Chapitre 39

5.8K 413 9
                                    

- Comme on se retrouve ma petite chérie. Dit-il.

À l'instant même où son regard s'était posé sur l'homme qui se tenait debout devant elle, Marina se recroquevilla aussitôt en reculant. Mais rien n'y fit. Elle était contre le mur. Elle tremblotait et laissait ses larmes couler.

Il s'approcha d'elle avec ce même sourire, s'abaissa à son niveau et entreprit d'essuyer les larmes de Marina à l'aide de ses pouces malgré la réticence de la jeune femme.

- Je t'avais promis que je reviendrai te chercher tu te rappelles ?

- Oh non n'essaie pas. Ce torchon est bondé de microbes et tu les ingurgites à chaque fois que tu essaies de parler.

Il sortit de sa poche un couteau suisse, le fit glisser de sa joue à sa son cou et continua ainsi jusqu'à ses pieds puis coupa les cordes qui liaient les pieds de la jeune femme. Il ramena ses mains sur ses épaules et soudainement, déchira le reste de son vêtement en tirant sur les manches.

Elle n'avait plus que son soutien-gorge et son pantalon abîmé sous le regard malsain de cet homme.

- Que faites-vous John ? S'enquit une voit derrière eux.

- Oh rien je discutais juste avec la petite dame. Répondit l'homme en se relevant à la hâte.

- Sortez d'ici John. Tant que vous n'aurez pas payé je vous interdis de la toucher. Ôtez-lui son bâillon et attendez-moi sur la porte.

Le dénommé John s'abaissa au niveau de Marina et lui retira son bâillon en lui chuchotant à l'oreille.

- Tu n'as pas intérêt à lui dire qu'on se connaissait ma petite chérie. Tu risques de le regretter. Menaça-t-il avant de se relever pour se diriger vers la sortie.

- Le connais-tu ? Demanda la personne qui se tenait devant elle.

Marina secoua la tête pour dire non.

- Comment te nomme-t-on ?

- M...Diana. Dit-elle hésitante.

- Diana ?

- Diana Sullivan.

- Bien. Depuis quand es-tu la maîtresse de Jordan ?

- Euh... Je...

- Ton enfant c'était un accident ou tu l'as fait exprès ?

- S'il vous plait dîtes moi où il est. Est-ce qu'il va bien ? Implora-t-elle.

- Réponds à ma question jeune fille. Je veux savoir si tu as voulu piéger Jordan avec ton enfant.

Elle secoua la tête encore une fois.

- C'était donc un accident ?

- Oui.

- Alors que faisais-tu chez lui. Aucun de nos hommes n'a pu me dire comment tu es arrivée chez Jordan. Alors explique moi.

- De...les...Vos...Vous avez des...des hommes chez ...

- Oui Diana. Nous avons des hommes chez Jordan.

- Et qui...vous...qu...

- Ah oui ! Je ne me suis pas présentée. Je suis Georgia. La mère de Trisha. Celle dont tu as brisé toutes les chances de se marier avec Jordan. Déclara Georgia avec un rictus.

- Je...Jordan ne veut pas m'épouser.

- Ah non ? Demanda son interlocutrice étonnée.

- Il...il voulait juste son fils.

- Et pourquoi y étais-tu alors ?

- Il...Lorsqu'il nous a fait venir il ne voulait que mon fils. Mais mon fils ne voulait pas me laisser repartir. Alors Jordan m'a proposé d'être sa gouvernante. Et j'ai accepté.

Georgia se mit à rigoler.
- Et moi qui commençais à penser que cet homme pouvait avoir des sentiments. Fidèle à lui-même ce Jordan.

- Et l'aime-tu... Jordan ?

- Non répondit Marina sans hésitation en s'efforçant d'arborer une mine de dégoût.

- Alors jeune fille, si tu tiens à ta vie, tu ferais mieux de faire attention à ce que tu diras à cette folle de Maria. Cette arriviste a intégré cette famille uniquement pour de l'argent. Et s'il y a une chose dont je suis certaine, c'est qu'elle ferait n'importe quoi pour empêcher une....

Elle s'interrompit pour toiser Marina.
- Une pauvre fille comme toi d'être avec son fils. D'après elle ce serait pour la même raison qu'elle vois-tu ? Mais ne t'inquiètes surtout pas. John a déjà payé pour t'avoir. Je ne sais pas ce que cet homme te trouve mais au moins tu ne mourras pas ici. Tu devrais le remercier. Acheva-t-elle en se retournant.

Marina la suivit du regard puis la vit disparaître dans l'embrasure de la porte, laissant place à John. Ce dernier referma la porte et se dirigea vers elle avec un regard vicieux.

- À nous deux maintenant salope.  Avança ledit John en s'approchant de Marina avec un regard pervers.

Arrivé au niveau de la jeune femme, il s'abaissa et sortit un petit torchon pour lui nettoyer le visage.

- Malheureusement pour toi, personne ne pourra m'assommer cette fois-ci. J'aurais préféré qu'il soit encore dans ton ventre ton rejeton.

Il saisit subitement le visage de la jeune femme et l'embrassa, avec une telle force qu'il ne manqua pas de lui mordre la lèvre inférieure. Les larmes de Marina ne lui firent aucun effet, au contraire, elles l'excitaient encore plus.
Il essaya d'introduire le bout de sa langue dans sa bouche mais Marina avait tellement serré ses dents qu'il s'arrêta et lui enfonça le torchon sale dans la bouche avant de lui assener une violente gifle. Elle se couvrit automatiquement le visage pour se protéger de ses prochains coups.

Mais au lieu de la frapper, John tira ses pieds vers lui pour l'obliger à se coucher et se positionna au-dessus d'elle sous ses cris étouffés par le bâillon. 

- Arrête de pleurer et reste tranquille putain. Cria John.

Il se releva et se mit à enlever ses vêtements. Marina le regardait sans bouger. Elle avait peur. Son corps était trop faible pour lui permettre de se débattre mais tout était clair dans sa tête. Elle allait se faire violer.. Encore. Cet homme qui allait l'acheter à ses ravisseurs. Cet homme qui n'avait pas hésité à mettre le feu à sa maison, maison dans laquelle étaient sa femme et son fils juste parce que Marina l'avait rejeté par le passé. Elle ne voulait pas revivre ça.

Elle avait fait preuve de courage dans le passé pour tourner la page et aller de l'avant pour son fils. Elle voulait lutter mais n'en n'avait pas la force. Elle se sentait étourdie, elle tremblait de tous ses membres. Elle se sentait nauséeuse, elle avait comme l'impression que le contenu de son estomac revenait dans son œsophage bien qu'elle n'ait rien mangé. Elle se releva expressément et s'assit.
John avait fini de se dévêtir et revint se mettre sur elle en la forçant à se recoucher.  D'un coup, il sentit un liquide chaud et puant sur son visage. Marina venait de vomir et tout avait atterri sur lui.
Il la prit aussitôt par le cou en proférant des jurons.
- JOHN ? Cria une voix derrière eux.

***********************
Ancien appartement de Marina

Nathan qui venait d'appeler Jordan pour faire croire à Maggie qu'il attendait son chauffeur, l'incitait à continuer son récit d'il y a quelques jours.

- Je n'ai plus rien à vous dire monsieur. Avait déclaré Maggie.

- On non Maggie ! Vous aviez tant de choses à me raconter. C'est Jordan qui nous avait interrompus je vous rappelle.

- J'avais fini.

- Non Maggie. Pensez un peu à Diana. Ne croyez-vous pas qu'elle a besoin de revivre après tout ce qu'elle a vécu ?

- Diana ?

- Oui. Marina est son deuxième prénom.

- Oh ! Et comment l'avez-vous perdu ?

- J'étais encore petit. Je n'avais pas plus de sept ans à l'époque. Et elle avait un peu plus d'un an. Mes parents n'étaient pas vraiment riches à l'époque. Ma mère souffrait de cardiopathie et mon père avait une tumeur cérébrale. Ils étaient tous les deux malades mais pensaient que nous étions trop jeunes pour être livrés à nous même. Mon père en a donc parlé à l'un de ses amis et ce dernier l'avait aidé. Il venait de contracter une dette de plus cent soixante mille dollars pour leurs opérations. Ils s'étaient entendus pour que mon père paye à son rythme. Mais son ami avait très vite changé  d'avis. Mes parents étaient encore en convalescence quand il avait commencé à leur réclamer son argent. Mes parents étaient impuissants face à la situation.

Il fit une pause en fermant mes yeux, comme s'il revivait ce qu'il s'apprêtait à dire. Maggie vint s'asseoir à ses côtés et lui prit la main.

- Vous n'êtes pas obligé d'en parler monsieur Karadines. Votre chauffeur ne doit plus tarder.

- Un jour notre maison a été bondé de protoxyde d'azote. Continua-t-il sans faire attention à ce qu'elle venait de dire.

- Quand nous nous sommes réveillés, Diana avait disparue. Mon père a tout de suite su que les Sullivan étaient derrière cet enlèvement. Il a porté plainte mais ça n'en valait pas la peine. Donald Sullivan avait en sa possession des papiers. Tous signés par mon père et lui.

- Et que stipulaient ces papiers ? 

- En résumé, que mon père avait accepté de lui laisser Diana jusqu'au jour où il épongerait ses dettes.

- Oh ! S'exclama Maggie d'un air désolé.

- Mon père s'était fait berné par son propre ami. Il faisait tout ce qu'il pouvait, mais il ne se voilait pas la face et réalisait qu'il ne pouvait pas respecter les clauses de ce contrat qu'il avait signé lui-même sans même s'en rendre compte.  Il avait un jour, décidé d'aller voir son ami et d'en discuter mais il avait déménagé. Donald Sullivan et sa femme avaient disparu avec ma sœur. La femme était stérile et l'homme souffrait d'asthénospermie. Ils n'avaient pas d'enfant et avaient sauté sur cette occasion pour en voler. Ma mère a fait un infarctus du myocarde et a perdu la vie sur le coup.

- Je suis désolée Nathan. Dit elle en remontant sa main vers son épaule. 


- La police n'avait pas voulu nous aider. Mon père a continué ainsi jusqu'à mes dix ans malgré le fait que le père que j'avais connu est mort avec ma mère. Certes, il avait tout fait pour que je ne manque de rien mais ce n'était plus mon père.

- C'est pour ça que vous avez voulu devenir détective ?

- En partie. La situation de ma famille m'a fait penser à tous ceux qui pourraient être dans ce genre de circonstances. J'ai eu envie d'aider mon père et en même temps tous ceux-là.

- C'est courageux.

- Mon père est mort le jour du quatrième anniversaire de Diana. En me faisant promettre de la retrouver. Acheva-t-il dans un murmure.

Maggie voyait à quel point il se retenait de pleurer. Elle le prit dans ses bras et Nathan se laissa faire.

- Que s'est-il passé ensuite ? Demanda-t-elle au bout quelques minutes.

Nathan ne répondait pas. Il s'était endormi.

*******************

La Maitresse Bafouée [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant