Chapitre 2

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Marina était incapable de bouger. Elle restait comme paralysée tandis qu'en face d'elle, Jordan s'approchait de sa maîtresse. De la femme que, peut-être, il aimait. L'éclat et l'agitation de l'hôtel s'évanouirent autour d'elle. Toutes ces années s'évanouirent. La jeune femme se retrouvait soudain derrière le comptoir à la réception d'un grand hôtel alors que le plus bel homme qu'il lui ait été donné de voir se dirigeait droit vers elle. Il s'approchait avec un sourire discret et le cœur de la jeune femme prit son envol comme un oiseau dans le vide.

- Pourrais-je récupérer la carte de ma suite s'il vous plaît ? Demanda-t-il, son regard parcourant brièvement son interlocutrice avant de se reporter sur son téléphone.

- Laquelle monsieur ? Balbutia-t-elle.

- Vous êtes nouvelle ici ou c'est comment ? Lui demanda-t-il avec ce même air qu'elle trouvait commun à tous ces milliardaires.

Oh non elle n'était pas nouvelle. Mais elle ne travaillait pas à la réception d'habitude.

- Oh ! Je vois que tu es tellement riche qu'il te faut deux jobs pour survivre. Dit la blonde dans un rire hautain et moqueur.

- Tu ne savais pas que la plus grande suite de cet hôtel est celui de mon fiancé ? Tu ne sais pas non plus à qui appartient l'hôtel je suppose. Railla-t-elle sur le même ton.

- Même si tu es stupide, tu es aussi aveugle ? Poursuit-elle.

Elle vacilla presque au mot fiancé mais se reprit aussitôt.

- Trisha ! Gronda son supposé fiancé.

- C'est la suite du dernier étage mademoiselle. Dit-il à l'encontre de Marina les yeux toujours fixés sur son téléphone.

Marina leur tendit la carte sans pour autant répondre. Trisha la lui prit des mains en l'arrachant presque, tout en lui jetant un regard noir.

Puis son regard se reporta sur la jeune femme. Et s'y attarda.

- Merci ! Ajouta-t-il en commandant le dîner.

Marina s'arracha à l'espèce de transe qui s'était emparée d'elle depuis l'arrivée de l'inconnu.

- Oui, Très bien monsieur ! Balbutia-t-elle d'une voix étranglée. Voulez-vous que je le fasse porter à votre suite ou préférez-vous le prendre avant de monter ?

Elle ne saurait dire comment elle avait pu prononcer ces phrases. C'était sûrement à cause de ces yeux. Non, ses lèvres. De tout, en réalité.  Elle aurait voulu se laisser glisser tout au fond.

Mais malgré cela Marina le détestait au plus haut point.

- Dans ma suite et ne soyez pas trop longue, dit-il.

Sa bouche était généreuse, parfaitement dessinée. La voix était grave et mélodieuse, avec un accent d'ailleurs, un accent, cet accent qui la faisait voyager. Marina, noyée dans ses sensations, s'entendit murmurer :

- Très bien, monsieur.

Elle tremblait, incapable de quitter le visage de l'inconnu du regard. Mais il fallait qu'elle réagisse. Elle ne pouvait pas rester là, à regarder cet homme. Comment elle s'en sortit, elle n'aurait été incapable de le dire. L'homme restait devant elle, parfaitement immobile, les yeux posés sur la tête inclinée de la jeune femme.

D'ordinaire, Marina était habile, mais ce soir-là, on aurait dit qu'on lui avait jeté un sort. Une fois, il jeta un regard à sa montre. Elle le vit du coin de l'œil faire un vif mouvement du poignet et perçut l'éclat pâle de l'or sur la peau mate. Marina avait appris à reconnaître le vrai luxe. L'habillement et les accessoires de l'inconnu rassemblaient ce qui se faisait de mieux dans le genre.

La Maitresse Bafouée [EN RÉÉCRITURE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant