CHAPITRE 2

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Je regardais le plafond de la pièce qui me servait de chambre en réfléchissant à la façon dont j'allais pouvoir sortir d'ici indemne. On entendait rien d'autre que le bruit calme de ma respiration et les ronflements de Salazar deux pièces plus loin. J'étais couché sur le sol, un simple matelas pour dormir avec une petite couverture en laine qui grattait et sentait le renfermer. Le plancher était fissuré à certains endroit et les murs étaient recouverts de cet affreux bleu triste. Aucune fenêtre, aucun bureau, aucune autre chaise. Juste ce matelas, cette couette et des cafards pour me tenir compagnie pendant mes réflexions intérieurs. Il n'y avait pas de chauffage et je portais les mêmes vêtements que le jour tandis que ma peau frissonnait de froid. Je n'arrivais absolument pas à trouver le sommeil, beaucoup trop nerveux de savoir comment j'allais sortir d'ici. J'avais appris que mon maître devait partir demain matin pour deux jours et qu'il allait donc me laisser seul ici. Il me faisait confiance, je n'avais encore jamais essayé de m'enfuir avec lui tout simplement parce que je n'en avais pas eu le besoin. Après tout, ma vie d'avant n'était pas meilleure que celle de maintenant si ? Mais la j'en avais marre et je voulais partir. Je savais que je devais emporter avec moi le minimum comme des vêtements, le peu de nourriture que je pouvais trouver, cette couverture et c'est tout. Je devais faire vite ! Les vampires sont plus rapides, plus vifs et beaucoup plus méfiants que les humains. Malgré les deux jours durant lesquels je pouvais partir, je savais qu'il serait furieux en rentrant et qu'il partirait directement me chercher. Or, j'étais à pieds, nous étions en octobre et le froid commençait à se faire sentir en Angleterre, j'allais dormir dans la rue sans rien et je n'avais que très peu de temps pour trouver une solution pour quitter le pays. Mes chaussures étaient trouées alors que celle de Salazar non, je n'avais pas de pull tandis que lui oui, je n'avais pas de pouvoir de vitesse, je craignais le froid comme n'importe quel être humain et j'avais besoin de nourriture humaine ! Dans ce monde, les vampires pouvaient manger notre nourriture mais ça avait, pour eux, simplement un goût fade, sans intérêt dont ils se passaient bien. Entre autre, ils pouvaient manger mais la nourriture n'avait pas de goût. Ils n'étaient donc pas obligés de manger pour survivre...en revanche, ils avaient besoin de sang. Je n'avais aucune idée de combien de temps un vampire pouvait tenir sans sang mais étant donné que Salazar en prenait tout les jours, je doutais que ce fût très longtemps. Ils n'avaient pas non plus le besoin de dormir. Ils n'étaient pas non plus fatigué mais dormir leur permettait d'être beaucoup plus actifs et ils le faisaient très régulièrement tandis que moi, dormir était un besoin naturel et indispensable. J'étais tellement faible ! Ma mission s'annonçait déjà très compliquée et elle n'avait pas commencé ! 

C'était toutes ces questions qui tournaient en boucle dans ma tête et qui m'empêchaient de dormir. Ce fût pour cette raison que je me relevais très doucement pour ne pas le réveiller puisqu'il n'avait pas le sommeil profond et me dirigeais discrètement vers la cuisine. Je n'allumais pas la lampe mais manquais de peu de me cogner le pied dans plusieurs meubles ce qui me fît légèrement grogner sous l'agacement ! Bon sang je détestais les vampires mais j'enviais pas mal de leurs capacité à commencer par celle à voir dans le noir ! Une fois arrivé, j'ouvrais lentement un des tiroirs pour tenter de trouver un de ces fichus cornet en plastique. Je n'avais pas de sac à dos et c'était la seule idée que j'avais eu pour transporter mon peu d'affaires. J'en trouvais un sans trous quelques minutes plus tard et fouillais les placards à la recherche de gâteaux et de nourriture. Mes recherches furent payantes puisque je repartais dans la chambre avec un paquet de biscuits périmé, une petite bouteille d'eau, un briquet presque vide et une vieille lampe torche. "On ne sait jamais" pensais-je en mettant la lampe dans le sac et en repartant. Je cachais le sac dans un coin de la pièce cachée par une caisse en bois miteuse et retournais sous ma seule couverture. Mes chaussures étaient prêtes dans le coin pendant que je soufflais un grand coup en fermant les yeux. "Tout allait très bien se passer"M'encourageais-je intérieurement en sombrant dans le sommeil.

Les Liens du Sang Tome 1 (Version Larry) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant