CHAPITRE 6

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Mes doigts passèrent délicatement sur la blessure à moitié fermée au niveau de mon ventre pendant qu'une grimace de douleur qui ressemblait plus à un picotement douloureux s'afficha sur mon visage. J'avais écopé de dix points de sutures au niveau du bas-ventre après que Salazar m'ait transpercé avec le bout de bois, de trois côtes cassées, de multiples lésions, coupures, bleus et une perte de sang conséquente. Après que les vampires m'aient mordu et avant que je ne meurs définitivement, l'un d'entre eux -sous les ordres de mon maître- m'a donné son sang en très petite quantité pour m'empêcher de mourir et me maintenir en vie avant qu'ils ne m'emmènent à l'hôpital pour me soigner et me transfuser. Salazar n'était pas venu, j'avais passé une semaine à l'hôpital avant que ses hommes viennent me récupérer pour me ramener au point de départ. Cela faisait environ deux semaines que cette affreuse journée s'était passée et aujourd'hui il ne me restait que ces multiples cicatrices de verres, de bois, de morsures et de très nombreux bleus. Mon bras était dans une écharpe puisque mon épaule s'était déboîtée sous les chocs mais je n'avais rien senti tellement c'était douloureux. Pour une fois, il avait épargné quelque peu mon visage, je n'avais qu'un bleu à l'œil et à la joue et ma lèvre était de nouveau comme avant...j'étais reconnaissable mis à part cette lueur dans mes yeux qui s'était éteinte et mon teint de mort vivant. C'était encore pire qu'avant...Salazar était horrible, violent, impatient, il ne me parlait que pour des ordres, m'insultait et j'en passe. Je mangeais encore moins qu'avant ce qui faisait que j'étais terriblement faible, la faim me tiraillant les entrailles et je n'avais pu que la peau sur les os. Il ne me laissait jamais seul, dés qu'il partait, au moins cinq hommes venaient me surveiller, les fenêtres étaient maintenant barricadées mis à part celle au-dessus de l'évier de la cuisine, de gros verrous ornaient les portes et il avait même enlevé ma seule couverture pour me punir. Je n'avais plus rien et l'image de la mort de Sam tournait en boucle dans ma tête...la culpabilité me tuait à petit feu tout comme mes conditions de vie. Il faisait de plus en plus froid, l'air commençait à descendre vers les dix degrés et les vampires ne craignant pas le froid, aucune partie des pièces de cette affreuse maison étaient chauffées et le froid était saisissant. On voyait le givre sur les derniers bouts de fenêtres visibles, les feuilles des arbres étaient tombées et on arrivait fin novembre. Je n'avais d'ailleurs toujours pas beaucoup de vêtements et mes fins tee-shirts avec mes baskets trouées ne me faciliteraient pas l'hiver qui approchait...j'étais dans un bordel pas possible et il m'était même impossible de me réchauffer avec une douche puisque la dernière avait été à l'hôpital deux semaines plutôt. C'était pathétique...Mon maître m'obligeait à mettre mon seul col roulé quand il y avait du monde chez lui car ma trace de morsure à la jugulaire était plus que visible. Elle n'était plus ouverte mais la cicatrice était là et j'étais certain qu'elle ne partirait pas comme les quatre autres présente sur mon corps. Mes manches couvraient mes faibles bras tout comme mes jeans trop grands et mes cheveux étaient constamment en bataille et avaient perdu leurs éclats châtains. Ils étaient comme mes yeux...morts. J'avais du redoubler mes efforts pour me faire pardonner même si je n'en avais pas envie et toutes mes tâches ménagères avaient été multipliées par trois. Je n'arrêtais plus et je voyais bien que mon maître ne supportait plus de me voir, de me parler ou même de me tolérer. Il me détestait et je savais qu'un jour...il passerait à l'acte. J'attendais juste le jour ou il déciderait que s'en était trop, qu'il ne voulait plus de moi et qu'il achèverait le pauvre garçon que j'étais devenu. En attendant, je n'avais qu'à supporter toutes ces blessures physiques et morales...et je n'étais pas certains d'y arriver. 

-Esclave ! Entendis-je au loin alors que je soufflais. Avais-je oublié de préciser qu'il refusait maintenant de m'appeler Louis car pour lui je n'étais plus rien que son objet ?

Je me précipitais en dehors de la salle de bain dans laquelle je regardais mes coupures et sortais pour le retrouver sur le canapé. En me souvenant de son métier, je ne comprenais pas que le ministère de l'économie ou des finances -je ne sais plus- du roi puisse passer ses journées à ne rien faire dans un sofa vert devant une télévision en buvant ce liquide infâme. Il était tellement écœurant ! 

Les Liens du Sang Tome 1 (Version Larry) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant