Chapitre 24 : Point de vue

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Point de vue d'Eileen

Je cherche son nom sur l'interphone, puis sonne, anxieuse.

Un coup d'œil sur ma montre. 5h23.

La fatigue me fait faire des choses si absurdes...

Après de longues secondes de doutes, j'appuie de nouveau sur la sonnette.

C'est une putain de mauvaise idée.

J'attends encore
une,
deux,
...
quatre,
cinq,
...
...
...
neuf minutes...

Je m'endors presque en étant debout.

Ses paroles me bercent les pensées.
« Si jamais, en sortant de cet hôpital...

...tu as besoin de quelque chose, de n'importe quoi...

...de jour comme de nuit...

... Je serais là. »

Je m'enfuis sans arrêt, pour fuir la réalité, pour fuir ces faux espoirs, pour fuir la dureté des choses auxquels je dois faire face chaque jour injustement. Et si tout ceci pouvait vraiment changer ? Est-ce que justice pourrait enfin être rendue ? Il faut que j'arrête de croire que je mérite tout ceci. J'ai assez souffert en prison pour pardonner mes péchés passés. Mais maintenant, je ne peux pas continuer à purger cette peine jusqu'à la fin de ma vie. Il est temps de reprendre ma vie en main. J'en ai assez bavé. D'abord ma santé physique, et maintenant ma santé mentale... Il faut que tout cela cesse. Je mérite une meilleure vie à présent. Même si je dois me battre comme je ne l'ai jamais fais auparavant. Même si je suis blessée de toutes façons. Ça ne doit pas me freiner pour autant. Je fais tout ça pour moi, pour ma santé, pour mon bonheur. Les temps ont changé. Je suis...

- Oui c'est qui ? me répond enfin une voix inconnue à l'interphone.

- Je suis Eileen.

Je ne suis plus la Eileen d'Avant.

Ni la Eileen d'Aujourd'hui.

Puisque je suis Eileen.

Point de vue de Dany.

La voiture de Yanis roule à toute allure, voire trop vite. Les lumières sur le côté de la route passent à une vitesse folle.
Je serre trop fort mon téléphone, les mains moites.

Mes muscles tressautent, par des tics anxieux. Je regarde l'heure continuellement.
5h42.

J'ai si mal aux yeux que je peux à peine les cligner.
Mon estomac se noue de douleur, mes tempes semblent enfler à l'infini, mon corps pèse le poids d'un mort, mes poumons semblent compressés et m'empêchent de respirer.

Des scénarios tous plus horrifiants les uns que les autres s'entassent dans mon esprit et me font perdre la raison.

Je ne contrôle plus mon corps et mes pensées.

Je respire sauvagement à rythme saccadé.

Je commence à faire une crise d'angoisse.

Des larmes acides roulent sur mes joues.

Je n'arrive plus

à
respirer,

et
je

Point de vue de Yanis.

Je suis concentré sur la route quand j'entends Dany respirer anormalement vite et fort.
Je tourne la tête et le vois qui tremble de tout son corps.

La Misère dans les VeinesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant