L'appel du passé

Chapitre 4

Le soir même, Lucille rejoignit le dortoir, traînant son sac derrière elle. Des larmes coulaient abondamment sur ses joues.

En passant devant la grande salle, elle tomba sur Harry et essaya de détourner son regard, mais il la rattrapa.
- Lucille ? Qu'est-ce qu'il y a ?

Après mure réflexion, elle se dit qu'elle avait besoin de lui. On l'avait privé de mon frère toutes ces années et ce soir elle pouvait profiter de lui. Elle se jeta dans ses bras, en pleurs.
- Si tu savais, Harry ! Seulement tu ne peux pas.
- Quoi ? Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
- Je... j'ai découvert... dans le bureau de Dumbledore.... que... Aïe !
Une douleur violente lui tirailla le bras. En soulevant sa manche, une large cicatrice apparut, libérant un important flot de sang.
- Qu'est-ce que c'est ? Demanda t-il.

C'est donc ça que Voldemort a prévu pour m'empêcher d'avouer la vérité, pensa t-elle.
Si elle essayait de parler, sa langue se bloquait et une blessure apparaissait sur son bras.
- Non rien... laisse tomber, dis t-elle en hoquetant.
Elle tourna le dos et partit vers son dortoir.
Il m'a sûrement pris pour une folle ! Génial ! En tout cas, il me faudra un certain temps pour digérer la nouvelle.

Le soir, dans le dortoir, elle ruminait, prolongeant ainsi son insomnie jusqu'à quatre heures du matin. Elle n'arrivait pas à croire que la vérité ait pu lui être cachée tout ce temps et surtout, qu'elle avait perdu tant d'années passées près de son frère sans s'en rendre compte. Le pire était sans doute le fait de se dire qu'il ne le saurait probablement jamais. Il fallait qu'elle trouve une solution.

Le lendemain, en se levant, sa bonne humeur avait légèrement repris le dessus mais pas assez pour lui permettre un saut de joie en sortant du lit. Les questions se bousculaient sans arrêt dans sa tête et elle avait peur de recroiser Harry, peur de le voir et de savoir qu'il la saluerait simplement, en ignorant la vérité.

- Bouh ! Lui fit Drago en la surprenant par derrière.
Sa réaction ne fut apparemment pas celle qu'il attendait.
- Ah salut...
- Ça va Lucille ? T'as pas l'air en forme ? C'est à cause de ce que t'as dis Dumbledore ?
- Non... j'avoue ne pas avoir vraiment écouté.
- Sérieusement ? C'est pour ça qu'il m'a demandé de te donner ce mot ?
- Euh... non... j'ignorais qu'il avait passé un mot pour moi.
Elle prit le papier que Drago lui tendait et le déplia.
" Lucille, j'aimerai connaître la raison qui t'a poussé à partir si brutalement hier et je te demanderai donc de venir dans mon bureau à dix-huit heures ce soir, pour que tu m'expliques.
Dumbledore"
- Quoi ? C'est une blague j'espère ! Il veut que je retourne le voir alors qu'il était probablement au courant de ma situation et ne m'a rien dit !
- De quoi tu parles, Lucille ?
- Non rien laisse tomber.
- Tout va bien ? J'ai l'impression que tu délires un peu.
- Non ça va... on va manger ?

Le soir, après les cours, Lucille hésitait à retourner voir Dumbledore. Après tout, elle n'avait pas de comptes à lui rendre. Tout ce qu'elle aurait à faire serait de prétendre qu'elle n'avait pas reçu son mot. Elle rejoignit donc Drago dans la grande salle pour le dîner.
- Ça va mieux que ce matin ?
- Ça n'allait pas mal Drago.
- Pourtant tu n'avais vraiment pas l'air dans ton assiette.
- N'en parlons plus et profitons du repas. On a des frites ce soir, on ne peut pas se plaindre.
- Non c'est vrai. Bon appétit alors...
Ils se servîrent donc à manger, tandis que Lucille engageait la conversation.
- Je me demandai... j'ai vu qu'une certaine Pansy Parkinson te tournait autour ces derniers temps...
- Ah... elle... oui je crois que je ne la laisse pas indifférente mais ne t'inquiète pas. Je t'aime toi.
- Je ne m'inquiète pas. C'est juste triste pour elle... mais je ne vais pas me plaindre de ta fidélité.
- Ahah ! Je ne t'en donnerai jamais l'occasion.
- J'espère bien.
Ils finirent leur dessert et remontèrent dans leurs dortoirs respectifs.