La femme au coeur Topaze

Chapitre 15 : L'affrontement

    Tout le monde était sous le choc. Söne et Sâma étaient confuses, elles reconnaissaient ce jeune homme. C'était un de leurs ennemis. Gabriel était décontenancé. Il se retrouvait face à celle qu'il pensait ne jamais revoir. Éléonore, surprise que son plan ait fonctionné, se releva et décolla une gifle monumentale au jeune homme qui en tomba sur le sol. 

    - Salopard ! Explosa la jeune fille. Enculé ! Comment as-tu pu ?! Comment ?! Pourquoi ?! Enflure !!! Je vais te tuer là maintenant !

    Elle se jeta sur lui et allait frapper mais Söne la maîtrisa et la fit sortir de la pièce. Dans le couloir, beaucoup de monde était arrivé suite au hurlement de la princesse un peu plus tôt. Thomas, voyant le visage de sa sœur crispé et humide de larmes, s'affola : 

    - Éléonore ?! Tout va bien ?

    - J... J'ai retrou...vé, retrouvé le voleur, peina-t-elle à prononcer entre deux sanglots. I-Il est... dans la pièce.

    À ces mots, le sang de Thomas se mit à bouillir et il poussa la porte d'un grand coup de pied. Bien qu'il ne l'ait jamais vu en vrai, le prince savait qui était l'homme devant lui grâce à des photos. Il resta sans voix, choqué de cette révélation. Gabriel était toujours allongé sur le sol, ne s'étant pas remis de la gifle, l'épée de Sâma sur la gorge. Le gouverneur, qui avait également entendu les propos d'Éléonore, entra dans la pièce avec des gardes, reconnut immédiatement la personne au sol et ordonna qu'on l'enchaîne. 

    Une petite heure plus tard, les habitants du palais avaient retrouvé leurs occupations mais Éléonore ne s'était pas remise de cet événement. Les larmes coulaient  continuellement sur ses joues. Le seul mot qui sortait de sa bouche était "Pourquoi ?". Elle était entourée des deux princesses du rubis, de son frère et de la créatrice. Cyrus Verméa était parti dans les cachots afin d'interroger le traître. 

    - Ainsi c'est toi, le voleur, commença le gouverneur. Un garçon si jeune et pourtant déjà coupable de plusieurs crimes. 

    - Vous ne savez pas de quoi vous parlez, râla Gabriel. 

    - Pauvre enfant, endoctriné par ta famille depuis ton enfance, je comprends que tu ne voies pas la vérité. 

    - Endoctriné ? Aboya-t-il. Réveillez-vous le vieux ! C'est Polvi qui vous a fait un lavage de cerveau ou quoi ?

    - Où est le collier, Gabriel ? Demanda Cyrus en haussant la voix. Ou plutôt devrais-je dire... Alaric.

    Le jeune blond ne répondit que par un sourire narquois. Le représentant du rubis prit une mine agacée et d'un geste, demanda à ses gardes de s'occuper du voleur. Il repartit en direction du salon, prendre des nouvelles de son invitée. 

    - Éléonore, comment vas-tu ma chère ? Demanda-t-il inquiet. 

    - Mal mais je veux voir Gabriel, s'il vous plaît, annonça-t-elle d'une voix faible. 

    - Je pense pas que ce soit...

    - JE, VEUX, LE, VOIR, insista-t-elle en se levant subitement et d'un ton grave. 

    Ses yeux parlaient pour elle. On pouvait y lire la fureur de la vengeance. Les personnes autour d'elle essayaient de l'en dissuader : elle n'était pas en état de le confronter. Éléonore se rassit en disant plus calmement "Je sais que je peux le faire parler, si vous nous laissez seuls". Autour d'elle, Polvi, Cyrus, les jumelles et Thomas se regardaient en se demandant si c'était une bonne idée.

    Quelques heures et arguments plus tard, Éléonore obtenu gain de cause et elle était donc face à la porte de la cellule du traître. En entrant, la princesse eut un coup au cœur en voyant celui qu'elle aimait debout, nu, pendu par les bras à des chaînes, baigné d'une sorte de lumière ocre qui devait probablement neutraliser ses pouvoirs. On pouvait vite deviner qu'il avait été torturé. Son corps sale et ensanglanté était jonché de marques, bleus, coups et griffures. En la voyant, "Gabriel" tourna la tête. Il ne voulait pas la confronter.