La femme au coeur Topaze

Chapitre 4 : Drames familiaux

   Éléonore ne put répondre. Elle pensait ses réponses mais sa voix ne sortait pas : « Adoptée ? Moi ? Mais... Non. Impossible. Ça n'arrive que dans les films ce genre de trucs. ». Elle ne savait pas non plus comment réagir : Pleurer ? Crier ? Hurler ? Rassurer ses parents ? Elle voulait tout faire en même temps. D'ailleurs, le temps semblait figé à cet instant pour elle. Ce mot, adoptée, il résonnait encore et encore dans son esprit. Elle reprit conscience en voyant ses parents, le regard si triste, qui attendaient désespérément une réponse. Elle se mit à parler :

    - Je... Je ne sais pas quoi dire. Pouvez-vous m'en dire plus ? Sur les circonstances ? Mes parents biologiques ? Demanda-t-elle. Puis en se tournant vers son frère : Tu le savais Lucas ?

    - Oui, lança-t-il. Mais je pense que papa et maman vont t'expliquer tout ça.

    - Tout à fait, continua son père. Mais avant toute chose, il faut que tu saches que nous t'aimons comme un parent peut aimer son enfant, comme nous aimons Lucas.

    -Nous t'avons... Trouvée, enchaîna sa mère. Trouvée dans les ruines d'un monastère, il y a 10 ans. Tu étais cachée dans une sorte de salle secrète que Lucas a découverte tel l'aventurier qu'il était à l'époque. 

    - Que je suis toujours, coupa Lucas ironique, tout le monde rit.

    - Tu étais vêtue d'une sorte de robe très étrange mais surtout très sale. Lucas t'a entendue pleurer et tu répétais sans cesse "Tom", recroquevillée dans un coin. Et autour de ton cou, tu portais ce collier.

    - Tu étais contre un mur, reprit son père. Nous ne voulions pas te faire peur mais nous avons quand même tenté de communiquer avec toi. Tu nous regardais sans comprendre. Alors c'est Lucas qui a pris le relais. Il se montra du doigt et dit « Lucas » avant de te montrer du doigt. Il répéta cette opération quelques fois avant que tu ne nous répondes. Tu prononças alors « Éléonore ». Nous avons donc contacté la police pour qu'ils retrouvent tes parents, mais ta mère et moi espérions, très égoïstement, pouvoir t'adopter car tu étais si mignonne et tes yeux étaient si beaux que tu nous as envoûtés. Durant quelques mois, tu as été confiée aux services spécialisés qui cherchaient ta famille. Mais comme tu ne correspondais à aucun signalement d'enfants disparus, on nous a accordé le droit de t'adopter. Les médecins estimaient ton âge à 8 ans puis nous avons choisi notre date de rencontre comme ta date d'anniversaire.

    - Dès les premières semaines, nous t'avons aimé comme nous aimions Lucas. Tu as très vite appris l'anglais ce qui nous a surpris d'ailleurs.

    Après ces explications, Éléonore restait muette et dubitative. Ses pensées étaient confuses, elle ne savait plus démêler le vrai du faux. De la colère monta en elle puis l'adolescente finit par reprendre la parole :

    - Donc j'ai été abandonnée comme un chien dans des ruines par des gens qui seraient mes parents biologiques ? demanda Éléonore furieuse.

    - Je ne sais pas si c'est comme ça que ça s'est passé... lui dit sa mère pour la rassurer. Je suis même sûre que ce n'est pas comme ça. Un parent ne peut pas abandonner son enfant de cette manière.

    - Sauf s'ils voulaient simplement que je meurs, sans avoir à me tuer ? Répliqua Éléonore tout aussi énervée.

    Sa mère se leva et prit sa fille dans ses bras :

    - Je suis là. C'est moi ta mère d'accord ? Aujourd'hui, hier et pour toujours. Je t'aime Éléonore. Plus que tout au monde.

    Éléonore ne put se retenir et pleura toutes les larmes de son corps, en s'agrippant à sa mère comme un bébé. Lucas et son père se levèrent afin d'organiser un câlin familial qui dura, pour eux, une éternité.