Chapitre 12

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Sa bouche se referme. Après un silence de mort plus que pesant, il se décide enfin :

-Qu'est-ce qu'il se passe Sasha ?

Je ferme les yeux, et serre plus fort sa main toujours dans la mienne, il ne bronche pas et se tourne vers moi, je sens son regard inquièt parcourir mon visage, pourtant je ne dis rien. Ma respiration s'accélère. Ça recommence. J'ai envie de tout casser.

-Ils veullent que j'aille voir un psy, je souffle.

Le pousse de Sébastien caresse ma main dans un geste rassurant. Il continue de me regarder fixement.

-Ça serait peut-être une bonne idée non ?

Ces mots on le même effet sur moi qu'un couteau s'enfonçant dans ma poitrine. Mon souffle se coupe, je sens mon cœur battre plus vite. Je bondis brutalement sur mes pieds.

-Non ! C'est pas une bonne idée ! C'est vraiment de la merde ! Ils disent que j'ai pas fait mon deuil ! Ils disent que mes réactions sont pas normal ! Ils l'ont oublié ! Ils ont oublié Mikaël ! je hurle à Sébastien.

Il ne semble pas blessé, il se relève à son tour. Mon sang continue de bouillir. Ils me prennent tous pour une folle, j'envoie un coup de pied dans un caillou et me dirige vers le mur de la bâtisse, mon pied se heurte à la façade. Sébastien pose sa main sur mon épaule, je le rejette aussitôt. Mon poing cette fois vient s'écraser dans le mur.

-Sasha arrête ! crit Sébastien.

J'envoie un nouveau coup, mais plus fort cette fois, un troisième, un quatrième. Je frappe toujours plus vite, toujours plus fort, avec toujours plus de colère. Pourtant, à chaque coup ma rage grandit, la douleur pourtant omniprésente ne m'arrête pas,
Deux bras musclé m'entoure les hanches et me soulèvent du sol, je me débat dans le vide.

-Dégage ! je rugis.

Il resserre sa poigne. Je n'arrive pas à me calmer, je me sens comme possédée par mes démons, je n'ai plus le contrôle sur rien. Mon coude finit par atteindre le visage de Sébastien, il déssere ses bras et j'en profite pour m'extirper. Il me rattrape et, voyant que je ne me calme pas, il se donne les moyens de me faire tomber, avant de me rattrape avant que je m'écrase au sol. Il me pose à terre et me bloque contre celle-ci. Je suis bloquée face, je continue malgré tout de me débattre. Les feuilles crissent sous le poids de mon corps s'agitant pour s'enfuir.

-Putain à quoi tu joues lâche moi !

Sébastien ne dit pas mot. Je me calme au bout de quelques minutes de lutte, à bout de souffle. Il me lâche, je n'ai plus la force de me battre, il me relève et me prend dans ses bras, je blottis ma tête contre son torse musclé. Je le remercie silencieusement. Jusqu'à là, jamais quelqu'un n'avais réussi à me calmer. Cette colère sera peut-être un jour endormie...

Je me relève et vais m'assoir contre le mur. Sébastien me rejoint peu après.

-Tu veux savoir pourquoi l'autre jour j'étais seul dans la rue ? lâche-t-il sans que je m'y attende.

Je plonge mes yeux dans les siens. Je n'avais pas osé poser la question, mais j'acquiesce d'un bref signe de tête.

Il s'appuit contre le mur et détourne son regard du miens tandis que j'attends patiemment.

-Mon père battait ma mère.

Mon sang se glace. Je ne m'attendais pas à de telles révélation. Sébastien n'a pourtant rien laissé paraître depuis que je le connais.

-Il y a environ six moi, ma mère à porté plainte. Il a prit trois mois ferme. Seulement trois putain de mois, alors que ma mère, ma sœur, et moi, on a passé plus de dix ans dans la peur constante. Il a perdu notre garde et il vit maintenant à trente minutes de chez nous, il a plus le droit de nous approcher... poursuit-il.

Vengeance MeurtrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant