tu te débrouilleras petite. Pesta son interlocutrice. De toute façon, tu n'es pas obligée de partir. Tu peux choisir de rester à San Antonio, mais si Jordan te retrouve et te prends le petit, tu peux être certaine que je me chargerai de lui à ma façon.

Marina verdit sous la menace de la quinquagénaire en face d'elle.

- Mais je ne parle pas le russe. Reprit Marina.

- Ce n'est pas la seule langue parlée en Russie. Assez parlé pour aujourd'hui. Une domestique viendra te chercher et t'aidera à te préparer. Tu partiras à Kazan aujourd'hui. Acheva-t-elle en s'acheminant vers la sortie.

- Attendez ! Mon passeport est...

- Tu n'en auras pas besoin. Je m'en suis chargée.

- Mes aff...

- Ton sac est resté intacte jeune fille. Conclut-elle en passant le seuil de la petite porte.

Si personne n'avait touché à la petite valise qu'elle avait emportée avec elle en quittant la maison de Jordan, cela voudrait dire que l'argent que ce dernier leur avait remis y était encore.